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dimanche 18 mars 2018

"Nous voulons voir Jésus"



18 MARS 2018 -  5ème Dimanche de Carême — Année B


Lectures de la messe
Première lecture
« Je conclurai une alliance nouvelle et je ne me rappellerai plus leur...Jr 31, 31-34
Psaume
Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu.50 (51), 3-4, 12-13,...
Deuxième lecture
« Il a appris l’obéissance et est devenu la cause du salut éternel »He 5, 7-9
Évangile
« Si le grain de blé tombé en terre meurt, il porte beaucoup de fruit...



Frères et Sœurs,

En entendant ce que dit Jésus à Philippe et à André, nous pourrions légitimement nous étonner. Jésus semble leur répondre complètement à côté.
L’évangile parle de Grecs : Il y avait des Grecs parmi ceux qui étaient montés à Jérusalem pour adorer Dieu pendant la fête de la Pâque. Ils voulaient voir Jésus.
La question nous fait penser immédiatement à une autre question adressée par Philippe à Jésus dans son dernier discours après la Cène. Il parle de la gloire de son Père et de la sienne annonçant son départ. Simon commence par : « Seigneur, où vas-tu ? » puis Thomas : « Seigneur nous ne savons pas où tu vas. » Enfin Philippe : « Seigneur, montre-nous le Père : cela nous suffit. » Et une partie de la réponse du Seigneur : « Qui me voit, voit le Père. »
Ces grecs qui venaient « adorer Dieu pendant la fête de la Pâque », étaient certainement des craignants Dieu, des sympathisants dirions-nous. Un certain nombre hésitait à franchir le pas de la circoncision pour des motifs compréhensibles, Mais ils étaient sensibles à l’enseignement. Ils approchent par l’intermédiaire de deux Apôtres au nom grec. La signification de celui de Philippe a un nom qui ne déplairait pas à un jurassien, ami du cheval (le nom du père d'Alexandre), et André, c’est tout simplement l’homme. En disant qu’ils veulent voir Jésus ces deux grecs se rendent-ils compte de ce qu’ils lui demandent? Leur désir profond est semblable à celui exprimé par Philippe, ils veulent voir le Père.
Jésus lit cet appel et est ému jusqu’au plus profond de lui-même. Pour qu’ils puissent voir le Père, il doit être glorifié, c’est-à-dire d’abord, donner sa vie. Une alliance nouvelle doit être conclue. Jérémie disait : « je conclurai avec la maison d’Israël et avec la maison de Juda une alliance nouvelle. » Elle doit être scellée dans le sang de l’Agneau et alors : « Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes ; je l’inscrirai sur leur cœur. Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. » Les cœurs seront circoncis. « 06 Le Seigneur ton Dieu te circoncira le cœur, à toi et à ta descendance, pour que tu aimes le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme, afin de vivre » Le thème de la circoncision du cœur revient fréquemment dans la Loi et les Prophètes.
Pour en arriver là, Jésus va donner sa vie.
Les deux grecs pouvaient participer à la Pâque mais devaient rester hors du Temple. Lorsque Jésus aura été glorifié, ils pourront participer au culte et entrer même dans la Jérusalem céleste. Cela commence maintenant lorsque nous mettons nos pas dans les siens. Dans l’office des lectures, Saint Athanase nous explique la conséquence de la purification qui va nous être acquise : « Si nous le suivons sans tarder, nous pourrons, comme au seuil de la sainte Jérusalem, entrevoir la fête éternelle. »
Passer par la Passion pour Ressusciter n’est pas une petite affaire pour Jésus. « Maintenant mon âme est bouleversée. Que vais-je dire ? “Père, sauve-moi de cette heure” ? – Mais non ! C’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci ! Père, glorifie ton nom ! »
Jésus est pleinement Dieu et pleinement homme. Toute son humanité répugne à la mort. Elle n’est pas simplement un événement normal, parce que fatal et devant arriver. Lui qui n’a jamais été touché par le mal et le péché  ne devait pas mourir dans son humanité. Mais il nous montre aussi qu’il n’est pas indifférent à ce que par quoi chacun d’entre nous doit passer.
Dieu n’est pas indifférent à ce que nous vivons, il a voulu nous le montrer avec son Fils. Il s’adresse aux disciples dans une des théophanies de l’évangile, une manifestation de Dieu, parce qu’ils avaient besoin d’être fortifiés. « La Croix elle-même dit un commentaire, est devenue glorification de Dieu, manifestation de la gloire de Dieu dans l'amour du Fils. Cette gloire va au-delà du moment actuel et envahit toute l'immensité de l'histoire. Cette gloire est vie… Sur la Croix même apparaît, de manière voilée et pourtant pressante, la gloire de Dieu, la transformation de la mort en vie. (J R : Jésus de Nazareth II). Il y a la gloire de la croix et la gloire de la résurrection qui sont une seule gloire.
Jésus poursuit « Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors ; et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. »
Il annonce sa mort et la manière dont il allait mourir, mais il annonce aussi que tous les hommes seront attirés à lui. Il annonce que le salut parviendra à toutes les nations de toutes les époques et à chaque personne, il est universel. Ces deux grecs nous représentaient.
Nous approchons de la Semaine Sainte. Pendant ces quelques jours, nous pouvons encore méditer sur le tableau de ces deux grecs et sur l’angoisse qui a saisi Jésus face à ce qu’ils lui demandaient en notre nom. Nous pourrions nous demander par exemple : Le Seigneur, a eu si peur et il a pourtant accepté de donner sa vie pour moi. Qu’est-ce que je fais de ce don? Puis-je le mépriser ? Comment est-ce que je traite un ami qui a pris des risques pour moi ? Là, c’est encore plus fort.
O Marie, Mère de Miséricorde, veille sur tous, afin que la Croix du Christ ne soit pas rendue vaine, que l'homme ne s'égare pas hors du sentier du bien, qu'il ne perde pas la conscience du péché, qu'il grandisse dans l'espérance en Dieu, "riche en miséricorde" (Ephésiens 2, 4),   qu'il accomplisse librement les oeuvres bonnes, préparées d'avance par Dieu (Ephésiens 2, 10)  et qu'il soit ainsi, par toute sa vie, « à la louange de sa gloire » (Ephésiens 1, 12).

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