Rechercher dans ce blog

dimanche 4 février 2018

Chère grand-maman, relève-toi...



Jésus après avoir prêché dans la synagogue et chassé un esprit impur par sa parole, accomplit un signe envers la belle-mère de Simon. Il a commencé par donner son message dans le cadre de la liturgie de la synagogue. En cette journée des laïques, n’est-il pas opportun de rappeler que les services rendus dans nos églises est important, de l’orgue, en passant par l’entretien et les fleurs.
La belle-mère de Pierre donc était couchée, elle avait de la fièvre, nous dit le texte. Pierre vivait dans cette maison qui était aussi celle d’André son frère. Qui était la belle-mère de Pierre ? D’abord, c’était une malade. Pour la charité, et vu toutes les histoires qui courent sur les belles-mamans, rappelons-nous qu’étant souvent grands-mères, que, comme toutes les grands-mamans, elles sont précieuses. De quoi souffrait-elle ? Pourquoi pas d’une grippe ? Nous invoquons saint Blaise  pour nous « prémunir » de tous les maux de gorge pourquoi le Seigneur n’aurait-il pas eu pitié du souci que l’on avait de cette sainte grand-mère et pour une telle maladie qui peut avoir des conséquences graves avec l’âge. Elle avait de la fièvre en grec « puretos », un mot qui vient de « pur » le feu. Elle devait avoir bien mal.
Le geste de Jésus après cette guérison peut éveiller en nous une image, celle de la résurrection. « Il la saisit par la main et la fit lever. » Pourquoi ne pas nous encourager nous-mêmes à l’heure du réveil… Lorsque je me lève, « Je ressuscite avec le Christ. » En fêtant la présentation de Jésus au temple nous avons lu dans l’évangile le cantique de Syméon qui est chanté dans la dernière prière du soir. « Maintenant ô Maître souverain, tu peux laisser ton Serviteur s’en aller en paix. » Bien sûr tout réveil, même le mien, a parfois besoin d’encouragements.
Que fait cette sainte belle-mère aussitôt guérie? Elle les servait. Quel dynamisme… Le mot de servir est diekonei… d’où vient celui de diacre. Dans l’église, les services de la diaconie sont nombreux.
Jésus avait prêché à la Synagogue le matin, fait cette guérison et mangé avec tous ceux qui étaient là. Le sabbat étant consacré au repos et à la prière et c’est le soir que les gens sont venus. Même en ne pouvant faire que ce qui était permis un jour de sabbat, un peu moins d’un kilomètre, le bouche à oreille a permis à la nouvelle de faire le tour du village. Un « guérisseur » était chez Pierre ! Le soir, après le coucher du soleil qui marque la fin du sabbat, presque toute la ville s’est retrouvée devant chez Simon-Pierre avec ses malades…
Nos santés sont un questionnement perpétuel, et Job traduit bien ce qui se passe en nous et pour nous parfois. Cela fait presque du bien de l’entendre s’exprimer quand il en a vraiment marre : « Vraiment, la vie de l’homme sur la terre est une corvée, il fait des journées de manœuvre. Comme l’esclave qui désire un peu d’ombre, comme le manœuvre qui attend sa paye, depuis des mois je n’ai en partage que le néant, je ne compte que des nuits de souffrance. » Mais je vous laisse relire dans vos bibles ce que Dieu lui répond et le message d’espérance final. Il retrouve ses biens, a dix enfants, dont 3 filles seules nommées et quels beaux noms : Colombe, Fleur-de-Laurier, et Ombre-du-regard. Elles reçoivent même reçu une part d’héritage avec leurs frères, nous mesurons la magnanimité de Job pour l’époque. Pour nous, notre récompense, notre but c’est le Christ, voir Dieu, la vie éternelle, donc !
Une parenthèse à propos des guérisons dont nous bénéficions aujourd’hui grâce à l’avancée des sciences médicales et la science elle-même. Elles font jaillir des thèses surprenantes, soutenues par l’imaginaire de la science-fiction. Vous avez tous vu des films comme Matrix, ou certains autres où l’homme est quasiment transformé en robot. Des termes nouveaux naissent comme transhumanisme : certains disent que "la nature humaine" est un blocage mental et que l’homme sera dépassé par ses créations. Pour l’instant, nos problèmes de « conduites » intérieures ne sont pas encore tous résolus, peut-être est-ce un plus dû à nos limites. Ce sera un sujet de questionnement pour les nouvelles générations, et un lieu d’action pour les laïques chrétiens.
L’évangile mentionne encore un autre élément. Jésus expulse des démons et leur interdit de parler. Une nouvelle même vraie qui est transmise dans un mauvais contexte et polluée par des interprétations inexactes peut faire beaucoup de dégâts. On le sait très bien dans les médias. Cette divine censure était en cette occasion nécessaire pour qu’il n’y ait pas une sorte d’emballement prémédiatique qui provoque une catastrophe et soit un obstacle à la prédication de Jésus. Il ne veut pas déclencher une révolution à la mode humaine et violente, ni prendre d’assaut Jérusalem et le Temple comme le fera plus tard Bar-Kochba ou les Macchabées deux siècles avant. Il vient appeler à la conversion des cœurs.
Jésus, ensuite, ne veut pas se laisser prendre par la popularité et la foule, il se retire dans un endroit désert pour y prier, et retrouver cet essentiel qu’est son Père. Il veut parler avec lui et demeurer fidèle à sa mission. Plus tard, sa famille viendra pour le faire revenir à son village avec sa mère, presque prise en otage. Le très bon charpentier semblait avoir perdu la raison, mais personne ne le connaissait et le diable ne l’avait apparemment pas encore reconnu. Il se voulait aux affaires de son Père, et pas à l’affaire familiale. Vous, laïques, est-ce que vous êtes prêts à vous arrêter de temps à autre, pour vérifier si vous êtes fidèles à vous lignes de force, à ce que l’Évangile vous demande ?
A Capharnaüm qui sera son centre de ministère, Jésus va laisser retomber la tension. Il ne profite vraiment pas d’un avantage à la manière d’un homme politique qui s’installe. Il laisse la liberté pour que des appels mûrissent intérieurement et que croisse la semence jetée dans les cœurs.
Nous comprenons quel est ce feu qui dévore Jésus en écoutant saint Paul :
Frères, annoncer l’Évangile, ce n’est pas là pour moi un motif de fierté, c’est une nécessité qui s’impose à moi. Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile !
Que ce désir d’annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus qui nous relève et veut nous tendre aussi la main au jour de la Résurrection, nous habite.

Sous ta protection nous nous refugions, Sainte Mère de Dieu : ne méprise pas nos prières quand nous sommes dans l’épreuve, mais délivre-nous de tous les dangers, ô Vierge glorieuse et bénie. Amen.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire