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dimanche 31 décembre 2017

La Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph


31 DÉCEMBRE 2017
La Sainte Famille — Année B
PREMIÈRE LECTURE
« Ton héritier sera quelqu’un de ton sang » (Gn 15, 1-6 ; 21, 1-3)
DEUXIÈME LECTURE
La foi d’Abraham, de Sara et d’Isaac (He 11, 8.11-12.17-19)
ÉVANGILE
« L’enfant grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse » (Lc 2, 22-40)

Frères et sœurs,

On nous propose en fonction des années a, b, ou c, trois évangiles différents pour célébrer la Sainte Famille, à savoir celui de la fuite en Egypte, du recouvrement de Jésus au Temple, ou celui d’aujourd’hui à savoir sa présentation au Temple, fête célébrée le 2 février.
L’oraison de la messe nous expliquait son importance pour tous, celle d’un lieu majeur de l’éducation à et dans la charité qui vient de Dieu, à la sainteté, donc aussi de la transmission de la foi. « Tu as Voulu, Seigneur, que la Sainte Famille nous soit donnée en exemple : accorde-nous la grâce de pratiquer comme elle les vertus familiales et d'être unis par les liens de ton amour. » Nous ne pouvons avec une telle entrée en matière ignorer le document post synodal Amoris Laetitia qui porte sur l’amour dans la famille selon son titre même.

lundi 25 décembre 2017

Le Verbe s'est fait chair


Noël - Messe du Jour

PREMIÈRE LECTURE
« Tous les lointains de la terre ont vu le salut de notre Dieu » (Is 52, 7-10)
DEUXIÈME LECTURE
« Dieu nous a parlé par son Fils » (He 1, 1-6)
ÉVANGILE
« Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous » (Jn 1, 1-18)

« Où demeures-tu ? » Chers frères et sœurs, cette question, vous l’avez certainement déjà entendue à plusieurs reprises depuis le début de l’Avent, puisque c’est le thème de l’année pastorale. Les deux premiers disciples de Jésus la lui poseront dans l’Évangile de saint Jean. André et l’autre disciple. Qui était-ce ? peut-être saint Jean : « Rabbi – ce qui veut dire : Maître –, où demeures-tu ? »

La crèche est devenue un paradis


Noël

Messe de Minuit

Homélie

Frères et Sœurs,

Joyeux Noël encore une fois, à tous et à toutes. Noël est la fête de tous les enfants, et d’abord d’un enfant. Lorsque des enfants arrivent dans une famille ce sont les petits rois, reines ou princesses, et toute une aventure qui s’annonce. Beaucoup se demandent pour chacun d’eux que sera cet enfant ? Qui est celui qui vient en ce Noël ? Où demeure-t-il ? N’est-ce pas la question que se poseront les mages ?  Les bergers n’ont rien lu dans les étoiles, ils ne pouvaient pas le faire leur instruction n’était pas celle des mages, alors l’ange prend les devants et ils vont arriver eux, les petits, avant les mages, les savants : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur.
Où demeure-t-il ? Le Sauveur et né dans la ville de David, Bethléem qui se traduit par la maison du pain. Même s’il s’agit d’une bourgade, il fallait tout de même se renseigner ! L’ange leur donne un signe, un renseignement « Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » N’étant pas dépourvu de bon sens ni d’intelligence des lieux, ils ont certainement compris où l’événement annoncé s’était produit.
Aujourd’hui encore, lorsqu’on se rend à Bethléem, nous pouvons aller à un lieu appelé le champ des bergers. Il s’agit de grottes au plafond assez bas qui ressemblent au lieu où naquit Jésus. Le lieu devait sentir le crottin à l’époque. Jésus n’est pas né dans une pièce parfumée à l’encens, mais dans la pauvreté. Là, Jésus le fils unique de Dieu a choisi de venir demeurer parmi nous.
Pourtant il est aussi roi, descendant de David. Quelle splendide généalogie a été lue à l’Évangile de la messe du soir. Le roi David espérait une dynastie stable. La promesse que Dieu lui avait faite s’est réalisée mille ans après lui.
Elle a traversé toutes les pérégrinations d’Israël pendant ce temps très long. « 04 A tes yeux, mille ans sont comme hier, c'est un jour qui s'en va, une heure dans la nuit. » Ps 89
« 08 Bien-aimés, il est une chose qui ne doit pas vous échapper : pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un seul jour. 09 Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse, alors que certains prétendent qu’il a du retard. » (2 P 3,8-9)
La prophétie de l’Emmanuel a été donnée par le prophète Isaïe, plus de 250 ans après David. Elle lui attribue des titres qui font rêver pour un tout petit « Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix. ». Quel contraste avec le spectacle que donne un bébé, ses limites, sa fragilité, sa dépendance et sa faiblesse. 3,5 kg d’homme qui crient, pleurent, rient… et tout le reste.
Jésus est venu naître dans une étable, une grotte. Que fit Marie de son petit enfant, son premier-né ? Elle le coucha dans une mangeoire nous dit saint Luc. Quel étrange berceau. Des berceaux, il y en a de toutes les sortes. Moïse en avait un qui flottait. Les berceaux en osier font nature, ils sont toujours en usage… Les romains en utilisaient déjà. Si vous faites un tour sur internet… La variété ne manque, ni les modes. Quelles formules et formules 1 ! Ceux de rois et de reines, princes et princesses valent le détour. On a encore conservé celui d’Henri IV et de bien d’autres, des merveilles. Pourtant Jésus a eu comme première demeure une crèche, une mangeoire pour animaux.
Le mot grec est phatne, je me suis dit en le lisant, tiens cela  fait penser à patène. Hélas, c’est une pure homophonie, mais elle peut servir. N’y a-t-il pas analogie entre la crèche et la patène, cette sorte d’assiette employée lors de l’eucharistie où est déposé le pain ? L’enfant que Marie met au monde va se donner en nourriture, transformant le pain et le vin en son corps et son sang.
Est-ce une pure originalité sortie de l’imagination d’un moine ? On retrouve fréquemment la comparaison dans certains ouvrages de spiritualité. Elle est appelée par le nom du village de Bethléem, la maison du pain.
Si vous avez la chance de connaître la liturgie byzantine, vous savez peut-être qu’il existe toute une préparation des dons, du pain et du vin. Cela se fait sur une petite table à part, du genre de celle où se trouvent ce soir les dons. Elle symbolise dans la liturgie, la grotte où le Christ est né, et la patène, c’est la mangeoire où Il a été mis. Les voiles symbolisent les langes qui entouraient Jésus Christ (Luc 2, 7). Un petit instrument avec une étoile en métal placée sur le pain, figure l'étoile apparue aux mages, l'encensoir et l'encens symbolisent les présents offerts au Christ par les mages.
« Celui qui brille avec éclat dans les cieux se fait adorer sous des langes… dit saint Augustin. On l'adore dans une crèche; nous devons donc l'adorer nous-mêmes aujourd'hui qu'il est sur l'autel... La crèche est devenue un paradis, où se sont épanouies les fleurs des champs et les lis des vallées… le genre humain doit fleurir sous le souffle du Christ. (25ème sermon. Pour la nativité du Sauveur V)
Où veut demeurer l’enfant de la crèche ? Où veut demeurer Jésus ? Eh bien tout simplement en nous ! Il ne veut pas rester sur la patène ou dans la crèche. Sommes-nous spirituellement une demeure plus glorieuse que la crèche ? Il veut faire de chacun de nous, son palais, la demeure du roi. Il veut demeurer avec nous et faire de nous son paradis.

Gloire à Dieu au plus haut des cieux et béni soit Celui qui est venu nous apporter la joie. Joyeux Noël à chacun et à chacune. Amen.

dimanche 24 décembre 2017

Voeux de Noël


La royauté de David subsistera toujours devant le Seigneur


24 décembre 2017 - 4ème Dimanche de l'Avent — Année B

    Première lecture La royauté de David subsistera toujours devant le Seigneur 2 S 7, 1-5.8b-12.14a...
    Psaume Ton amour, Seigneur, sans fin je le chante !
    cf. 88, 2a 88 (89), 2-3, 4-5, 2...
    Deuxième lecture Le mystère gardé depuis toujours dans le silence est maintenant manife... Rm 16, 25-27
    Évangile « Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils » Lc 1, 26-38

4e Dimanche de l’Avent

Frères et Sœurs,

Nous sommes tout près de Noël, à quelques heures, et nous entendons l’Évangile de l’Annonciation, quel raccourci ! Toutes les mamans auront un sourire. Il est vrai que ce n’est qu’un rappel et que la vraie Annonciation se fête le 25 mars. Elle respecte donc un calendrier régulier. Marie est celle qui est pleine de grâce, qui en déborde. En fêtant l’Immaculée Conception, je vous disais que les trois petits mots en français dont la qualifie l’ange « pleine de grâces »  ont pour racine en grec le mot « charis »,   un mot rapporté à Dieu, dans l’immense majorité des cas. Il veut dire la grâce de Dieu, sa bienveillance gratuite qui se révèle et s’offre complètement dans le Christ; celui, celle, qui reçoit ce cadeau est constitué en état de grâce, il est plein de la complaisance divine. Non seulement Marie est comblée de grâce pour elle-même, mais c’est une grâce débordante, pour nous. La conséquence n’en est donc pas simplement une sorte de grand don pour elle-même ! Dieu vient habiter en elle, pour venir demeurer chez nous. Marie est pleine de grâce et se met au service de la grâce.
Qui est donc Celui qui par elle vient parmi nous ?

Dans la première lecture, nous avons entendu que David, constatait tout à coup que lui demeurait dans un palais en dur et fait avec des cèdres, considérés comme imputrescibles, alors que l’arche de l’Alliance, là où demeure la présence de Dieu, se trouvait sous une tente. C’est apparemment un comble, mais une situation compréhensible. L’arche a été élaborée dans le désert alors qu’Israël était un peuple nomade. Dieu était en migration avec son Peuple. Maintenant survient une nouvelle phase, celle de l’installation sur une terre. Dieu doit avoir une maison, il s’installe avec ce peuple auquel il a donné une terre. Dans la pensée de David, il y a certainement l’idée de stabilisation définitive, et une sorte d’assurance venue d’en haut. Pourtant viendront des jours où un exil se produira… Retenons le désir né de l’Esprit-Saint de pouvoir bénéficier d’une sécurité définitive.
Dieu connaît les pensées de David et sait qu’il songe  à une dynastie stable, pour sa descendance, mais surtout pour le Peuple. Il est mortel et commence à prendre de l’âge. Il veut la bénédiction de Dieu et une forme d’assurance, de prolongation de sa vie. Les enfants autrefois étaient considérés comme une sorte de prolongement de sa personne et de pérennité. Le Seigneur va droit au but. Il lui rappelle les bienfaits qu’il lui a accordés par amour pour son peuple Israël.
David voulait construire lui-même la maison de Dieu. Nathan avait commencé par dire à David qu’il faisait bien, n’était-il pas béni de Dieu ? Mais celui-ci lui fait transmettre un autre message. Il veut la foi de David, il doit croire en l’action de Dieu et le laisser agir, lui, laisser la grâce agir. La maison de pierre et de cèdre, sera l’œuvre de son fils Salomon, qui peut dire, le pacifique. David faisait la guerre, mais la paix ne s’établira qu’avec un pacifique. La promesse de Dieu va plus loin que ce à quoi pensait David… Il a cru en cette promesse, même s’il ne la comprenait pas dans sa totalité. Il a cru en elle. Il va se contenter de rassembler des matériaux comme signe d’obéissance au Seigneur : Il n’agit pas et a foi en sa promesse. La maison de David, c’est sa descendance et dans celle-ci un successeur très particulier qui construira le temple. Le Christ  sera le nouveau temple et le descendant de David. Il est entré dans la maison de David parce que Joseph l’a adopté en prenant Marie pour épouse. « Je te susciterai dans ta descendance un successeur, qui naîtra de toi, et je rendrai stable sa royauté. Moi, je serai pour lui un père ; et lui sera pour moi un fils. Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours. » Les prophéties visaient un élément concret, proche, sinon immédiat et un événement lointain mystérieux qui s’éclairera plus tard.
Jésus entre dans la maison de David et nous fait entrer dans la maison de son Père qui peut rêver mieux que cela, fils et filles de Dieu dans le Christ, par adoption, notre adoption, nous le sommes tous, maintenant.
Ce soir et demain nous allons revivre ce moment incroyable où Dieu se fait petit enfant, se fait homme parmi les hommes et notre frère.
L’acte de foi de Marie a rejoint et dépassé ceux d’Abraham et des patriarches, des femmes de la première alliance. La grâce de Dieu, sa bienveillance gratuite, se révèle et s’offre par elle, complètement dans le Christ; Marie va être la pleine de grâce pour tous les hommes, fontaine de la vie. Mère de Dieu, Mère des hommes et Mère de l’Église donne-nous ton Fils. Amen.

dimanche 17 décembre 2017

Dimanche Gaudete - Dimanche de la joie




17 DÉCEMBRE 2017
3ème Dimanche de l'Avent, de Gaudete — Année B

Lectures de la messe
Première lecture« Je tressaille de joie dans le Seigneur »Is 61, 1-2a.10-11
CantiqueMon âme exulte en mon Dieu.
 Lc 1, 46b-48, 49-50,...
Deuxième lecture« Que votre esprit, votre âme et votre corps soient gardés pour la ven...1 Th 5, 16-24
Évangile« Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas »

« Je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale. » Les paroles de Jean-Baptiste témoignent de la qualité de la flamme qui brûlait en lui ! Quelle humilité ! Le métier de cireurs de chaussures revient paraît-il à la mode… Le Seigneur vient faire plus encore, laver les pieds de ses disciples. Pierre s’en estimera indigne, nous nous souvenons de l’épisode du Jeudi Saint. Comme de celui de Simon le pharisien auquel Jésus avait reproché de ne pas lui avoir versé de l’eau sur les pieds… Il est humble celui qui vient à nous, pour servir et purifier. Quant à nous, notre joie ne peut qu’être grande, parce que Dieu vient libérer son Peuple, avec puissance, mais ce ne sera pas une puissance dévastatrice.

dimanche 10 décembre 2017

L'ange du désert



LECTURES DE LA MESSE

PREMIÈRE LECTURE
« Préparez le chemin du Seigneur » (Is 40, 1-5.9-11)

PSAUME
(84 (85), 9ab.10, 11-12, 13-14)
R/ Fais-nous voir, Seigneur, ton amour,
et donne-nous ton salut.
84, 8

DEUXIÈME LECTURE
« Ce que nous attendons, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle » (2 P 3, 8-14)

ÉVANGILE
« Rendez droits les sentiers du Seigneur » (Mc 1, 1-8)

« Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour ouvrir ton chemin. »   
Dans les icônes byzantines depuis le 13ème siècle, Jean-Baptiste est fréquemment représenté sous la forme d’un ange, c’est-à-dire avec des ailes. Pourquoi cela ? Parce qu’en grec, le messager, c’est l’ange. Le fils d’Elisabeth s’est envolé au désert et il replie ses ailes sur les bords du Jourdain pour annoncer la Bonne Nouvelle et préparer les chemins du Seigneur. 
Que faisait-il au désert ? Il prêchait et il baptisait. Benoît XVI dans son Jésus de Nazareth relève qu’il apporte un élément radicalement nouveau par son baptême qui se distingue des ablutions religieuses, des bains de purification, en ce sens qu’il « ne peut être répété et doit être l'accomplissement concret d'une conversion qui redéfinit pour toujours la vie entière. Il est lié à un appel enflammé pour un nouveau mode de pensée et d'action, lié surtout à l'annonce du jugement de Dieu et à la venue d'un plus grand qui viendra après Jean. »
Celui qui vient va remodeler toute la relation à Dieu, et la religion par laquelle des liens sont créés entre l’homme et Dieu, nous sommes reliés au Seigneur.
Il y avait une telle attente d’un renouveau et d’une libération que « Toute la Judée, tout Jérusalem, venait à lui. Tous se faisaient baptiser par lui dans les eaux du Jourdain, en reconnaissant leurs péchés» (Mc 1, 5).
Ils venaient reconnaître leurs péchés pour surmonter leur existence antérieure peccamineuse, de prendre un nouveau départ pour mener une autre vie.
Avec la descente dans les eaux du Jourdain et la remontée sur la rive, on trouve dans le baptême de Jean,  les germes du baptême chrétien. Il fallait encore que le Christ entre dans les eaux, les sanctifie, meure et ressuscite.
Pourquoi le Christ tant attendu, va-t-il venir ? Il vient pour consoler son Peuple qui n’en peut plus sous l’oppression. Aux yeux de celui-ci, c’est l’ennemi romain, l’oppresseur. Mais ce qu’il y a de plus fondamental, c’est le péché. Le Messie vient pour le libérer de cela avant tout. Nous avons entendu Isaïe : « Consolez, consolez mon peuple, – dit votre Dieu – parlez au cœur de Jérusalem. »  Dieu demande des consolateurs qui annoncent la Bonne Nouvelle, le plus grand est Jean. Mais l’identité de celui qui est la Bonne Nouvelle est encore plus importante. C’est une personne, celui qui est le bon pasteur qui vient faire paître son troupeau et les rassembler sur son cœur.  
De quoi avons-nous besoin d’être consolé aujourd’hui ? Avons-nous besoin de consolations ? Ce serait plutôt la première question à se poser. Nous en avons tant qui nous sont offertes, moyennant finances… En énumérant ce que le Seigneur dans Saint Luc désigne comme cause de malheur, nous trouvons quelques clefs :
Quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation !
Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim !
Quel malheur pour vous qui riez maintenant on pourrait dire vous qui vous amusez à fond, qui vous défoncez, car vous serez dans le deuil et vous pleurerez !
Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous ! C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes. Lc 6,24
Des consolations, lorsque nous n’avons pas les moyens financiers de nous en permettre de grandes, nous pourrions nous poser la question : quelles consolations low coast nous offrons-nous en remplacement ? Je vous laisse le soin de les énumérer, souvent c’est là que ça fait le plus mal.
Seigneur jusques à quand t’attendre ? Pourquoi tardes-tu ? Pourquoi devoir tout supporter, jusqu’à essayer de se laisser consoler par de médiocres compensations ? Pierre nous explique et essaye de calmer notre impatience « Il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais il veut que tous parviennent à la conversion. » Nous avons là l’indication de fond, et majeure le Seigneur ne veut pas que quelques-uns, se perdent, nous compris. Ce que nous avons traversé et n’est pas des plus agréable, ne serait-ce par pour nous conduire vers cette fameuse conversion ?
En nous remettant dans de justes perspectives, celles de la fin des temps où tout disparaîtra quelle devrait donc être notre réaction ?
« Vous voyez quels hommes vous devez être, en vivant dans la sainteté et la piété, vous qui attendez, vous qui hâtez l’avènement du jour de Dieu. »
Que faire ? En s’adressant à Marie, le Pape François disait dimanche après-midi « O Mère, aide nous à développer les « anticorps » contre certains virus de notre temps : l’indifférence qui dit : « Cela ne me concerne pas », la mauvaise éducation civique qui méprise le bien commun, la peur de celui qui est différent et de l’étranger, le conformisme travesti de la transgression, l’hypocrisie qui accuse les autres, tout en faisant les mêmes choses, la résignation à la dégradation environnementale et éthique, et l’exploitation de tant d’hommes et de femmes. Aide-nous à repousser tous ces virus avec les anticorps de l’Évangile. »

Quelle espérance devons-nous avoir devant Notre-Dame ! Elle est toujours jeune ! Bernanos nous dit pourquoi : "Le regard de la Vierge est le seul regard vraiment enfantin, le seul vrai regard d’enfant qui se soit jamais levé sur notre honte et notre malheur. Oui, mon petit, pour la bien prier, il faut sentir sur soi ce regard qui n’est pas tout à fait celui de l’indulgence – car l’indulgence ne va pas sans quelque expérience amère – mais de la tendre compassion, de la surprise douloureuse, d’on ne sait quel sentiment encore, inconcevable, inexprimable, qui la fait plus jeune que le péché, plus jeune que la race dont elle est issue, et bien que Mère par la grâce, Mère des grâces, la cadette du genre humain."! Qu’elle nous rajeunisse encore ce temps de l'Avent. Amen !  

vendredi 8 décembre 2017

« Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi »



Première lecture
« Je mettrai une hostilité entre ta descendance et la descendance de la femme » (Gn 3, 9-15.20)
Deuxième lecture
« Dieu nous a choisis, dans le Christ, avant la formation du monde » (Ep 1, 3-6.11-12)
Évangile
« Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi » (Lc 1, 26-38)

Frères et Sœurs,

3 petits mots prononcés par l’ange Gabriel ont une très grande importance pour la fête nous célébrons : « Pleine de grâces » (Lc I, 28). Kecharitomene dans le texte grec.
Il a pour racine le mot « charis » qui est un mot rapporté à Dieu dans l’immense majorité des cas et signifie la grâce de Dieu, sa bienveillance gratuite qui se révèle et s’offre complètement dans le Christ; celui qui reçoit ce cadeau est constitué en état de grâce, il est plein de la complaisance divine.
Certains exégètes disent que la forme verbale utilisée, veut dire que Marie est effectivement transformée par la bienveillance de Dieu. Le choix du temps utilisé, le parfait souligne que la Vierge se trouve déjà sous l'influence de la grâce de Dieu et persévère dans cette condition.
Voilà déjà une moisson de renseignements.
Les Pères de l’Église, et ceux qu’on appelle écrivains ecclésiastiques ont médité profondément ces paroles que l'ange Gabriel adressa à la Vierge Marie. Ils en ont tiré bon nombre d’images et de comparaisons. Puisque des lys splendides ont été offerts à Marie pour sa fête aujourd’hui, on peut relever que c’en est une que Pie IX la mentionne dans le document où est reconnu cette prérogative de Marie. Il a pour titre « Dieu ineffable ».  La comparaison est tirée du Cantique des Cantiques « Comme le lys entre les ronces, ainsi mon amie entre les jeunes filles. » Ct 2,2. Admirant leur beauté, et celles des plantes des champs, le Seigneur les prends en exemple pour montrer la confiance qu’il nous faut montrer en son Père céleste. « Observez les lis des champs, comme ils poussent : ils ne peinent ni ne filent. Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’a pas été vêtu comme l’un d’eux. » Il les a revêtus d’un tel vêtement qu’il est inégalable. Les artistes cherchent d’ailleurs à imiter les fleurs lorsqu’ils composent des vêtements et des tissus. Le lys parmi les épines se réfère au péché et à ses conséquences… La terre ne produira d’elle-même que ronces et épines après le péché des origines. Avec Marie un lys, symbole de pureté pousse parmi les épines qui ne parviennent pas à l’étouffer. L’image se dit aussi du Christ. « Le juste, fleurira comme le lys (Ose. IV, 6). » Dit Saint Bernard citant le prophète Osée. Il poursuit : Qui peut être juste sans être humble? Marie a posé une question pour être éclairée sur ce que Dieu voulait d’elle, en toute humilité, mais aussi pour bien discerner, tant cela paraissait incroyable. Quelle différence dans son oui avec la peine qu’on eut les Apôtres à reconnaître le Seigneur.
Il existe d’autres comparaisons pour dire ce qu’est Marie. Elles nous parlent peut-être plus que des réflexions très élaborées.
Elle est une terre absolument intacte, une terre vierge, dont aucune tache n'a même effleuré la surface, une terre toujours bénie, libre de toute contagion du péché, et dont a été formé le nouvel Adam.
Elle est un irréprochable, un éclatant, un délicieux paradis d'innocence et d'immortalité, planté par Dieu lui‑même, et inaccessible à tous les pièges du serpent venimeux.
Elle est un bois incorruptible que le péché, ce ver rongeur, n'a jamais atteint.
Elle est une fontaine toujours limpide et scellée par la vertu du Saint‑Esprit.
Pie IX en cite bien d’autres.
Comment Marie a-t-elle pu bénéficier de ces  prérogatives spirituelles ? Parce qu’elle est pleine de grâce. Je vous salue Marie pleine de grâce… Elle a été préservée dès sa Conception. La Bienheureuse Vierge Marie, dans le premier instant de sa Conception, a été, par une grâce et un privilège spécial du Dieu Tout-Puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, préservée et exempte de toute tache du péché originel. Le Pape a affirmé au nom de l’Église que cet enseignement est révélé de Dieu.
Cela nous permet d’attirer encore une fois notre attention sur le respect des enfants à naître. Une existence juridique avec un juge qui préserve vos droits absolus dont celui à la vie ne signifie pas qu’on n’existe pas avant ce moment-là. En naissant à six mois aujourd’hui on peut sauver un bon nombre, à huit encore plus et plus sûrement. Lorsque tu es capable de réveiller tout un étage oui, tu es un homme. Mais pas lorsque tu te taisais ? Tu étais de quelle religion à ce moment ? Comment Marie aurait-elle pu bénéficier du privilège de son Immaculée Conception si cette grâce ne concernait pas son âme créée. Les dons de Dieu sont destinés à bénéficier à tous ? Sans Marie, sans son oui, nous n’aurions pas eu le Christ.
Le lys n’aurait pu pousser parmi les épines sans la grâce. Pour reprendre le propos de l’exégète et dire que  Marie est effectivement transformée par la bienveillance de Dieu, s’il n’y a rien. Marie veut rassembler tous ses enfants sans distinction et les introduire dans le mystère de Dieu. Qui d’entre nous sait comment elle agit auprès de ceux que nous croyons être les plus éloignés ? Elle prie sans cesse pour nous, l’Immaculée et ne cesse de défendre son bien, ses enfants que le Père lui a donné en partage, les frères de Jésus qu’il va lui donner sur la Croix.
Ô Marie conçue sans péché priez pour nous qui avons recours à vous.

jeudi 7 décembre 2017

Saint Ambroise de Milan


Ambroise de Milan, un don de Dieu à l'Eglise en Europe. Augustin n'osait pas le déranger dans sa méditation, mais l'Esprit agissait en lui à la prière du saint évêque et de Monique.

Oui, vraiment heureuse, Marie, de l'avoir emporté sur le prêtre Zacharie : celui-ci s'était dérobé à la foi, Marie, elle, a corrigé cette erreur. Comment, d'ailleurs, le Seigneur, voulant racheter le monde, n'aurait-Il pas inauguré son oeuvre par Marie, celle qui est la première à accueillir le Fils et son fruit de salut ?  Commentaire sur l'Evangile de Saint Luc (croire.com)

A propos de Marie, il faut aussi lire ses commentaires sur la Virginité



Ambroise vit cet agneau dans la basilique qui porte son nom à Milan

mardi 5 décembre 2017

Jessé père de David



5 décembre 2017 - mardi, 1ère Semaine de l'Avent —

    Première lecture « Sur lui reposera l’esprit du Seigneur » Is 11, 1-10
    Psaume En ces jours-là fleurira la justice,
    grande paix jusqu’à la fin des temps.
      71 (72), 1-2, 7-8, 1...
    Évangile « Jésus exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint »

Un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines… Nous sommes bien entrés dans le temps de l’Avent, temps d’attente et d’espérance.
Ce sont les petits qui loueront le Seigneur et l’accueilleront, eux les enfants des Hébreux. Nous pouvons faire un rapprochement avec l’accueil de Jésus lors du dimanche des rameaux. « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. »
Mais quel est donc ce fameux rameau ? Jessé engendra David nous rapporte Matthieu dans sa généalogie. Il était son huitième fils, un chiffre symbolique qui ne nous échappe pas. Souvent Jessé est représenté sur sa couche, regardant ailleurs, dormant ou la main appuyée sur sa joue droite… C’est le signe des songes, dans les icônes pour saint Joseph notamment.
Que demander au Seigneur en ce temps de l’Avent ? La joie et la grâce de la contemplation du Mystère. La patience, certainement, et une charité toujours active, comme celle de Marie. Nos deux mystères préférés sont des mystères joyeux, l’Annonciation et la Visitation. Autre image aussi celle de l’icône de la Vierge du signe. Celui que l’univers entier ne pouvait contenir se fait petit enfant dans le sein de Marie.
Il est le plus petit, dans la parfaite obéissance à son Père. Il se prépare dans cette vie cachée à nous révéler et nous faire connaître le Père. « Personne ne connaît qui est le Fils, sinon le Père ; et personne ne connaît qui est le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. »   

Qu’il augmente encore notre joie et l’approfondisse en ce temps de l’avent, qu’il ouvre encore mieux nos yeux et nous donne d’entendre la Bonne Nouvelle qui nous est réservée et guérisse l’oreille de notre cœur.

dimanche 3 décembre 2017

Bonne et Sainte Année B. Qui est notre portier?



3 DÉCEMBRE 2017 - dimanche, 1ère Semaine de l'Avent — Année B

Première lecture« Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais ! »Is 63, .
Deuxième lecture Nous attendons de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ1 Co 1, 3-9
Évangile« Veillez, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison »Mc 13, 33-37


Frères et sœurs,
L’Avent est donc le temps préparatoire à Noël, à la venue du Christ en notre chair. Ceux qui sont focalisés sur les cadeaux, par exemple une voiture de tel modèle avec toute la panoplie des nouveaux gadgets qui la font freiner, accélérer ou parquer plus vite que la pensée, à moins que vous ne rêviez d’une machine à café à côté du chauffeur, ceux-là relisent avec attention leurs descriptifs techniques… Mais l’Avent c’est plus qu’un cadeau, la venue de Dieu parmi nous. L’Avent se prépare en se remémorant l’histoire de cette attente dans l’Écriture et en la rendant présente, en l’actualisant. L’état d’esprit manifesté par Isaïe ne peut qu’émouvoir : « Notre-rédempteur-depuis-toujours », tel est ton nom. Pourquoi, Seigneur, nous laisses-tu errer hors de tes chemins ? Pourquoi laisser nos cœurs s’endurcir et ne plus te craindre ? » Isaïe aspire à un véritable retour de la grâce et à une vie conforme à ce que le Seigneur demande, en communion avec lui. Que le peuple de Dieu soit à nouveau le Peuple de Dieu bénéficiaire des promesses et de l’héritage. Il exprime une véritable attente.



Ce n’est pas celle d’un souverain temporel. Cette image préparatoire est devenue dans l’attente du Messie est devenue une sorte de piège. Cette venue est différente. La venue du  Seigneur est plus importante que celle de l’empereur entrant triomphalement dans sa ville, distribuant des pièces d’or. On le voit  représenté à cheval, sur certaines monnaies romaines, avec la devise Felix Adventus… Joyeux avènement. Il fait bon se rappeler un peu d’histoire… pour mieux comprendre l’origine de nos célébrations. Le Seigneur nous invite à veiller dans l’attente de sa venue : « Prenez garde, restez éveillés : car vous ne savez pas quand ce sera le moment. »



Y aurait-il quelques craintes à nourrir ? Il demande plus spécifiquement au portier de veiller. Quittant une année liturgique pour entrer dans une autre, ce mot de portier peut nous faire penser à une ancienne divinité romaine à deux faces, Janus. La colline du Janicule a conservé son nom à Rome. De ce dieu à double visage, disait Ovide, partait l'année pour s'écouler. Il avait la fonction de portier du ciel païen et a donné son nom au mois de janvier. Saint Augustin s’en moque dans la Cité de Dieu. Dans nos Bibles en français, on rencontre peu ce terme de portier. Dans le livre des chroniques cette fonction est mentionnée à l’entrée de la Tente du rendez-vous et dans le Temple. Sur les portes du Temple de Jérusalem étaient représentés deux chérubins. Il y en avait aussi sur l’arche d’Alliance. Le Dieu invisible et qu’on ne pouvait représenter, siégeait au-dessus d’eux vous vous rappelez du début du psaume tout à l’heure : « Berger d’Israël, écoute, resplendis au-dessus des Kéroubim ! » Il fait allusion à cela.
Lorsque le Peuple avait très gravement péché, avant l’exil, l’Ecriture dit que la gloire de Dieu s’éleva au-dessus du temple. Ezéchiel décrit de manière imagée cet événement : « La gloire du Seigneur quitta le seuil du Temple et s’arrêta au-dessus des Kéroubim. Ceux-ci déployèrent leurs ailes; je les vis s’élever de terre, quand ils partirent. Ils s’arrêtèrent à l’entrée de la porte orientale du Temple, et la gloire du Dieu d’Israël était au-dessus d’eux. »
L’Avent c’est en quelque sorte le phénomène inverse, le retour de Dieu annoncé… Il demande qu’on lui ouvre la porte et qu’il soit accueilli. Vous vous souvenez que lors de l’Année Sainte, on avait ouvert la porte de la Miséricorde. A Jérusalem, il y a une porte qui est toujours murée et devrait être ouverte le jour du retour du Messie selon la tradition. Le symbolisme nous intéresse plus que l’archéologie. C’est la porte dorée, ou la belle porte. Elle est appelée aussi la porte de la Miséricorde.



L’Avent nous permet de nous remémorer la manière dont le Sauveur a été attendu non seulement par le Peuple de Dieu, mais aussi depuis les origines. L’humanité entière aspirait à être libérée et délivrée de ce mur spirituel qui la sépare de Dieu et ferme la porte. Seul le Seigneur pourra faire tomber ce mur. Il a reproché aux pharisiens de le renforcer. A nous il nous demande de prier et de veiller en ne les imitant pas.
Veiller, qu’est-ce que c’est ? Il nous faut dépasser la seule idée de privation de sommeil… Benoît XVI explique qu’il ne s'agit pas de sortir du présent, de faire des spéculations sur l'avenir, d'oublier le devoir du moment présent; bien au contraire, veiller et être vigilant signifie faire ici et maintenant la chose juste, comme si elle devait être accomplie sous les yeux de Dieu.
Qui est donc notre portier ? Dans l’Église c’est l’évêque qui est le portier principal de son diocèse. C’est Pierre qui a reçu les clefs du royaume et qui est donc chargé d’ouvrir et de fermer. Ils ont la fonction de veiller et de nous faire veiller pour que nous vivions dans la foi, l’espérance et la charité. Ils doivent nous préparer à la venue du Messie.
L'Église nous fait prendre conscience d'un aspect très réel et toujours actuel de notre existence chrétienne. Le sens de l'Avent dans l'année liturgique, c'est de raviver en nous cette conscience, c'est de nous obliger à regarder en face ces réalités, à reconnaître non pas seulement combien le monde a été privé autrefois de salut ou l'est encore aujourd'hui dans certaines régions, mais combien cet état de choses est encore une réalité pour nous-mêmes et au sein de l'Église. Il faut s’émouvoir de ce qui se passe ailleurs, devant la misère on ne peut qu’être solidaire, mais notre premier devoir est de veiller sur notre vie dans et avec le Christ.

N’oublions surtout pas que le temps de l’Avent se doit d’être une attente joyeuse, bien qu’il faille préparer les chemins du Seigneur avec attention et sérieux. Nous pouvons méditer plus particulièrement les mystères de l’Annonciation et de la Visitation. Marie va nous rappeler bien vite sa présence importante pour tous avec la célébration de l’Immaculée Vendredi. Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. Amen.