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dimanche 15 octobre 2017

Le Mariage du Fils



15 OCTOBRE 2017 - 28ème dimanche du Temps Ordinaire — Année A

Lectures de la messe

Première lecture « Le Seigneur préparera un festin ; il essuiera les larmes sur tous le...Is 25, 6-10a

Psaume J’habiterai la maison du Seigneur
pour la durée de mes jours.Ps 22 (23), 1-2ab, 2...

Deuxième lecture « Je peux tout en celui qui me donne la force »Ph 4, 12-14.19-20

Évangile« Tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce »Mt 22, 1-14


Frères et Sœurs,

Bienvenue pour cette célébration du 28e Dimanche du temps ordinaire. Si vous le voulez bien, nous pourrons avoir une pensée pour nos sœurs carmélites qui fêtent aujourd’hui leur fondatrice, sainte Thérèse d’Avila.

L’Evangile parle du mariage du fils d’un roi aujourd’hui. Thérèse d’Avila, a vécu la mystérieuse ascension de l’âme dans son union à Dieu, à l'image d'un mariage. L'Écriture et les mystiques font volontiers usage de cette comparaison. Vous connaissez certainement quelques-uns de ses écrits, château de l’âme, livre des demeures…

Nous allons confier aussi au Seigneur tous ceux qui vivent dans l’état de mariage et s’y préparent, ainsi que nos familles.

Tous, nous avons besoin de miséricorde et nous demandons au Seigneur son pardon au début de cette eucharistie.




Frères et Sœurs,

L’usage est semblable de l’Orient à l’Occident, un mariage et la fondation d’une nouvelle famille se célèbrent dans la joie.  Le mariage de notre Evangile nous renvoie à celui des noces de l'Agneau à la fin des temps et à ce qu’on appelle l’eschatalologie qui se réalise déjà maintenant. Les derniers temps, commencent dès la résurrection et l’Ascension, c’est aujourd’hui, demain et à jamais. Tout sera réalisé au dernier jour. Le Christ est l’époux d’une seule épouse, son Eglise. Le mot utilisé pour les noces autant dans notre Evangile que dans l'Apocalypse est celui de « gamous » ou « gamos », relève un commentateur. Il ne désigne pas simplement une fête, mais bien un mariage et le festin qui le suit. Nous le retrouvons, dans monogame et  polygame par exemple. Ce dernier statut est encore légal dans bon nombre de pays du Sud. La problématique de la polygamie de fait est aussi connue.
Lors de tout mariage religieux, élevé par le Christ à la dignité de sacrement, nous nous trouvons devant un événement mystérieux qui nous renvoie à ce signe et à ce moment unique où le Christ se présentera avec son Eglise devant son Père, tout étant accompli. Un mariage, n’est-ce pas une sorte de porte sur l’éternité bienheureuse. Dans les mariages orientaux, les mariés ont droit à des couronnes, cela va de pair avec la parabole de notre évangile puisque le Seigneur fait référence au mariage du fils du roi. Ce sont à ses noces qu’il invite, le banquet, c’est la vie éternelle. Il a dressé une liste d’invités, elle contient ceux qu’il connaît depuis longtemps, et voilà qu’ils présentent eux, leur propre liste, celle de leurs excuses pour ne pas venir… La vie éternelle, ils n’en ont apparemment pas trop envie.
Ils en ont si peu envie, que certains font même usage de violence envers les envoyés du roi, ses serviteurs. Ils sont invités pourtant à quelque chose de prime abord agréable, une noce, c’est la fête… Participer à un banquet, si vous êtes en forme, cela permet d’entrer dans une sorte de communion avec toute l’assemblée, celui qui l’offre et les époux.
Il est légitime de s’interroger : pourquoi tant de refus et cette violence ? Fallait-il pour répondre s’arracher à quelque chose de si important ? Le roi est tout de même le roi… Sous l’ancien régime, un refus de ce type était un affront.
Les invités qui refusent de se rendre aux noces symbolisent les autorités religieuses et politiques d’Israël qui n’accueillent pas avec joie le Messie et ne veulent pas le rejoindre.
Ils n’ont pas été sensibles à l’appel de Jean à la conversion, à la voix de celui qui désigne l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. Heureux les invités au festin des noces de l’Agneau… Heureux les invités à la fête. La fête, c’est aujourd’hui déjà.
Saint Jean Chrysostome dans son commentaire de la 1ère épître aux Corinthiens nous explique à propos de ces noces que « C'est  un temps de fête que le temps de cette vie. … Saint Paul veut faire entendre que la vie est pour les chrétiens une fête continuelle, à cause de l'abondance des biens qu'ils reçoivent. » Mais de quels biens veut-il parler ?
La réaction de certains invités pose question. Auraient-ils peur pour d’autres biens. Le roi répond à la violence par une expédition punitive… Pour une noce, c’est quelque chose. Etrangement, il fait rentrer de force tous ceux qui sont rencontrés sur la route, et une fois rassemblés, il a une surprenante réaction. Voyant un invité qui ne porte pas la tenue pour participer à la fête, le roi dit : ‘Jetez-le, pieds et poings liés, dans les ténèbres du dehors ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.’
Manifestement il y a un problème. On nous servait au temps de nos études une formule classique : « le déjà et le pas encore ». Le royaume et son banquet sont déjà là, mais pas encore tout à fait. L’Eglise est glorieuse et pérégrinante, pèlerine. Durant le temps que nous vivons sur cette terre, nous participons déjà au banquet du Royaume par l’Eucharistie et par l’accomplissement de la volonté du Père. C’est déjà la fête de cette vie : « C’est un temps de fête que le temps de cette vie. » disait Jean Chrysostome. Mais revêtir l’habit de noce, nécessite  conversion et vie sacramentelle : Baptême – Confirmation – Eucharistie – Mariage… - Pénitence – Onction des malades. Tout cela est nécessaire pour entrer dans le royaume et aussi pratiquer les actes de miséricorde et vivre les béatitudes. Si vous les passez en revue, vous me concéderez qu’il ne s’agit pas là du grand confort, de ce qui est nécessaire pour que tout aille bien. Je vous rappelle ces dernières : Heureux les pauvres en esprit, heureux les doux, heureux les affligés, heureux les affamés et assoiffés de la justice, heureux les miséricordieux, heureux les cœurs purs, heureux les artisans de paix, heureux les persécutés pour la justice, heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on vous calomnie de toutes manières à cause de moi. Le club de vacances entre amis, la pétanque et le pastis, nous en sommes loin… et pourtant le Seigneur affirme : « Soyez dans la joie et l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux. »
Malgré la finale qui invite à la vigilance et à l'effort, si le Seigneur dans son exemple ne mentionne qu’un seul homme qui ne portait pas le vêtement de noce et avait gardé le sien, c’est qu’il y a de l’espérance et que la miséricorde est au bout du chemin. Tous sont appelés et c’est parce qu’ils sont appelés que la grâce les conduit au repas de noces, revêtus comme il convient. C’est parce que déjà nous avons reconnus et rencontré le Christ, époux de l’Eglise, dans ses envoyés, que nous parvenons à conformer notre vie à l’Évangile.

« L’Esprit et l’Épouse disent : « Viens ! » Celui qui entend, qu’il dise : « Viens ! » Celui qui a soif, qu’il vienne. Celui qui le désire, qu’il reçoive l’eau de la vie, gratuitement. » Apocalypse 22. 19. Amen.

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