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mardi 15 août 2017

Assomption de la Vierge Marie



15 août 2017

Assomption de la Vierge Marie
Solennité de la Vierge Marie

    Première lecture « Une Femme, ayant le soleil pour manteau et la lune sous les pieds » Ap 11, 19a ; 12, 1-6...
    Psaume Debout, à la droite du Seigneur,
    se tient la reine, toute parée d’or. Ps 44, (45), 11-12a,...
    Deuxième lecture « En premier, le Christ ; ensuite, ceux qui lui appartiennent » 1 Co 15, 20-27a
    Évangile « Le Puissant fit pour moi des merveilles : il élève les humbles » Lc

Frères et Sœurs, 

Le Magnificat que Marie nous livre au moment de la Visitation est une prophétie qui se réalise dans cet aujourd’hui qu’est l’Assomption. Aujourd’hui tout est accompli, Marie entre dans la gloire du ciel : « Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! » Aujourd’hui, « Marie, l’Immaculée Mère de Dieu toujours Vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste. » Pie XII proclama cette règle de foi le 1er novembre 1950, mais c’est aujourd’hui. (On en voit une reproduction filmée en couleur sur la toile.)
Nous ne pouvons que nous réjouir de pouvoir célébrer ainsi Notre-Dame. Vous savez que les orientaux parlent de Dormition, ils tiennent au fait que fait Marie soit morte, à l’imitation de son Fils et ressuscitée comme lui pour être emportée corps et âme dans la gloire. Pie XII avait voulu laisser ouverte la possibilité que Marie ait été emportée directement dans la Gloire sans passer par l’étape de la mort corporelle. N’ayant été touchée d’aucune manière par le péché, elle est l’Immaculée Conception en raison d’un privilège propre, elle pouvait ne pas mourir, puisque selon la tradition la mort est la conséquence du péché des origines.
Jean Damascène fin 7ème début 8ème siècle conclut ainsi une de ses homélies sur le mystère de Marie entrant dans la gloire :
-    « Il fallait que celle qui dans l'enfantement avait gardé intacte sa virginité, conservât son corps sans corruption, même après sa mort.
-    Il fallait que celle qui avait porté petit enfant son Créateur dans son sein, vécût dans les tabernacles divins.
-    Il fallait que l'épouse que le Père s'était choisie vînt habiter au ciel la demeure nuptiale.
-    II fallait que celle qui avait contemplé son Fils en Croix et reçu alors au coeur le glaive de douleur qui l'avait épargnée dans son enfantement, le contemplât assis auprès de son Père.
-    Il fallait que la Mère de Dieu entrât en possession des biens de son Fils, et fût honorée comme Mère et servante de Dieu par toute la création. L'héritage passe toujours des parents aux enfants; ici cependant, pour emprunter l'expression d'un sage, les sources du fleuve sacré remontent vers leur origine. Car le Fils a soumis à sa mère la création tout entière. » Quel résumé extraordinaire !
Pourquoi avoir voulu proclamer ce mystère de Marie avec le dogme de l’Assomption? L’Europe et une partie du monde se relevaient d’une guerre qui restera pour toujours comme un symbole du mépris absolu de l’homme détruit scientifiquement. Elle avait coûté la vie à un grand nombre. Il fallait que tous puissent regarder vers Marie… pour raffermir leur espérance. La femme aussi allait être bousculée dans sa personnalité. Marie devait être présentée comme modèle.
Le Fils de Dieu s’était fait homme, était mort et ressuscité pour entrer dans la gloire avec son humanité. Ne fallait-il pas, par convenance spirituelle qu’il en soit de même pour une femme ?
Où est Marie ? Le Pape Benoît s’était demandé dans une de ses homélies qu’est-ce donc que le ciel où est entré Notre-Dame. Qu’est-ce que ce ciel mentionné dans la définition ? Est-ce qu’il nous concerne ? Par ce terme, dit-il, nous voulons affirmer que Dieu ne nous abandonne pas même dans la mort et au-delà de celle-ci, mais qu’il a une place pour nous et qu’il nous donne l’éternité; nous voulons affirmer qu’en Dieu, il y a une place pour nous. Nous existons en Dieu dans toute notre réalité, pas seulement comme un souvenir. Notre sérénité, notre espérance, notre paix se fondent précisément sur cela: en Dieu, dans sa pensée et dans son amour, ne survit pas seulement une «ombre» de nous-mêmes, mais en Lui, dans son amour créateur, nous sommes gardés et introduits avec toute notre vie, avec tout notre être dans l’éternité. C’est son Amour qui vainc la mort et nous donne l’éternité, et c’est cet amour que nous appelons «ciel»: Dieu est si grand qu’il a une place également pour nous. Ce n’est pas un dû, mais un don.
Que fait Marie au ciel ? Saint Jean-Paul II et le concile Vatican II nous l’ont rappelé : «Après son Assomption au ciel, son rôle dans le salut ne s'interrompt pas: par son intercession répétée, elle continue à nous obtenir les dons qui assurent notre salut éternel». Elle intercède et prie pour nous, pour l’Église, et pour le monde, comme elle avait commencé de le faire à Cana en Galilée. Marie est avec nous. «Son amour maternel la rend attentive aux frères de son Fils dont le pèlerinage n'est pas achevé, ou qui se trouvent engagés dans les périls et les épreuves, jusqu'à ce qu'ils parviennent à la patrie bienheureuse». (Redemptoris Mater.)
Son manteau est là pour les protéger… Le moyen-âge qui aimait faire référence à Notre-Dame a nommé une fleur « manteau de la Vierge ». Il est si grand qu’il recouvre tout et s’étend partout où il y a une personne humaine.

Que demander à Marie aujourd’hui ? Les motifs de prières sont innombrables… Nous lui demandons tous les jours de nous préparer une place auprès de son Fils et auprès d’elle, lorsque nous disons notre chapelet. C’est fondamental. Nous lui confions nos familles, ceux que nous aimons, nos paroisses aussi. Du plus petit qui est le plus important au plus grand sans lequel rien ne va plus. Qu’est Marie pour nous ? Notre Mère, celle qui nous précède en chemin… Mais aussi pour user de la terminologie actuelle, en quelque sorte notre assurance-vie éternelle, une sorte de garantie. Elle nous dit : tout ce que mon Fils vous a dit est vrai. Ecoutez-le dans les Ecritures, prenez avec confiance le pain de la vie éternelle. Amen.

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