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dimanche 19 février 2017

Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait


19 FÉVRIER 2017
7ème dimanche du Temps Ordinaire — Année A
Lectures de la messe
Première lecture« Tu aimeras ton prochain comme toi-même »Lv 19, 1-2.17-18
PsaumeLe Seigneur est tendresse et pitié.Ps 102 (103), 1-2, 3...
Deuxième lecture« Tout est à vous, mais vous, vous êtes au Christ, et le Christ est à...1 Co 3, 16-23
Évangile« Aimez vos ennemis »Mt 5, 38-48


Frères et Sœurs,

Nous avançons dans notre lecture du Sermon  sur la Montagne. La semaine passée, avant la lecture de la lettre de notre évêque, nous avons entendu la première partie du corps du texte. Le Seigneur en préambule disait qu’il n’était pas venu abolir, mais accomplir ce que contiennent la Loi et les Prophètes.
Mais quel programme ! Vous me le concéderez !
Le dépassement proposé paraît impossible, et il n’est réalisable, nous le percevons comme pour les béatitudes, que si nous sommes aidés. Mieux encore cela ne peut se réaliser que si quelqu’un agit presque à notre place.
Jésus énonce six anti-thèses, six oppositions, si vous préférez, et aujourd’hui nous avons eu droit au 2 dernières. Mais il n’y a pas, comme dans ce qu’on appelle la dialectique une conclusion vers une synthèse et ensuite un nouveau redémarrage (thèse, anti-thèse, synthèse, etc…) , une sorte de vis sans fin. Le Seigneur nous oriente vers un dépassement, une nouvelle manière de vivre qui conduit à la vie pour toujours. Il ne fait pas de la philosophie et seulement des réflexions sur un sujet.
Les papes ont souvent rappelés l’importance de la philosophie pour approcher de la connaissance de Dieu et pour acquérir une sagesse. Parfois elle égare. Nous connaissons par exemple saint Justin qui avait fondé une école de philosophie et qui dut aux membres d’autres écoles de se faire condamner à mort. Saint Augustin, avait un moment passé par la philosophie néo-platonicienne mais les connaisseurs retrouvent des éléments dans ses œuvres. Des instruments sont nécessaires à l’esprit humain. Nous sommes tous comme ça, un mécanicien et un horloger sont presque en extase devant un moteur qui tourne bien avec toutes ses spécialités, un informaticien est captivé par ses programmes qui finissent par être plus performants que lui. Nous aimons les beaux systèmes qui fonctionnent, les organisations qui roulent… Mais nous sommes plus que ça, nous avons un cœur, une âme et nous sommes capables de Dieu, voilà la raisons de l’appel à la vie parfaite.
Dieu aime nous faire avancer dans l’obscurité, c’est très curieux. Serait-ce pour nous amener à la perfection de l’amour ? Il a donné à tous les hommes de pouvoir rechercher la vérité, la sagesse. Ils recherchent le sens de la vie, se posent des questions sur l’origine de toute chose, sur la finalité. Qu’est-ce que je fais ici ? D’innombrables pourquoi et comment nous taraudent. Regardez d’ailleurs même les enfants au début de leur vie ! Lorsque démarrent l’époque des questions, les parents touchent bien souvent au bout d’un moment aux limites de leurs connaissances et de leurs compétences n’ayant plus pour seule réponse que le fameux point final péremptoire : Parce que c’est comme ça ! Échec et Mat ! Aux philosophes et aux théologiens il faut de grands échafaudages afin pour ces derniers de s’arrêter finalement à ce qui est le cœur de la Trinité : Dieu est amour.
La réflexion humaine a droit de cité pour aller jusqu’à lui, ou pour aider les autres. Le Seigneur aime nous voir faire grimper les échelons de sortes d’échelles pour aller vers lui. Il faut suer pour y arriver. La comparaison est fréquente dans la spiritualité. On monte pour devoir tout lâcher au dernier échelon et se jeter dans le cœur de Dieu.
Si nous ne recherchons pas la vérité, nous devenons victimes des marchands d’illusions. Nous sommes  nous sommes embrigadés dans ce qui nous est confectionné. La culture de l’image à donner devient première par rapport à la vérité. Nous pourrions nous demander ce qui est le plus important... Un discours creux habillé de qualificatifs vides mais de belle apparence est capable d’emporter des décisions. Nous connaissons ce que peut construire le monde de la communication et ses stratégies professionnelles.
Pour nous, il ne s’agit pas de poudre aux yeux ou d’apparence, de théories plus ou moins fumeuses ou creuses, mais d’une personne à découvrir et qui peut nous aider.
Découvrir la personne de Jésus est fondamental.  Pour tous, tout commence et s’arrête devant le Christ, devant sa personne. Il est la sagesse personnifiée. Lorsque nous entendons les derniers mots du Seigneur : « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. », il ne peut y avoir que du découragement. Nous sommes un peu comme les petits, avec une frustration et mille autres questions. « Qu’est-ce qu’il raconte ? Pourquoi il ne me répond pas ? Je ne comprends pas, et de toute façon il m’aime… » Et on reste. Vous pouvez aussi vous référer à l’image de Sainte Thérèse et du grand aigle, qui comme un petit oiseau monte sur son dos et se laisse emporter. Ce grand aigle, c’est le Christ. Souvent les Apôtres et les disciples n’ont pas compris, mais en plus des signes donnés, ils ont senti quelque chose qui les attirait en Jésus. Moi, qu’est-ce qui m’attire en Jésus ? Nous, qu’est-ce qui nous attire en Jésus ?
Non, la vie avec les autres, ce n’est pas facile… Ce que Jésus nous demande, non seulement ce n’est pas facile, mais c’est impossible humainement. Avec lui, c’est possible…
« Car tout vous appartient, que ce soit le monde, la vie, la mort, le présent, l’avenir : tout est à vous, mais vous, vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu. »
Il ne faut pas avoir peur de vous ouvrir à des horizons spirituels, disait cette semaine le Saint-Père à des étudiants, et si vous recevez le don de la foi - parce que la foi est un don – n’ayez pas peur de vous ouvrir à la rencontre du Christ et d'approfondir votre relation avec lui. Cela est valable pour chacun de nous et seul nous permettra de ne pas riposter au méchant, d’aimer notre prochain comme nous-mêmes et d’être parfaits comme notre Père céleste est parfait.

Marie disciple du Seigneur, apprends-nous à demeurer à son écoute. Amen.

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