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vendredi 30 septembre 2016

Saints Ours et Victor



Nous utilisons les lectures du 22 septembre en l'honneur de Saint Maurice, pour les saints Ours et Victor
Coquilles majeures à signaler dans le nouveau lectionnaire des saints :
Evangile Mt 10, 28-33 p. 688, au lieu de la p. 758
Sagesse 3, 1-9 p. 673 au lieu de la p. 743
Il est plus sage à cette occasion, d'avoir sous la main des photocopies avec lectures, psaume et alléluia en raison de l'utilisation problématique du lectionnaire.

Saints Ours et Victor, Martyrs thébains      AGAUNE 28 septembre 
                                                                    BÂLE 30 septembre

Mémoire à Agaune
Solennité dans le diocèse de Bâle


Une très ancienne tradition, attestée par saint Eucher au Ve siècle, rapporte que les saints Ours et Victor, des soldats de la légion thébaine, moururent pour la foi à Soleure, huit jours après le martyre de leurs compagnons à Agaune. A la fin du Ve siècle, le corps de saint Victor fut transféré à Genève, où une église et un célèbre monastère furent construits en son honneur. Quant à saint Ours, ses restes reposent dans la cathédrale de Soleure, où il est vénéré comme patron de cette ville.


Antienne d’ouverture         Grégoire de Naziance, de virginitate
Que rempli de l’amour divin, je passe d’ici
vers le Dieu qui règne au ciel, l’auteur de la lumière.
A lui seul, je me suis lié d’amour.

Priere
D
ieu éternel et tout puissant,
     tu as sanctifié ce jour par la mort victorieuse
         des saints martyrs Ours et Victor.
Laisse-toi toucher par leur intercession
     et accorde-nous ton aide indéfectible.
Par Jésus Christ.

Priere sur les offrandes
T
oi qui nous a créés, tu sais tout de nous, Seigneur ;
     vois le fond de nos cœurs
     qui t’offrent ce pain et ce vin,
     signe de toute notre vie.
Par Jésus.


Preface

Le Seigneur soit avec vous. @ Et avec votre esprit.
Elevons notre coeur. @ Nous le tournons vers le Seigneur.
Rendons grâce au Seigneur notre Dieu. @ Cela est juste et bon.

V
raiment, il est juste et bon de te rendre gloire,
     De t’offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu,
A toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant.

Tu as appelé les saints Ours et Victor
     à se mettre à la suite du Roi des cieux.
Par le sang qu’ils ont versé pour ta gloire
     tu nous révèles ta puissance,
     et tu éclaires tous nos labeurs humains.


C'est pourquoi, avec les anges et tous les saints,
nous proclamons ta gloire
en chantant (disant) d’une seule voix : Saint!…


Antienne de la communion                    Ps 33,5
Je cherche le Seigneur, il me répond :
de toutes mes frayeurs, il me délivre.


Priere après la communion
A
près avoir communié à l’offrande de ton fils,
     En ce jour où nous célébrons
         le martyre des saints Ours et Victor,
Nous te supplions, Seigneur,
     de nous donner ce que tu commandes
     et de commander ce que tu veux.

Par Jésus.

jeudi 29 septembre 2016

Au revoir Martial


Il faut signaler le départ pour le ciel en cette fête de Saint Michel et des archanges, du chanoine Martial Carraux chapelain de Valère. Merci Martial pour ta présence fraternelle, ton écoute, pour tous les services que tu as rendu, pour l'accueil des pèlerins et les pèlerinages. 


Fête des saints archanges


Fêtant aujourd'hui saint Michel, un bonjour à notre arrière-arrière-grand-mère locale, qui possédait le Prieuré Saint Michel de Port-Valais au Bouveret.




Pourquoi avoir énuméré les différents chœurs des anges, demeurés au Ciel, si nous n’expliquons pas également en détail leurs ministères? Le mot Ange signifie en grec «Annonciateur», et Archange, «Grand Annonciateur». Il faut encore savoir que le terme d’Ange désigne une fonction, et non une nature. Car si les esprits bienheureux de la patrie céleste sont toujours des esprits, ils ne peuvent pas toujours être appelés des Anges; ils ne sont Anges que lorsqu’ils annoncent quelque chose. C’est pourquoi le psalmiste affirme : «Des esprits, il fait ses Anges.» (Ps 104, 4). C’est comme s’il disait clairement : «Lui qui a toujours les esprits à sa disposition, il en fait ses Anges quand il le veut.» On appelle Anges ceux qui annoncent les choses de moindre importance, Archanges ceux qui annoncent les plus élevées. Voilà pourquoi ce ne fut pas un Ange, mais l’Archange Gabriel que Dieu envoya à la Vierge Marie (cf. Lc 1, 26). En un tel ministère, en effet, il convenait que le plus grand des Anges vînt lui-même annoncer la plus grande des nouvelles.
Certains de ces Anges reçoivent aussi des noms particuliers, pour exprimer par des mots l’étendue de leur action. Car ce n’est pas dans la cité sainte, où la vision du Dieu tout-puissant confère une science parfaite, qu’on leur attribue un nom propre : on n’y a pas besoin de nom pour connaître leurs personnes; mais c’est quand ils viennent s’acquitter envers nous de quelque service qu’ils tirent un nom particulier de ce ministère.
9. C’est ainsi que Michel signifie «Qui est comme Dieu?» Gabriel, «Force de Dieu»; Raphaël, «Médecine de Dieu». Chaque fois qu’il est besoin d’une puissance extraordinaire, l’Ecriture nous dit que c’est Michel qui est envoyé : son action et son nom font comprendre que nul ne peut se targuer d’accomplir ce qui est réservé au seul pouvoir de Dieu. L’antique ennemi, dévoré de l’orgueilleux désir de s’égaler à Dieu, déclarait : «Je monterai au ciel, j’élèverai mon trône au-dessus des étoiles du ciel, je m’assiérai sur la montagne de l’alliance aux côtés de l’Aquilon, je monterai sur le sommet des nues et je serai semblable au Très-Haut.» (Is 14, 13-14). Or l’Ecriture nous atteste qu’à la fin du monde, abandonné à sa propre force et condamné à périr dans le supplice final, il combattra contre l’Archange Michel : «Il se fit, dit Jean, un combat avec l’Archange Michel.» (Ap 12, 7). Dans son orgueil, le diable s’était exalté jusqu’à se faire l’égal de Dieu; mais il faut qu’ainsi défait par Michel, il apprenne que personne ne doit s’élever par l’orgueil à la ressemblance de Dieu.
A Marie, c’est Gabriel qui est envoyé, lui dont le nom signifie «Force de Dieu». Ne venait-il pas annoncer celui qui a daigné paraître dans l’humilité pour combattre les puissances de l’air? Le psalmiste dit à son sujet : «Princes, exhaussez vos portes; élevez-vous, portes éternelles, et le Roi de gloire entrera. Quel est ce Roi de gloire? C’est le Seigneur fort et puissant, c’est le Seigneur puissant au combat.» Et encore : «Le Seigneur des armées, voilà le Roi de gloire.» (Ps 24, 7-10). Il fallait donc que ce fût par «Force de Dieu» que soit annoncé le Seigneur des armées, puissant au combat, qui venait faire la guerre aux puissances de l’air.
Enfin, comme nous l’avons dit, Raphaël signifie «Médecine de Dieu». En effet, cet Archange a dissipé les ténèbres qui rendaient Tobie aveugle, en touchant pour ainsi dire ses yeux par l’intermédiaire des soins qu’on lui a prodigués (cf. Tb 11, 7-8)2. Celui qui a été envoyé pour soigner fut donc bien digne d’être appelé «Médecine de Dieu».

mardi 27 septembre 2016

Devons-nous faire descendre le feu du ciel?


Jésus monte à Jérusalem et durcit sa face. On ne veut pas le recevoir dans un village, même dans un village de Samaritain parce qu’il se rend à Jérusalem.
La réaction de Jacques et Jean est compréhensible humainement, pourtant il y a eu déjà deux annonces de la passion. Ils ne paraissent pas avoir compris ce que Jésus avait dit en descendant du Thabor, ils le voient en divinité maniant la foudre et les éclairs… Moïse au Sinaï ou Zeus olympien, destruction de Sodome et Gomorrhe? mais Jésus ce n’est pas ça, il monte à Jérusalem pour donner sa vie et faire descendre un autre feu purificateur, celui de l'Esprit.
Augustin dans son commentaire du Jugement dernier,  relève le feu qui tomba du ciel et consuma la nombreuse famille de Job…  Feu du ciel dans l’Evangile feu du ciel dans cette épître cela nous interpelle naturellement. Qui d’entre nous victime d’une incompréhension ou d’une injustice n’est pas prêt à sortir tout son arsenal et parfois se lâche et se fâche… dispensant une verte correction verbale peut-être. L’important est de se réconcilier et Dieu ne s’arrête pas à nos limites.
Jésus quelques lignes plus loin nous offre la mémorable parabole du bon samaritain... Celui qui accomplit des gestes de miséricorde n’est-il pas plus près de Dieu que celui qui se contente d’élever avant tout les mains vers le ciel et de suivre ses rubriques. A chacun d’interpréter. La miséricorde reviendra à la charge en un autre temps, après la résurrection de Jésus, avec le diacre Philippe. A ce moment l’annonce de la Bonne Nouvelle portera son fruit. 
Que la miséricorde qui sort du cœur de Jésus, que « l'éclair de miséricorde qui frappe l’âme » (B XVI) du bon Samaritain frappe les nôtres aussi. Invitation pour chacun et chacune à la patience et à laisser un peu d’eau couler sous les ponts, à nettoyer paisiblement son linge à la source de la miséricorde. Peut-on parler de machine à laver ? 

Seigneur, Toi qui  vas nous nourris, du pain du ciel, accorde-nous de célébrer sans fin ta miséricorde avec la Vierge Marie. Amen.

dimanche 25 septembre 2016

Saint Nicolas de Flüe


Saint Nicolas de Flüe, patron de la Confédération

1ère lecture : Sg 7, 27c - 8, 2a.3-7.9
2ème lecture : Rm 14, 17-19
Evangile : Mt 19, 27-29
Frères et Sœurs,
« Que le nom du Seigneur soit votre salut ! » par cette salutation de frère Nicolas, saint Jean-Paul II s’était adressé à ceux qui s’étaient réunis autour de lui, au Ranft en 1984. Ce matin, nous allons simplement nous laisser interroger par le saint Pape et par frère Nicolas dans sa lettre au bernois et par sa vie. Saint Jean-Paul II nous rappelle que la sainteté n’est pas une affaire des temps anciens, elle est contemporaine et nous concerne chacun. Un jeune saint, qui d’une certaine manière en rajeunit un plus ancien.

samedi 24 septembre 2016

Nicolas de Flüe et la Vierge Marie



Ce qui suit n'a aucunement la prétention d'être exhaustif, il s'agit juste de quelques souvenirs de mémoire et de lecture. Nicolas de Flüe (1417–1487) mourut et naquit le même jour que l’entrée au ciel de saint Benoît, un 21 mars, premier jour du printemps. On sait que Nicolas se rendait parfois à l’abbaye d’Einsiedeln. Il avait donc une dévotion envers Notre-Dame des Ermites.

Une des visions de saint Nicolas intitulée par Charles Journet, l'Assistance à Dieu le Fils, nous rapporte comment le Père remercie Nicolas, puis Notre-Dame et enfin c’est le Seigneur lui-même de l'avoir assisté dans son agonie. Voici le passage du remerciement de la Vierge. On croirait presque Pierre ébloui ne sachant presque plus ce qu’il dit lors de la Transfiguration  : La reconnaissance de la Mère terrestre du Fils de Dieu. — Alors vint à travers le palais une femme belle et grande, elle aussi dans un vêtement blanc tout frais. Elle lui mit ses deux bras sur les épaules, et le serra avec force sur son cœur, avec un amour débordant, parce qu'il avait secouru si fidèlement son Fils dans sa détresse. Et l’homme s’effraya et dit: « Je ne sais pas que j’aie jamais rendu un service à votre Fils. Je suis venu ici seulement pour voir ce que vous faisiez ! » Et il ne la vit plus.

Notre-Dame est figurée dans la chapelle inférieure du Ranft datant de 1501, avec une Annonciation peinte sur le mur devant le choeur. Nous voyons une statue de la Vierge Marie, seule reine acceptée aujourd’hui en Suisse. Il est vrai que nos autorités ont tendance elles aussi à la « remiser » dans leurs tiroirs culturels. La préférence va aux souveraines et princesses étrangères en visite ou faisant du tourisme.


Sur le fameux tableau de Nicolas de Flüe  Notre-Dame sont représentées l’Annonciation et à la Nativité :
  


Chez nous, dans la chapelle, nous avons le fameux ex-votos de 1688 offert par Jean-Jacques de Staal où Notre-Dame est représentée. Pour rappel, voici ce qu’en disent Pierre Salvadé et Iso Baumer.


Notre tableau, sous forme d'ex-voto, est de 1688.  BAUMER le décrit sommairement, ce qui facilitera l'articulation de notre réflexion. La "Vierge nous apparaît avec couronne et Enfant".
C'est une Vierge "donnant la bénédiction", supportée par un bouillonnement de "nuages". Du ciel, apparaissent des " rayons de lumière d'en haut, sur le Saint". "Saint Nicolas", que BAUMER déclare "bienheureux", "de Flüe", est "à genoux, avec un chapelet". On remarque "sur un rocher un Christ Crucifié qu'il vénère".
Enfin "au fond", apparaissent un, "lac avec (une) ville".

J'ajouterais, pour ma part, qu'on trouve un cartouche explicatif en bas du tableau, on découvre aussi le blason des donateurs.

Vierge présentant le salut au monde

La Vierge bénissante est vraiment située dans la trouée de lumière, séparée des humains par un bouillonnement de nuages. La Mère à l'Enfant est couronnée et l'enfant me semble porter un fruit : fruit des entrailles d'une femme, la tâche rédemptrice du Fils est pleinement assignée. Jésus est dans les bras de Marie pour racheter l'humanité du péché des origines.

jeudi 22 septembre 2016

Saint Maurice


En fêtant Saint Maurice et ses compagnons nous avons localement à faire preuve d'humilité, devant les archives de l'abbaye et l'archéologie certes, mais d'abord devant les martyrs et leur message. L'illustration sera donc modeste.
Dire qu'à une époque on avait mis leur existence en doute!
Bonne fête à tous les Maurice.
Localement nous avons en mémoire les services rendus au Collège Saint Charles à Porrentruy par les chanoines, mais aussi la petite "basilique" de saint Maurice à Courtételle d'où partirent pour leur propre témoignage nos martyrs locaux, Germain et Randoald.

Liens 

Saint Maurice

Du Propre d'Agaune :

Saint Maurice et ses compagnons, Martyrs         22 septembre
Solennité

Lors de la persécution de Dioclétien (fin du IIIe siècle), des soldats chrétiens furent mis à mort pour leur foi à Agaune dans le Valais. Une chapelle fut érigée en leur honneur vers 390 par saint Théodule, évêque d’Octodure. Par la suite, ce sanctuaire fut agrandi, des églises plus vastes furent construites. En 515, un monastère fut fondé par saint Sigismond, roi des Burgondes, pour garder le souvenir du martyre de Maurice et de ses Compagnons. C’est  l’évêque de Lyon Eucher qui, vers le milieu du Ve siècle, rédigea le récit de la passion des martyrs d’Agaune, d’après des traditions orales.

mercredi 21 septembre 2016

Saint Nicolas de Flüe

Un article de Thierry Bédat relève la présence de reliques de Nicolas de Flüe au Carmel de Develier et 3 lieux de cultes dans le Jura total.
Mais on a oublié le sanctuaire du Vorbourg où doit figurer sauf erreur de ma part sa plus ancienne représentation dans le Jura et une des très anciennes de Suisse : http://histoire-religieuse-jura.blogspot.ch/2009/10/ex-voto-1688-vorbourg-de-staal-nicolas.html . Un très grand ex-voto!


NICOLAS DE FLÜE EN PRIERE AU VORBOURG

BAUMER Iso, Détresse et confiance, BJ, Porrentruy,  1984, N°12
GALBREATH et de VEVEY, manuel de l'héraldique, Ed. Spes, Lausanne.
GIRARD François (Abbé et professeur au Collège Saint-Michel, Histoire abrégée es officiers suisses qui se sont distingués... Tome III, p.90 s, à Fribourg en Suisse, chez B. Louis PILLER, imprimeur de LL EE, 1782.
JOURNET Charles, Saint Nicolas de Flüe, Collection des cahier du Rhône, Neuchâtel, Ed. de la Baconnière et Paris, Ed. du Seuil, 1947.
RAIS Jean-Louis, Delémont de rue en rue, de siècle en siècle, Porrentruy, Sté Ju d'Emulation, 2001, p.79
WEISSENBACH Joseph-Antoine, Dr. théol. et chanoine de Zurzach, La vie du Bx Nicolas de Flüe, Imprimerie de l'Abbaye princière, 1794, 
http://www.provalterbi.ch. Château du Raimeux et  
(ibidem) (Louis Joseph FLEURY), Jean-Jacques de Staal place un ex-voto dans son château de Raymontpierre
http:// www. swisscastles.ch/ Jura/boncourt. htlm
de STAAL Jean-Jacques,  Journal manuscrit, traduit de A.HARTMANN, Bibliothèque universelle et Revue Suisse, T.17 et 18, Genève, 1862 et 1863, 

Notre Saint patron national est lui aussi présent au Vorbourg. Il y est, depuis bien avant l'annexion de notre Evêché au canton de Berne et à la Suisse. Il y est, depuis bien avant que l'Eglise universelle l'ait reconnu comme saint.

Description sommaire de cet ex-voto
Notre tableau, sous forme d'ex-voto, est de 1688.  BAUMER le décrit sommairement, ce qui facilitera l'articulation de notre réflexion. La "Vierge nous apparaît avec couronne et Enfant".
C'est une Vierge "donnant la bénédiction", supportée par un bouillonnement de "nuages". Du ciel, apparaissent des " rayons de lumière d'en haut, sur le Saint". "Saint Nicolas", que BAUMER déclare "bienheureux", "de Flüe", est "à genoux, avec un chapelet". On remarque "sur un rocher un Christ Crucifié qu'il vénère". 
Enfin "au fond"apparaissent un, "lac avec (une) ville".

mardi 20 septembre 2016

« J’ai soif » (Jn 19, 28)


PAROLES DU SAINT-PÈRE
Assise
Mardi, 20 septembre 2016


Méditation
Discours
Appel

Devant Jésus crucifié résonnent pour nous aussi ses paroles : « J’ai soif » (Jn 19, 28). La soif, encore plus que la faim, est le besoin extrême de l’être humain, mais en représente aussi l’extrême misère. Nous contemplons ainsi le mystère du Dieu Très-Haut, devenu, par miséricorde, miséreux parmi les hommes.
De quoi a soif le Seigneur ? Certainement d’eau, élément essentiel pour la vie. Mais surtout d’amour, élément non moins essentiel pour vivre. Il a soif de nous donner l’eau vive de son amour, mais aussi de recevoir notre amour. Le prophète Jérémie a exprimé la satisfaction de Dieu pour notre amour : « Je me souviens de la tendresse de tes jeunes années, ton amour de jeune mariée » (2, 2). Mais il a donné aussi une voix à la souffrance divine, quand l’homme, ingrat, a abandonné l’amour, quand –aujourd’hui aussi, semble dire le Seigneur – « ils m’ont abandonné, moi, la source d’eau vive et ils se sont creusés des citernes fissurées qui ne retiennent pas l’eau » (v. 13). C’est le drame du “cœur desséché”, de l’amour non rendu, un drame qui se renouvelle dans l’Évangile, quand, à la soif de Jésus l’homme répond par le vinaigre, qui est du vin tourné. Comme, prophétiquement, se lamentait le psalmiste : « Quand j’avais soif, ils m’ont donné du vinaigre » (Ps 69, 22).
“L’Amour n’est pas aimé” : selon certains récits, c’était la réalité qui troublait saint François d’Assise. Lui, par amour du Seigneur souffrant, n’avait pas honte de pleurer et de se lamenter à haute voix (cf. Sources franciscaines, n. 1413). Cette réalité même doit nous tenir à cœur en contemplant le Dieu crucifié, assoiffé d’amour. Mère Teresa de Calcutta a voulu que, dans les chapelles de chacune de ses communautés, près du Crucifié soit écrit “J’ai soif”. Étancher la soif d’amour de Jésus sur la croix par le service des plus pauvres parmi les pauvres a été sa réponse. Le Seigneur est en effet assoiffé de notre amour de compassion, il est consolé lorsque, en son nom, nous nous penchons sur les misères d’autrui. Au jugement, il appellera “bénis” tous ceux qui ont donné à boire à qui avait soif, qui ont offert un amour concret à qui en avait besoin : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40).
Les paroles de Jésus nous interpellent, elles demandent accueil dans notre cœur et réponse par notre vie. Dans son “J’ai soif”, nous pouvons entendre la voix de ceux qui souffrent, le cri caché des petits innocents exclus de la lumière de ce monde, la supplication qui vient du fond du cœur des pauvres et de ceux qui ont le plus besoin de paix. Elles implorent la paix, les victimes des guerres qui polluent les peuples de haine et la terre d’armes ; ils implorent la paix, nos frères et sœurs qui vivent sous la menace des bombardements ou sont contraints de laisser leurs maisons et d’émigrer vers l’inconnu, dépouillés de tout. Tous ceux-là sont des frères et des sœurs du Crucifié, petits dans son Royaume, membres blessés et desséchés de sa chair. Ils ont soif. Mais à eux il leur est souvent donné, comme à Jésus, le vinaigre amer du refus. Qui les écoute ? Qui se préoccupe de leur répondre ? Ils rencontrent trop souvent le silence assourdissant de l’indifférence, de l’égoïsme de celui qui est agacé, la froideur de celui qui éteint leur cri à l’aide avec la facilité avec laquelle on change un canal de télévision.
Devant le Christ crucifié, « puissance de Dieu et sagesse de Dieu » (1 Co 1, 24), nous chrétiens, nous sommes appelés à contempler le mystère de l’Amour non aimé et à répandre de la miséricorde sur le monde. Sur la croix, arbre de vie, le mal a été transformé en bien ; nous aussi, disciples du Crucifié, nous sommes appelés à être des “arbres de vie” qui absorbent la pollution de l’indifférence et restituent au monde l’oxygène de l’amour. Du côté du Christ en croix sort de l’eau, symbole de l’Esprit qui donne la vie (cf. Jn 19 34) ; ainsi, que de nous, ses fidèles, sorte de la compassion pour tous les assoiffés d’aujourd’hui.
Comme Marie près de la Croix, que le Seigneur nous accorde d’être unis à Lui et proches de celui qui souffre. En nous approchant de tous ceux qui aujourd’hui vivent comme des crucifiés et en puisant la force d’aimer au Crucifié ressuscité, croîtront encore plus l’harmonie et la communion entre nous. « C’est Lui, le Christ, qui est notre paix » (Ep 2, 14), lui qui est venu pour annoncer la paix à ceux qui sont proches et à ceux qui sont loin (cf. v. 17). Qu’il nous garde tous dans l’amour et nous rassemble dans l’unité, dans laquelle nous sommes en chemin, pour que nous devenions ce que lui désire : « un » (Jn 17, 21).

samedi 17 septembre 2016

Semaine du Vorbourg 6e Homélie de Mgr Guéneley


Vorbourg, le samedi 17 septembre 2016
Homélie
2 Co, 5,20 - 6, 2 ; Lc 7, 36-50
En s'adressant aux Corinthiens, Saint Paul rappelle sa responsabilité et sa mission de ministre ordonné, de successeur des apôtres. Mais elles sont celles de tout disciple du Christ : « Nous sommes les ambassadeurs du Christ ... coopérateurs de Dieu. » Et l'invitation principale est la réconciliation : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu. » Celui qui a réalisé cette réconciliation, non seulement avec Dieu, mais aussi entre les hommes, c'est le Christ. Saint Paul le dit dans les versets qui précèdent ceux que nous avons entendus : « Tout cela vient de Dieu : il nous a réconciliés avec lui par le Christ, et il nous a donné le ministère de la réconciliation. Car c'est bien Dieu qui, dans le Christ, réconciliait le monde avec lui : il n'a pas tenu compte des fautes, et il a déposé en nous la parole de la réconciliation. » (v.18 et 19)
Nous avons tous besoin d'être réconciliés par Dieu, car nous sommes tous pécheurs. Par le pardon de nos péchés, nous expérimentons sa miséricorde, nous revenons vers Dieu, alors que le péché nous en a éloignés, et nous nous rapprochons des autres, alors que le péché a détérioré nos relations avec eux. Par ce pardon, nous devenons justes, libres. Nous nous laissons réconcilier, en particulier dans le sacrement de la réconciliation. Y participer est un moment favorable, un temps où nous recevons le salut qui vient de Dieu. Le sacrement de la réconciliation ne doit pas nous faire peur. Il existe pour nous faire du bien et nous libérer du poids de nos péchés. En y participant, nous bénéficions de la miséricorde de Dieu.
La femme pécheresse dont parle l'évangile a bénéficié de la miséricorde de Dieu qui s'est exprimé dans le comportement de Jésus. Le récit évangélique contient des questions et des difficultés. Tout d'abord, le comportement de cette femme est surprenant. N'est-il pas à la limite de la convenance ? Si quelque chose de semblable avait lieu quand le pape se rend dans un pays ou quand un évêque ou un prêtre fait une visite pastorale, quels propos ne tiendrait-on pas, quelles photos ne feraient pas la une des journaux écrits ou télévisés ? Et pourtant, cet épisode est bouleversant et beau, plein de profondeur. La simplicité et le courage de cette femme font notre admiration. De plus, les paroles de Jésus sont difficiles à interpréter : « Ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, puisqu'elle a montré beaucoup d'amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d'amour. » Et puis, il y a la fin de la rencontre : « Ta foi t'a sauvée. Va en paix ! » Au bout du compte, s'agit-il de foi ou d'amour dans ce récit?
Simon, le pharisien, qui a invité Jésus ne comprend pas grand-chose à ce qui se passe. Il avait sans doute convié Jésus chez lui avec des amis, afin de lui faire honneur alors que certains pharisiens critiquaient Jésus. Il voulait écouter le Maître, ses paroles de vérité et de sagesse. Un acte de courage, alors que Jésus, dans les versets qui précèdent l'évangile, était jugé comme un glouton et un ivrogne, contrairement à Jean-Baptiste, et qu'il était l'ami des publicains et des pécheurs. Jésus est en bonne compagnie en étant chez Simon.
Et voilà que la présence de cette femme qui n'a pas été invitée, et surtout son comportement, mettent mal à l'aise chacun, sauf Jésus. Simon n'ose pas demander à la femme de partir. Mais il n'est pas content de ce qui arrive, peut-être se sent-il un peu responsable ! Il a cherché à honorer Jésus, à lui faire gagner l'estime des gens honorables, et voilà que tout lui échappe. Sûr de lui et ne voulant pas perdre la face, il pense en lui-même : « Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu'elle est : une pécheresse. » Mais Jésus n'intervient pas.
Pourtant, il va renverser la situation et les pensées de Simon sur sa manière de considérer cette femme. Simon croit être dans la vérité : cette femme est un rebus de l'humanité, elle est indigne, elle est un obstacle à son projet d'invitation du Maître. Sa vie n'est pas un bon témoignage. Il pense que Jésus est naïf, aveugle. Pourquoi Jésus ne réagit-il pas ? Dans le fond, Simon qui est juste espère qu'elle va partir. En réalité, Simon ne voit en cette femme qu'un aspect : son péché, sa culpabilité. « Il ne lui vient pas à l'idée qu'une pécheresse puisse avoir une histoire personnelle : qu'elle est femme, peut-être mère, qu'elle a des problèmes, des inquiétudes, qu'elle n'a peut-être jamais trouvé personne pour l'aider, qu'elle pourrait avoir envie de se relever. Il ne pense même pas que cette femme a dû faire effort pour entrer dans sa maison et accomplir ce geste public. Non ! Pour Simon, elle appartient à la catégorie des gens perdus à jamais. » (Card. Martini, p. 59)


Simon, c'est chacun de nous, lorsque nous ne voyons pas les personnes dans leur vie profonde, lorsque nous regardons les autres uniquement selon les apparences ou selon leurs défauts et leurs péchés, lorsque nous n'accordons pas de considération à des gestes qui expriment la conversion ou la bonté. Nous sommes Simon chaque fois que nous critiquons les autres, l'Eglise, Dieu lui-même, avec intransigeance et avec hauteur : « Si elle avait le sens de ses responsabilités, l'Eglise devrait faire ceci ou cela. » L'orgueil peut aveugler et ne fait voir qu'un aspect des choses. Or, le regard de Dieu est autre : il ne nous identifie pas au mal que nous avons commis. Le regard de Dieu est un regard miséricordieux. Il ne nous enferme pas dans nos péchés.
Et la femme pécheresse, qui est-elle ? Une femme attentive, comme Marie aux noces de Cana. Elle a repéré ce qui n'a pas été fait quand Jésus est entré chez Simon : verser de l'eau sur les pieds, embrasser, faire une onction. Elle le fait avec cette intelligence du cœur et ce bon sens qui caractérisent ceux et celles qui ne pensent pas qu'à eux et qui se mettent au service des autres dans des gestes humbles, simples, mais qui sont ajustés, appropriés. Elle le fait avec ses moyens, avec tout son cœur. Certes, on peut considérer qu'elle est excessive, mais elle va au-delà du qu'en- dira-t-on. Ce qu'elle a perçu en Jésus, soit directement, soit parce qu'elle en a entendu parler, c'est quelque chose de la miséricorde, de la hésèd de Dieu. Consciente de ses péchés, de ses errements, elle veut honorer cette tendresse miséricordieuse capable de la relever. Elle découvre cette miséricorde incarnée en un homme. Alors elle retrouve la liberté d'agir, la joie de donner, loin des commérages. Elle fait l'expérience de l'amour vrai.
Jésus regarde et laisse faire, parce qu'il ne juge pas selon les apparences mais voit dans le cœur de cette femme. Il voit son évolution, sa conversion et avec beaucoup de délicatesse il conduit Simon à voir autrement. En fait, c'est Simon qui n'est pas dans la vérité. Jésus dit la vérité : « Ses péchés, ses nombreux péchés sont pardonnés, puisqu'elle a montré beaucoup d'amour. » Il n'y a aucune condescendance dans ces paroles, Jésus n'excuse rien du péché commis, mais il exprime ce pour quoi il est venu dans le monde et qui fait partie de sa mission : exprimer la miséricorde infinie de Dieu, rétablir l'homme dans sa dignité de fils du Père.
Ce que Jésus perçoit en cette femme un peu bizarre, c'est sa foi, qui consiste à prendre la décision de se jeter aux pieds de Jésus, comme Marie, la sœur de Marthe et de Lazare, qui se jette aux pieds de Jésus en disant : « Si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. » La femme a une foi qui ne la ridiculise pas aux yeux de ceux qui la regardent faire, mais qui la rétablit dans sa dignité de femme, une foi qui la sauve et que Jésus met en valeur : « Ta foi t'a sauvée. » Jésus voit ce qu'il y a dans le cœur de l'homme.
Par les gestes qu'elle accomplit, la femme de l'évangile exprime et son amour et sa foi, signes de gratuité. Elle n'a pas acheté le pardon de ses péchés en agissant ainsi. Elle agit de la sorte, parce qu'elle se sait aimée, objet de la miséricorde et de la bonté de Jésus. Alors, elle montre son amour. Laissons-nous réconcilier par Dieu. En reconnaissant nos péchés et nos faiblesses montrons-lui beaucoup d'amour. Nous croyons en sa miséricorde. Accueillons-la. Et permettons à d'autres de croire en cette miséricorde de Dieu. Ne soyons pas des obstacles à la miséricorde de Dieu. Soyons des artisans de miséricorde, pour notre joie et le bonheur de tous. Amen.
Mgr Philippe GUENELEY

« Ta foi t’a sauvée. Va en paix ! »


Petite Messe Fête du Vorbourg Samedi 7h00

Luc 7, 36-50

Cette femme qui vient publiquement manifester son repentir devant Jésus, les pharisiens la regardent avec gêne. Ils ne le font pas seulement parce qu’elle ne leur est peut-être pas étrangère, mais aussi parce que Jésus lui permet de le toucher alors que c’est le sabbat. Or, être touché par quelqu’un frappé d’une impureté rituelle empêche justement de célébrer légalement le sabbat car il la contracte. Jésus non seulement n’a pas peur de ce contact, mais il lui dit ta foi ta sauvée. La foi de cette femme en sa capacité de pardonner est extraordinaire et ne peut être qu’une révélation de l’Esprit Saint. Jésus n’a pas peur de contracter une impureté parce qu’il est saint, il est Dieu, c’est lui qui pardonne et remet les fautes, c’est lui qui se laisse toucher.
Il lui a donné la grâce de le reconnaître, mais aussi celle d’un sincère repentir. Obtenir la miséricorde de Dieu nécessite une conversion sincère, une remise de soi et un attachement au Christ qui vient du cœur. Les pharisiens ne reconnaissent pas Jésus, et leur cœur ne s’est pas laissé toucher et il ne s’est pas ouvert à la grâce, on penserait à un rapport purement intellectuel. Il faut quelque chose de plus qui établisse un lien avec lui.
Même pour bien comprendre, il est nécessaire de croire « Si vous ne croyez pas, vous ne comprendrez pas. » «Croire c’est écouter et, en même temps, voir. » Le phénomène spirituel est mystérieux. On voit et on écoute la personne concrète de Jésus, avec ce « plus » qui vous attache à lui. Il est la Parole faite chair, dont nous avons contemplé la gloire (cf. Jn 1, 14). La lumière de la foi vous révèle un Visage et ce visage en révèle un autre, celui du Père. Quel est ce visage ? Celui de la miséricorde. Il ne porte pas un jugement sur la personne, il vient la purifier et l’attacher à lui, la vivifier, il la relève et lui fait reprendre son chemin. Il est le Bon Samaritain et la maman qui tient son enfant pour lui apprendre à marcher. Il est plus grand, plus fort et plus puissant que nous, sans lui nous ne pouvons rien faire. Si nous tombons, il nous relève. Son regard nous devons le lui demander pour devenir miséricordieux comme lui, comme le Père. Combien de fois en nous fiant à nos seules capacités, ne reprenons-nous pas les traits spirituels et les manières de regarder de ceux qui avaient invités Jésus, de Simon le pharisien. Cette attitude de miséricorde nous ne devons pas manquer de la lui demander. Vous me permettez quelques lignes de Grégoire le Grand du 6ème siècle pour conclure.

« Quand je pense au repentir de Marie, dit Grégoire le Grand, j’ai plus envie de pleurer que de dire quelque chose. En effet, quel cœur, fût-il de pierre, ne se laisserait attendrir par l’exemple de pénitence que nous donnent les larmes de cette pécheresse? Elle a considéré ce qu’elle avait fait, et n’a pas voulu mettre de limite à ce qu’elle allait faire. La voici qui s’introduit parmi les convives : elle vient sans y être invitée, et en plein festin, elle offre ses larmes [en spectacle]. Apprenez ici de quelle douleur brûle cette femme, elle qui ne rougit pas de pleurer même en plein festin… 3. Cependant, à la vue de telles actions, le pharisien conçoit du mépris, et il ne blâme pas  seulement la femme pécheresse qui vient, mais aussi le Seigneur qui l’accueille… un gémissement vient ici nous contraindre à jeter les yeux sur certains évêques : arrive-t-il par hasard qu’ils aient, dans l’exercice de leurs fonctions sacerdotales, accompli quelque action extérieurement bonne, fût-elle insignifiante, et les voilà qui se mettent à regarder leurs ouailles avec mépris, à dédaigner tous les pécheurs qui se rencontrent dans le peuple, à refuser de compatir avec ceux qui leur avouent leurs fautes, et enfin, tout comme le pharisien, à ne pas se laisser toucher par la femme pécheresse. » Ramenez donc les yeux de votre esprit sur vous, frères très chers, oui, sur vous, et proposez-vous d’imiter l’exemple de cette pécheresse pénitente. Pleurez toutes les fautes que vous vous souvenez d’avoir commises… Le Seigneur nous embrasse avec tendresse quand nous revenons à lui, parce qu’il ne peut plus juger la vie des pécheurs indigne de lui, dès lors qu’elle est lavée par les larmes, dans le Christ Jésus Notre-Seigneur, qui, étant Dieu, vit et règne avec le Père dans l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Amen.

vendredi 16 septembre 2016

Semaine du Vorbourg 5e Homélie de Mgr Guéneley




Vorbourg, le vendredi 16 septembre 2016
Homélie
Ep 2, 4-10 ; Mt 9, 9-13
Le passage de la Lettre de Saint Paul aux Ephésiens affirme au début « Dieu est riche en miséricorde. » La richesse de Dieu n'est pas celle de l'or ou de l'argent, elle n'est pas non plus l'expression d'une force qui écrase et s'impose et devant laquelle on ne serait pas libre. La richesse de Dieu, c'est sa miséricorde, c'est « la richesse surabondante de sa grâce. » C'est une richesse qui est débordante et qui se répand. Et Paul indique les expressions diverses de cette miséricorde.
Première expression de la miséricorde : la création : « C'est Dieu qui nous a faits, il nous a créés dans le Christ Jésus en vue de la réalisation d'œuvres bonnes. » La miséricorde de Dieu s'exprime dans le fait que nous sommes ses créatures, nous, les hommes, et tout l'univers visible et invisible. C'est par amour que nous sommes créés, afin que nous aussi nous fassions des actions bonnes. Dieu créateur nous crée pour le bien. La création est don et Dieu confie à l'homme cette création pour que, par son travail et son art, il contribue au perfectionnement du monde créé. La création est un événement toujours actuel. Cet acte se renouvelle à chaque instant pour que le monde existe. C'est pourquoi, la création fait naître la louange et l'action de grâce, comme le chantent les psaumes : « Bénis le Seigneur, ô mon âme, n'oublie aucun de ses bienfaits », et le cantique des créatures de Saint François d'Assise : « Loué sois-tu, mon Seigneur, avec toutes tes créatures [...] Louez et bénissez mon Seigneur, rendez-lui grâces et servez-le en toute humilité. » C'est pourquoi, nous sommes appelés à mettre en valeur cette création, à l'entretenir, et surtout, à promouvoir la vie, surtout celle de l'homme, créé à l'image et à la ressemblance de Dieu.
Deuxième expression de cette miséricorde : la vie. « Il nous a donné la vie avec le Christ. » La vie est un bien précieux, un don de la miséricorde de Dieu, qui ne doit pas être galvaudée. La vie est un cadeau de Dieu. Dès la conception jusqu'à la mort, la vie humaine doit être entretenue. Si l'Eglise est opposée à toute forme d'atteinte à la vie, dont le meurtre, l'avortement, l'euthanasie, si elle lutte aux côtés des hommes de bonne volonté et d'autres organismes contre la faim et pour le développement, c'est parce que la vie doit toujours triompher. Lorsque Jésus guérit les malades, lorsqu'il remet debout les paralysés, redonne la vue aux aveugles et l'ouïe aux sourds, lorsqu'il donne en exemple, dans une parabole, le Samaritain qui prend soin de l'homme blessé au bord du chemin, c'est parce qu'il est le défenseur et le promoteur de la vie.
Bien plus, Dieu a souci de la vie spirituelle de l'homme : « Nous qui étions morts par suite de nos fautes », nous avons été sauvés par la grâce, la miséricorde du Père, par le pardon. Le péché et la mort sont vaincus par la miséricorde de Dieu : « Avec lui (le Christ), il nous a ressuscités et il nous a fait siéger aux cieux, dans le Christ Jésus. » Par lui, nous avons en héritage la vie éternelle. La résurrection est l'expression la plus remarquable de la miséricorde de Dieu et le sommet du « grand amour dont il nous a aimés. »
Dans l'évangile de ce jour, la miséricorde de Jésus s'exprime dans l'appel de Lévi. Jésus est bref : deux mots : « Suis-moi. » Cet appel n'est accompagné d'aucune promesse, ni d'aucune condition, comme on le verra avec l'appel du jeune homme riche : « Si tu veux être parfait vends ce que tu possèdes [...] puis viens et suis-moi. » Il n'y a pas de trésor à gagner. La parole de Jésus est efficace par elle-même, comme la parole créatrice de Dieu, comme la parole de guérison de Jésus. « L'homme se leva et le suivit. » Se lever, un verbe qui est celui de la résurrection. L'appel de Jésus est la parole de Dieu qui appelle à la vie et crée l'homme en le recréant de façon admirable. C'est une parole qui éveille en ne tenant pas compte du passé, du péché antérieur, peut-être des malversations commises par le collecteur d'impôts assis à son bureau. C'est une parole qui touche le cœur, qui convertit et qui unit à Dieu. Ce qui fait dire à Maître Eckhart : « Quand l'homme se relève complètement de ses péchés [...], le Dieu fidèle fait comme si l'homme n'était jamais tombé dans le péché et il ne veut pas un seul instant lui tenir rigueur de tous ses péchés [...] Dieu est le Dieu du présent. Tel il te trouve, tel il te prend et t'accueille, non pas ce que tu as été, mais ce que tu es maintenant. » (Instructions spirituelles, n.12)
Puis, Jésus qui est à table avec les publicains et les pécheurs, va, devant les remarques des pharisiens, exprimer le sens de ses actes et en prenant appui sur le prophète Osée, manifester le lien qui existe entre la Loi et la miséricorde de Dieu. « Allez apprendre ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le sacrifice. » Et pour que ceux qui l'écoutent comprennent bien qu'en fréquentant les pécheurs, il ne pactise pas avec le péché, ni ne l'approuve, il précise : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades [...] Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. » Pourquoi Matthieu, pécheur, refuserait-il, alors qu'il connaît ses faiblesses, le regard et l'appel aimant de Jésus qui vient lui faire entrevoir un autre horizon et lui dire qu'il a du prix aux yeux de Dieu ? Matthieu croit rapidement à l'abondance de la miséricorde et de l'humilité de celui qui l'appelle, et qui n'est pas rebuté par le péché de l'homme, parce qu'il le portera sur la croix.
Suivons Saint Paul dans son action de grâce et sa gratitude envers le Dieu des miséricordes. Suivons-le dans sa foi solide, une foi qui fait une confiance totale en la force de salut de Dieu et en la promesse de Dieu, une foi par laquelle nous sommes branchés sur le Christ, une foi missionnaire, qui n'a pas peur de dire ce que Dieu a fait pour lui et pour tous les hommes, une foi qui nous pousse à aller à la rencontre des personnes pour leur parler de Dieu et de Jésus. Levons-nous, sans poser trop de questions, comme Matthieu, à la suite des appels du Christ qui nous offre son pardon et nous redit : « Suis-moi. » Soyons attentifs aux appels de l'Eglise, afin d'offrir au monde dans lequel nous sommes maintenant la miséricorde et le pardon de Dieu, sachant « qu'il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion. » (Lc, 15,7) En particulier, j'invite les familles à vivre le pardon, la patience et la paix, à vivre de l'amour du Père qui soutient. Chaque famille devrait pouvoir dire : « Nous avons vu la miséricorde du Père qu'il a pour chacun. » Que chaque famille soit évangélisatrice par la qualité des relations entre enfants et parents et entre en relation avec les gens de l'extérieur avec compréhension, écoute, dialogue et en pratiquant les oeuvres de miséricorde corporelle et spirituelle!! « Toute la vie de famille est un « mener paître » miséricordieux, écrit le pape François [...] Chacun est un « pêcheur d'hommes », qui au nom de Jésus jette les filets dans les autres, ou un laboureur qui travaille cette terre fraîche que sont ses proches, en stimulant le meilleur en eux. »(La joie de l'Amour, n.322) Dieu a semé beaucoup de choses dans les autres et nous avons à contribuer à les faire grandir.

Mgr Philippe GUENELEY

Année de la Miséricorde et bonne humeur



Certaines blagues courent à propos des confesseurs en cette Année Sainte de la réconciliation.

Un fidèle va s'accuser chez son curé d'avoir peut-être parlé de manière trop dure envers son évêque dont les positions ne lui plaisaient pas.
Celui se fâche : - Vous vous rendez compte de ce que vous faites? L'évêque, c'est le Christ présent dans le diocèse, il faut le respecter. Comme pénitence, s'il y a des restructurations dans votre paroisse et que vous devrez aller à la messe à 20 km de chez vous, vous irez dire au conseil de paroisse qu'il faut accepter paisiblement et par obéissance sa décision. Vous direz en plus deux rosaires à genoux auprès de Notre-Dame.

Le pauvre pécheur trouve la pénitence disproportionnée et il va chez un capucin qui prend sa grosse voix et se fâche, mais se contente d'un rosaire.

Ensuite, comme c'est toujours un peu difficile il se rend chez un dominicain qui lui dit : - En effet, c'est délicat, mais c'est contre l'homme que vous vous êtes emportés pas contre l'évêque. Repentez-vous et dites deux dizaines de votre chapelet.

Par hasard, il croise un jésuite et essaye chez lui. Celui-ci dit : ne vous en faites pas, votre intention était de faire le bien,  abonnez-vous à ma revue et restons-en là.

Après avoir lu un exemplaire de la revue qu'il lui avait passé, il renonce. La ligne ne lui plaisant pas, il aurait protesté à chaque numéro et à coup sûr péché encore plus. Un péché de révolte envers l'opinion d'un fils de saint Ignace est pire que celui contre une décision de l'évêque. De surcroît, elle est très chère.

Que faire? Il se rend chez un père bénédictin. Celui-ci lui dit : écoutez, demandez au Seigneur la patience et la persévérance. Pour votre pénitence allez regarder les conseils que le curé vous donne pour l'année de la miséricorde. Si c'est trop difficile, dites un "Je vous salue", ou mieux je le dirai pour vous. Venez me dire bonjour à Noël.

jeudi 15 septembre 2016

Notre-Dame de Compassion



Ce jour est réservé au Laufonnais : petite messe de 8h30 en Français.

EVANGILE Jn 19,25-27

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean

Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère 
et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, 
et Marie Madeleine. 
Jésus, voyant sa mère, 
et près d’elle le disciple qu’il aimait, 
dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » 
Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » 
Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. 


Frères et Sœurs,
N’est-ce pas un intolérable spectacle que celui d’une crucifixion, d’une mise à mort en public ? On représente la mort de Jésus dans des films, parfois d’une insupportable violence. Ça l’est à un tel point que nous avons entendu récemment qu’un producteur après la Passion allait essayer d’en réaliser un sur la résurrection. Sans elle, il n’y a plus que désespoir. Certes avec les stoïciens il est possible de se faire une raison. La résurrection est une nécessité pour que tout cela ait un sens, pour que nos propres souffrances et difficultés en aient un. Même si nous avons la grâce d’avoir à vivre nos derniers moments de manière sereine, c’est un temps de douleur et de séparation.

Jeudi - Jour du Laufonnais






Deux images de la chapelle qui était pleine

mercredi 14 septembre 2016

Semaine du Vorbourg


Vorbourg, le mercredi 14 septembre 2016
Homélie
Ph 2, 6-11;Jn 3,14-17
Il y a une certaine audace à parler de croix glorieuse, à associer ces deux mots, tant ils semblent s'opposer l'un à l'autre. Pour les Juifs la croix était un scandale, pour les païens du temps de Jésus, c'était une folie. Pour les musulmans, le scandale demeure : le Coran, malgré tout le bien qu'il dit de Jésus, ne peut admettre sa crucifixion, parce qu'elle est contraire à la transcendance de Dieu. Mais dire que Jésus n'est pas mort sur la croix, ce n'est pas respecter l'histoire et aller à l'encontre de ce qu'a fait Jésus. « Il s'est abaissé, devenant obéissant jusqu'à la mort, et la mort de la croix. » Cette mort scandaleuse fait partie de la vie du Christ. Par sa mort sur la croix, Jésus a donné à la croix une gloire incomparable.



L'instrument de condamnation et de torture, la croix est devenue pour les chrétiens le symbole par excellence de l'amour de Dieu qui s'est fait homme, signe du don total de lui-même, signe du salut procuré aux hommes de tous les temps. Symbole de l'abaissement de Dieu, de la kénose, la croix est aussi une victoire, elle est la source d'où jaillissent les eaux de la vie nouvelle du salut, du pardon, de la destruction du péché, de la sainteté. Elle est signe de la miséricorde de Dieu.
Il existe à Rome, dans la basilique Saint Clément, une mosaïque qui représente la croix du Christ, sur laquelle se trouvent douze colombes qui symbolisent les Apôtres et au pied de laquelle pousse l'arbre de vie d'où ruissellent les eaux de la grâce où s'abreuvent deux cerfs (à rapprocher du verset du psaume 41: « Comme un cerf altéré cherche l'eau vive, ainsi mon âme te cherche, toi, mon Dieu. »). De cet arbre se déroulent des rameaux, symbolisant l'union à Dieu ; dans ces enroulements se trouvent les travaux de la terre et de la vie pastorale, des docteurs de l'Eglise, des personnages laïcs, des oiseaux. Au sommet, une représentation du paradis par une ombelle multicolore, d'où sort la main du Père qui tend la couronne au Fils. Il s'agit là d'un véritable poème de la Rédemption universelle. La croix, source de vie, la croix, source de naissances. La croix apparaît ici rayonnante de vie. C'est bien cette croix-là que l'Eglise célèbre aujourd'hui.
La fête de la croix glorieuse nous remplit de reconnaissance pour Jésus qui, en acceptant d'être cloué sur la croix et de mourir, a exprimé que l'amour est plus fort que la mort et que les souffrances engendrées par le péché des hommes. « Ô croix, tu nous sauveras ! » aimons-nous chanter avec foi. L'amour infini de Dieu s'est exprimé dans l'envoi de son Fils unique : « Dieu a tellement aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. »
La croix portée par Jésus et sur laquelle il fut cloué n'est pas un châtiment, que le Fils unique et Bien Aimé de Dieu aurait eu à subir de la part du Père qui l'aurait abandonné à la cruauté des hommes. Nous savons et nous croyons que le Fils et le Père sont un. Sur la croix, le Père souffre avec le Fils. Certes, c'est le Fils qui est devenu semblable aux hommes. Mais Dieu prend aussi la condition du serviteur et donne sa vie. La croix est signe d'une victoire, celle de l'amour qui a vaincu la haine, celle de la vie qui a triomphé de la mort, celle de la miséricorde sur une justice qui aurait pu exiger la mort des pécheurs. En assumant la mort, Jésus qui était innocent, prend sur lui les péchés des hommes, Paul dit même que Jésus a été identifié au péché (littéralement 'Dieu l'a fait péché') pour nous, et nous a rendu justes et libres. La justice de Dieu révélée en Jésus n'est pas une justice qui condamne et punit, elle nous justifie, par grâce. « Ainsi, la miséricorde de Dieu révélée de manière définitive à la croix nous laisse vivre et renaître à la vie, alors que nous avons mérité le jugement et la mort; elle nous redonne l'espérance contre toute espérance. Elle accorde la vie et la liberté à l'homme. » (Walter Kasper, La Miséricorde, p.83) Dans cet abaissement, Dieu se retire en quelque sorte pour laisser toute la place à sa miséricorde et donner la vie. La mort a été enterrée avec la croix.
« La mort de Jésus sur la croix signifie la mort de la mort et la victoire de la vie. » La croix est chemin vers la résurrection. Nous sommes sauvés par la miséricorde de Dieu. Saint Paul, dans son hymne au Christ de la Lettre aux Philippiens donne la théologie de la croix la plus complète. Dans cet acte de miséricorde qu'est la mort de Jésus sur la croix s'exprime l'amour de Dieu qui s'abaisse pour relever l'homme : c'est ce que fait le Père pour son Fils qui est exalté, glorifié. Ainsi c'est la même tendresse du père de la parabole de l'enfant prodigue qui s'exprime sur la croix. Aussi, nous ne pouvons qu'exprimer notre reconnaissance à Dieu.
La fête de la croix glorieuse nous rappelle aussi le chemin du disciple du Christ : suivre le Christ en portant nous-mêmes la croix. Si, par le baptême nous sommes ressuscités avec le Christ, nous sommes aussi plongés dans sa mort. Et la mort nous colle à la peau, si nous restons fidèles au choix que nous avons fait du Christ et de la vie évangélique. Le Christ a pris le chemin de l'humilité, de l'abaissement. C'est à genoux qu'il se met pour laver les pieds de ses apôtres, c'est à genoux qu'il prie au mont des Oliviers dans l'agonie qui précède son arrestation et sa mort. En se faisant serviteur à la suite de Jésus, tout baptisé a vocation à porter la croix. Cette croix-là est liée à la fidélité de notre foi au Christ. Elle peut prendre la forme de la souffrance lorsque notre témoignage se heurte à la moquerie, à certaines attaques, à l'insulte. Elle prend la forme du martyre violent dans les persécutions. Il y a aussi ces croix qui parsèment notre vie quotidienne et qui sont liées aux personnes et aux événements. Nous sommes invités à les porter avec patience et espérance, en tournant notre regard vers le Christ élevé sur la croix comme le serpent au désert et dont le cœur transpercé laisse jaillir l'eau et le sang.
Les croix de nos églises, celles qui sont suspendues dans nos maisons, celles qui se trouvent dans les cimetières ou à la croisée de nos chemins ruraux ou dressées sur une colline, la croix suspendue à notre cou ou celle que les mourants tiennent entre leurs mains nous rappellent l'amour de Dieu et la fécondité de la mort du Christ pour l'Eglise et pour le monde. Elles nous disent que personne n'est abandonné de Dieu. Certains voudraient que les croix soient retirées des lieux publics. Cette attitude est signe de la déchristianisation et de la méconnaissance de l'amour de Dieu. Ne manquerait-il pas quelque chose à notre monde si ce signe de l'amour et de la miséricorde n'était plus visible ? Ce signe rappelle sans cesse que le fondement d'une nouvelle civilisation et de la profonde transformation de nos sociétés et de nos relations internationales se situe dans l'amour et la miséricorde de Dieu. « Croire en cet amour signifie croire en la miséricorde », a écrit Saint Jean-Paul II dans son Encyclique, Deus in misericordia, (n.7) « La croix est comme un toucher de l'amour éternel sur les blessures les plus douloureuses de l'existence terrestre de l'homme. » (n.8) C'est la mission de l'Eglise de bâtir la civilisation de l'amour.
Enfin, par la prière nous pouvons exprimer à Dieu toutes les souffrances qui blessent les hommes, les défigurent, les dégradent, car la croix du Christ les prend sous son ombre pour soulager et sauver. Dans son Encyclique sur la miséricorde, Saint Jean-Paul II souligne : « L'Eglise ne peut oublier la prière qui est un cri d'appel à la miséricorde de Dieu face aux multiples formes de mal qui pèsent sur l'humanité et la menacent [...] Par un tel cri, faisons appel au Dieu qui ne peut mépriser rien de ce qu'il a créé, au Dieu qui est fidèle à lui-même, à sa paternité, à son amour. » (n. 15)

Mgr Philippe GUENELEY

Ambiance de la bénédiction des enfants




Bénédiction des enfants

Sympathique moment de bonheur partagé