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mercredi 31 août 2016

Les pèlerins et le développement humain intégral

LETTRE APOSTOLIQUE
EN FORME DE « MOTU PROPRIO »
DU SOUVERAIN PONTIFE
FRANÇOIS
par laquelle est institué
le Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral

Dans tout son être et par tout son agir, l’Église est appelée à promouvoir le développement intégral de l’homme à la lumière de l’Évangile. Ce développement se réalise à travers le soin que l’on porte aux biens incommensurables de la justice, de la paix et de la sauvegarde de la création. Le Successeur de l’Apôtre Pierre, dans son action en faveur de l’affirmation de ces valeurs, adapte continuellement les organismes qui collaborent avec lui, afin qu’ils puissent mieux correspondre aux exigences des hommes et des femmes que ces organismes sont appelés à servir.
Par conséquent, dans le but de mettre en œuvre la sollicitude du Saint-Siège dans les domaines sus mentionnés, et aussi dans les domaines qui touchent la santé et les œuvres de charité, j’institue le Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral. Ce Dicastère sera particulièrement compétent pour les questions qui concernent les migrations, les personnes dans le besoin, les malades et les exclus, les personnes marginalisées et les victimes des conflits armés et des catastrophes naturelles, les détenus, les chômeurs et les victimes de toute forme d’esclavage et de torture.
Dans le nouveau Dicastère, régi par les Statuts que j’approuve en ce jour ad experimentum, seront regroupées, à partir du 1er janvier 2017, les compétences des Conseils pontificaux actuels suivants : le Conseil Pontifical Justice et Paix, le Conseil Pontifical Cor Unum, le Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en Déplacement, et le Conseil Pontifical pour la Pastorale des Services de Santé. A la date sus indiquée, ces quatre Dicastères cesseront leurs fonctions et seront supprimés, et les articles 142 à 153 de la Constitution ApostoliquePastor Bonus seront abrogés.
J’ordonne que tout ce qui a été décidé par cette présente Lettre Apostolique sous forme de Motu proprio, ait pleine et stable valeur, nonobstant toute chose contraire même digne de mention particulière, et soit promulgué par publication dans l’Osservatore Romano, et publié dans les Acta Apostolicae Sedis, entrant en vigueur le 1er janvier 2017.
Donné à Rome près de Saint-Pierre, le 17 août de l’année 2016, Jubilé de la Miséricode, quatrième de mon Pontificat.
François

Tu es le Fils de Dieu


Lectures de la messe du jour

1ère lecture : « Nous sommes des collaborateurs de Dieu, et vous êtes un champ que Dieu cultive, une maison que Dieu construit » (1 Co 3, 1-9)
Evangile : « Aux autres villes aussi, il faut que j’annonce la Bonne Nouvelle, car c’est pour cela que j’ai été envoyé » (Lc 4, 38-44)


Saint Luc nous rapporte le début du ministère de Jésus à Capharnaüm dans l’Evangile de ce matin. Il guérit les malades, la belle-mère de Pierre, toutes les belles-mamans en sont touchées, il expulse des démons.
Saint Ambroise de Milan nous dit de ne pas nous étonner du fait qu’à ce moment-là le démon soit le premier à reconnaître qui il est et à le proclamer. Nous pouvons remarquer qu’un peu plus haut, il a déjà dit qu’il était le saint de Dieu. Maintenant il franchit une étape supplémentaire : « Tu es le Fils de Dieu. »  Il déduit cela des actes et de la puissance manifestée par Jésus, rien ne lui résiste.
Ambroise insiste sur le fait que le premier qui ait révélé qui est Jésus, avait été Gabriel à l’Annonciation. Il utilisa d’abord le même mot saint, puis ceux de Fils de Dieu. Effectivement, rien ne peut lui résister aux cieux et dans les enfers. Si le diable doit déduire des actes de Jésus qui il est, l’ange fidèle sait qui est Dieu et ses secrets. Il les porte et les révèle.
Quel était le grand souci de Jésus durant sa vie publique ? Il suffit de l’écouter : « Aux autres villes aussi, il faut que j’annonce la Bonne Nouvelle du règne de Dieu, car c’est pour cela que j’ai été envoyé. » Et il proclamait l’Évangile… La traduction a un arrangé la finale, mais qu’importe.
Ce matin nous pouvons nous  demander au Seigneur de nous faire la grâce 1) de le connaître et 2) de porter son souci et d’accepter d’annoncer l’Evangile aujourd’hui, la Bonne Nouvelle. Dimanche nous avions relevé que dans les légions romaines on mettait les vétérans au 3ème rang des combattants et qu’ils n’entraient en action que lorsque les deux rangs des plus jeunes et des plus forts apparemment avaient cédé. La situation est un peu analogue spirituellement aujourd’hui. Nos vétérans en Eglise doivent s’engager pour porter la Bonne Nouvelle, avec les forces qu’ils ont. Une parole venant de Dieu peut transformer le monde, les souffrances de l’âge offertes et supportées pour l’amour de Dieu ont leur valeur évangélisatrice.  On raconte parfois que saint Jean étant arrivé à un âge très avancé, lui que l’on qualifie de spirituel et d’intellectuel, lorsqu’il était porté dans les assemblées, n’arrivait plus qu’à dire quelques mots : « Aimez-vous les uns les autres… » Cela suffit. Dites-les aussi, il n’y a besoin ni de licence ou de doctorat. Donnons ce que nous avons reçu en étant proche du premier-né, l’amour du Christ.

mardi 30 août 2016

Saint Amédée de Lausanne

Libellés



Nous fêtons Saint Amédée de Lausanne :

Courons à l'odeur de ses parfums et respirons la senteur de ses grâces. Si le bonheur de la voir nous est différé et retardé, reposons-nous parmi les fleurs dont elle réclame le soutien quand elle dit dans le Cantique : « Soutenez-moi de fleurs, fortifiez-moi de fruits, car l'amour me fait défaillir ».
Quelles sont ces fleurs, sinon les mystères divins accomplis en sa faveur et les secrets autrefois cachés depuis les siècles et qui, montrés maintenant dans la chair et manifestés dans l'esprit, ont éclos des oracles des Pères comme d'autant de bourgeons ?
Quant aux fruits, l'Apôtre nous les explique ainsi : « Les fruits de l'Esprit sont la charité, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la longanimité, la mansuétude, la foi, la modestie, la continence, la chasteté » (...)
Considérons donc ces deux ‘corbeilles' d'or, pleines de fruits et ornées de fleurs : le Nouveau et l'Ancien Testaments, disposés de part et d'autre, à gauche et à droite de la Vierge. Des deux, l'Ancien est sur la gauche ; la grâce du Nouveau resplendit sur la droite. Il convient que la loi de mort soit sur la gauche et la loi de vie sur la droite, car la première fait le transgresseur et la seconde ôte la transgression. La Vierge des vierges, elle, apparaît au milieu, dans l'éclat printanier des fleurs et l'exquise douceur des fruits.
Comme l'arbre planté au centre du paradis, elle dresse sa tête jusque dans les hauteurs du ciel et, de la rosée d'en haut, elle conçoit et produit un fruit de salut, un fruit de gloire, un fruit de vie : qui en mangera, vivra éternellement. - See more at: http://www.mariedenazareth.com/qui-est-marie/marie-arbre-de-vie-produit-un-fruit-de-salut#sthash.Gm6XJfWG.dpuf

dimanche 28 août 2016

Un repas chez les pharisiens


28 août 2016
22ème dimanche du Temps Ordinaire 
1ère lecture : « Il faut t’abaisser : tu trouveras grâce devant le Seigneur » (Si 3, 17-18.20.28-29)
Psaume : Ps 67 (68), 4-5ac, 6-7ab, 10-11
R/
Béni soit le Seigneur :
il élève les humbles.
Les justes sont en fête, ils exultent ;
devant la face de Dieu ils dansent de joie.
2ème lecture : « Vous êtes venus vers la montagne de Sion et vers la ville du Dieu vivant » (He 12, 18-19.22-24a)
Evangile : « Quiconque s’élève sera abaissé, qui s’abaisse sera élevé » (Lc 14, 1.7-14) - Un jour de sabbat, Jésus était entré dans la maison d’un chef des pharisiens

Frères et Sœurs,

Vous savez peut-être que dans l’antiquité romaine, lorsqu’un soldat terminait son service, et qu’il en avait réchappé, 3000 deniers lui étaient offerts soit 12 ans de solde, avec un petit terrain à cultiver. Passé un certain âge, on comprend que cette dernière possibilité n’était pas toujours très enthousiasmante! L’empereur prolongeait la durée du service  de 20 à 25 ans, dit-on, parce qu’il y avait alors moins de survivants, et de primes à payer, pénible calcul. Saint Ambroise dans son commentaire sur l’Evangile d’aujourd’hui nous dit ceci : Comme à un vétéran qui a terminé son service, est proposée cette prime, le mépris des richesses (VII, 195). Nous ne savons pas quelle était la réaction de son auditoire. Mais nous aurons compris qu’Ambroise veut nous dire que le Seigneur voudrait nous voir manifester combien nous l’aimons en ne mettant pas l’argent au premier plan. Ce qui est premier, c’est lui-même présent dans les plus petits parmi les siens. L’aimer par-dessus tout, c’est aimer les plus petits comme Lui-même.




Pourquoi Jésus donne-t-il son enseignement chez un pharisien ? Mettons-nous dans le contexte. C’était la troisième fois que Jésus avait été invité chez un pharisien. Cela se passait habituellement le vendredi soir à l’ouverture du sabbat. A 2 reprises déjà, Jésus avait remis ses hôtes en question. Il n’était pas un invité confortable et lançait des discussions pointues sur des sujets périlleux. Lors de la dernière invitation, il avait traités ses hôtes de sépulcres blanchis. S’il est invité aujourd’hui, c’est pour Lui tendre des pièges. Nous pouvons presque regretter ce matin  qu’une partie de notre passage d’Evangile ait été coupée par le choix liturgique. Jésus vient d’accomplir un miracle en guérissant un homme atteint d’hydropisie devant ses hôtes. C’était donc un sabbat… or, on lui reproche de faire œuvre de médecin. (Au passage, remercions nos urgences hospitalières). Il va contrer ses opposants facilement et profiter de l’avantage obtenu en invitant chacun à l’humilité, à se tenir humblement à la dernière place. Nous pouvons remarquer qu’il ne s’agissait certes pas d’un de ses banquets électoraux américains où l’on se hausse aux premières places en fonction des versements effectués au candidat, mais d’un repas religieux. Le sabbat est célébré ici en bonne compagnie, on devise sur les Écritures et leur interprétation. Ce devait être un repas de sagesse spirituelle. Comme il se doit, une certaine mise en valeur des participants est de mise, on se rend quelques services et on en attend en retour. Ce qu’on appelle aujourd’hui des renvois d’ascenseur.
Jésus donne d’abord des sortes de leçons de sagesse aux invités lorsqu’il voit comment ils choisissent les premières places. Puis c’est le tour de l’hôte. Il lui demande de n’avoir d’intérêt que pour ce qu’il recevra de Dieu à la résurrection des justes.
Ce type de repas chez les pharisiens figure ce qui se passera dans le royaume des cieux. C’est une annonce du repas messianique dans la ville du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, avec des myriades d’anges en fête et l’assemblée des premiers-nés dont les noms sont inscrits dans les cieux.
Pourquoi prendre le chemin de l’humilité ? Ces pharisiens sont réunis pour célébrer le jour du Seigneur, Jésus n’essaye rien d’autre que de leur indiquer le chemin de la perfection qui conduit à adorer Dieu en Esprit et en Vérité. Il n’y a pas d’autre moyen que de changer de comportement et de vie. Tu veux être parfait, mets en pratique les enseignements de Jésus. « L’idéal du sage, c’est une oreille qui écoute. » avons-nous entendu tout à l’heure. Qui écouter ? Celui qui détient la sagesse.  « Ecoute, mon fils, les préceptes de ton Maître, prête-moi l'oreille de ton cœur : accueille les avis d'un tendre Père... » Je crois vous avoir déjà cité à quelques reprises le Prologue de la Règle de saint Benoît. Le Seigneur n’invite pas à quelque chose de facile, mais bien à un labeur, à un travail, avec la grâce.
La réaction des pharisiens combien de fois est-elle la nôtre lorsque nous sommes remis en cause par un événement qui nous fait mal, une remarque qui nous paraît injuste. Quelle est notre réponse intérieure : Ce n’est pas ma faute si les choses sont ainsi… Je dois me défendre pour tenir, je dois me créer des relations sans vagues.
Rien n’est simple, mais comment ne pas prêter à attention à Celui qui connaît le chemin et qui est venu à notre rencontre. « Le Christ Jésus, lui qui était dans la condition de Dieu, n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu. Mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. »
Le Seigneur paraît encore une fois nous inviter à mettre en application les œuvres de miséricorde. La première est de nourrir les affamés. Les occasions ne manquent pas lorsque surviennent des séismes comme en Italie ou des famines… Nous pourrions aussi nous demander qui est-ce que je n’oserais pas inviter ? A chacun de vérifier qui ne figure surtout pas dans le répertoire de son agenda. Mais il est une nourriture spirituelle que nous ne pouvons négliger de donner. En faisant ma petite recherche sur les légions romaines et saint Ambroise, pardon pour la comparaison, j’ai vu qu’on ne lançait tout de même pas les vétérans en première ligne, ce qui est de bon sens stratégique. Cependant, n’est-ce pas la dernière ligne qui est encore disponible dans l'Eglise aujourd'hui? Qu'est-ce qui peut nous être demandé par le Seigneur aujourd’hui pour annoncer l’Evangile, apporter la nourriture spirituelle à notre monde…? Le don de sa retraite paisible… Quel cadeau ! Il a d’autant plus de valeur qu’il a été rudement acquis.
Et tous ces efforts pourquoi ? « Pour un banquet qui ne finira pas pour nous. Que nous sera-t-il servi ? La contemplation de la vérité, en face de l'éternité, dans la louange de Dieu, dans la paix du bonheur, dans la félicité de l'esprit, dans l'immortalité du corps, dans l'inaltérable jeunesse de notre chair, dans la continuelle satiété de notre âme, dit saint Augustin que nous fêtons aujourd’hui (2ème sermon sur la naissance de S. Augustin).

Marie Mère de Miséricorde prie pour nous pécheurs. Donne-nous ton Fils. Amen.   

samedi 27 août 2016

Sainte Monique et la miséricorde



Fêtant aujourd'hui la maman et mère de saint Augustin, sainte Monique (c. 331-387), il est en bon de se rappeler en cette année de la miséricorde son attitude envers son fils. On lui a attribué les qualificatifs de mère captatrice, de fontaine des larmes et autres appréciations. L'eau du baptême de saint Augustin prit sa source dans la fontaine des larmes de Monique dit explicitement un ancien ouvrage. Femme courageuse, après la mort de son époux, elle avait tout misé sur ce fils qu'elle savait doué, lui procurant une éducation de première qualité. Ce n'était pas donné à l'époque.
Le voyant passé aux manichéens elle le renvoya de chez elle, c'est dire son esprit de décision et son attachement à la foi. Monique eut dans sa tristesse un songe et accepta qu'il revienne à sa table. Elle se vit avec lui sur une même règle :  "Quod illa ubi attendit, vidit me iuxta se in eadem regula stantem."
Elle dut attendre encore 9 ans... La prière obtient tout, mais il faut apprendre le temps de Dieu et de la miséricorde qui ne s'étend pas sur une seule année.

PRIÈRES ET LARMES DE SA MÈRE.

19.       Et vous avez étendu votre main d’en-haut, et de ces profondes ténèbres vous avez retiré mon âme (Ps. CXLIII, 7). Car, devant vous, votre fidèle servante, ma mère, me pleurait avec plus de larmes que d’autres mères n’en répandent sur un cercueil. Elle voyait ma mort à cette foi, à cet esprit qu’elle tenait de vous, et vous l’avez exaucée, Seigneur. Vous l’avez exaucée, et n’avez pas dédaigné ces larmes dont le torrent arrosait la terre sous ses yeux partout où elle versait sa prière, et vous l’avez exaucée. Car d’où pouvait venir ce songe, qui lui donna tant de consolation qu’elle m’accorda de partager sa demeure et sa table, dont naguère elle m’avait éloigné, dans l’aversion et l’horreur que lui inspiraient mes hérétiques blasphèmes?

Elle se voyait debout sur une règle de bois, quand vient à elle un jeune homme rayonnant de lumière, serein, et qui souriait à sa douleur morne et profonde. Il lui demande la cause de sa tristesse et de ses larmes journalières, de ce ton qui ne s’informe pas, mais qui veut instruire; et sur sa réponse qu’elle pleurait ma perte, il lui commande de ne se plus mettre en peine, et de faire attention qu’où elle était, là j’étais aussi, moi. Elle regarda, et me vit à côté d’elle, sur la même règle, debout. Oh! assurément vous aviez l’oreille à son coeur, Bonté toute-puissante, qui prenez soin de chacun de nous comme s’il était seul, de tous comme de chacun.

20.       Et, nouveau témoignage de votre grâce, lorsqu’au récit de sa vision, je cherchais à l’entraîner vers l’espérance d’être un jour elle-même ce que j’étais, elle me répondit sur l’heure sans hésiter : — Non, il ne m’a pas été dit, où il est, tu seras, mais, il sera où tu es.

— Je vous confesse, Seigneur, mon souvenir, autant que ma mémoire me le représente, souvenir plus d’une fois rappelé ; je fus frappé de cette parole lancée par ma mère, qui, vigilante à la garde de votre oracle, sans se laisser troubler par le mensonge d’une spécieuse interprétation, vit aussitôt ce qu’il fallait voir, ce que certainement je n’avais pas vu avant sa réponse, Oui, je fus plus frappé de cette parole que de la vision même, présage de ses joies futures, si tardives, et consolation de sa tristesse présente.


Car neuf années s’écoulèrent encore, où, me débattant dans les fanges de l’abîme et les ténèbres du mensonge, après de fréquents efforts pour me relever, et de cruelles rechutes, je gravitais toujours plus. au fond. Et cependant cette veuve, chaste, pieuse et sobre, telle que vous les aimez, plus vive à l’espérance, mais non moins assidue à pleurer et gémir, ne cessait aux heures de ses prières d’élever pour moi en votre présence la voix de ses soupirs. (385) Et ses prières pénétraient jusques à vous, et vous me laissiez toujours rouler et plonger dans la nuit!

vendredi 26 août 2016

Une pensée pour les victimes italiennes


Le tremblement de terre qui a frappé l'Italie centrale émeut... Déjà au moins 267 morts et nous attendons la suite de ce macabre décompte. Les restaurateurs italiens ont instauré un mode de participation solidaire original. Une variété de spaghettis portant le nom d'un village détruit,  Amatrice, ils versent 2 euros d'aide par commande de ce plat. "Spaghetti all'amatriciana" .

Recette

P.S. La petite ville de Norcia (Nursie), lieu de naissance de saint Benoît a été aussi touchée.

Escapade

La Brévine


Lorsque la cuisson menace dans les plaines, fuyez dans les montagnes... à La Brévine qui a la "gloire" et le charme de nous offrir le plus ancien temple construit en Suisse (1604). Une belle bâtisse bien restaurée, qui nous montre, une fois à l'intérieur l'importance accordée à la parole du Pasteur.



Hé non!  Il n'y a pas que les records de rafraîchissement en hiver (-30°) qui soient remarquables.

Le Cerneux Péquignot



Si vous passez dans ces lieux extrêmes et frontières qui mériteraient un déplacement du pape François encore plus que Porrentruy, ne manquez pas l'église catholique du Cerneux-Péquignot, seule communauté ayant résisté à la tempête "Farel", avec le Landeron. Elle a cette particularité en plein pays des seigneurs de l'horlogerie d'avoir une horloge construite en France dans le Doubs "Prêtre et Fils" (sic!) et un superbe retable... Un lieu de paix et de prière. Il m'a semblé reconnaître un saint Othmar? Les Neuchâtelois sont tolérants, il faut s'en souvenir, mais pas leurs radars.





Saint Césaire d’Arles




2. Si tu as la charité, tu as Dieu ; et si tu as Dieu, que ne possèdes-tu pas ? Le riche, s’il n’a pas la charité, que possède-t-il ? Le pauvre, s’il a la charité, que ne possède-t-il pas ? On croit peut-être qu’il est riche, celui dont le coffre est plein d’or, et qu’il n’est pas riche, celui dont la conscience est pleine de Dieu. Non, mes frères ; celui-là seul se voit vraiment riche en qui Dieu daigne habiter. Que pourras-tu en effet ignorer des Écritures, si c’est la charité, c’est-à-dire Dieu, qui a pris possession de toi-même ? Quelles bonnes œuvres ne pourras-tu accomplir, si tu as mérité de porter en ton cœur la source des bonnes œuvres ? Quel adversaire craindre, si tu as mérité d’avoir en toi Dieu lui-même comme roi ? Retenez donc bien et gardez, frères bien-aimés, le doux et salutaire lien de la charité. Mais, avant toutes choses, gardez la charité vraie, non celle que l’on promet seulement en paroles sans la conserver dans son cœur, mais celle qui s’exprime par notre bouche tout en étant sans cesse présente à notre cœur. De cette façon se réalisera en nous la parole de l’Apôtre : « Enracinés et fondés dans la charité » (Éph 3, 17) : dans la charité, il n’y a jamais rien de mal, inversement dans la cupidité on n’a jamais rien trouvé de bon.


dimanche 21 août 2016

Angélus du Pape : La porte étroite toujours ouverte

Paroles du pape avant l’angélus

Chers frères et sœurs, bonjour !

L’Evangile du jour nous exhorte à méditer sur le thème du salut. L’évangéliste Luc raconte que Jésus est en voyage vers Jérusalem et durant le parcours il est approché par quelqu’un qui lui demande : « Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? » (Lc 13,23). Jésus ne donne pas une réponse directe, mais déplace le débat sur un autre niveau, avec un langage suggestif, qu’au début les disciples ne comprennent peut-être pas : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et n’y parviendront pas. » (v.24). Avec l’image de la porte, Il veut faire comprendre à ses auditeurs qu’il n’est pas question de chiffre – combien seront sauvés –, il n’importe pas de savoir combien, mais il est important que tous sachent quel est le chemin qui conduit au salut : la porte.

Traduction complète sur Zénit

Homélie à deux mains et Bonne Nouvelle annoncée au Peuple de Dieu et à toutes les nations.

La porte étroite
21e dimanche TOC

Evangile : « On viendra de l’orient et de l’occident prendre place au festin dans le royaume de Dieu » (Lc 13, 22-30)

Comme nous sommes en période progressive de reprise des activités, nous pouvons chercher quelques citations faciles dans l’évangile.
Un exégète note  que ce passage est « une mosaïque de citations. » Par exemple, en comparant avec saint Matthieu on comprend le sens de cette parole mystérieuse : « Oui il y a des derniers qui seront premier et des premiers qui seront derniers ». Qui sont ces premiers et qui sont ces derniers ?

Bon dimanche et bonne semaine!




samedi 20 août 2016

Semaine du Vorbourg 2016



Mgr Philippe Gueneley
Evêque émérite : Langres, depuis 2014

    Né le 08 novembre 1938
    Ordonné prêtre le 28 juin 1964
    Nommé évêque le 16 décembre 1999
    Consacré évêque le 05 mars 2000


Saint Bernard



Saint Bernard, orateur dont les qualités ne peuvent être contestées. Bernard, emporté par son zèle et opiniâtre, pouvait être profondément injuste. Nous connaissons son attitude envers Abélard. La 2ème croisade fut lancée grâce à la persuasion de sa prédication.
Comme tout seigneur du moyen-âge, il avait beaucoup de peine à reconnaître ses torts. Un de ses frères qu'il avait puni injustement le fit reculer, mais il ne présenta pas d'excuses.
L'ordre cistercien et les trappistes nous a donné de grands spirituels, et des témoins de qualité comme les moines de Tibéhirine, Thomas Merton, etc... mais en plus de la 2ème croisade, il est aussi difficile d'oublier ses inquisiteurs contre l'hérésie cathare et Arnaud Amaury universellement connu pour une expression à lui attribuée: « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens. ».
Pour ma part, je préfère dans ses lettres l'abbé de Cluny à saint Bernard. "Dieu reconnaîtra les siens."

Dans le Jura nous n'oublions pas l'abbaye de Lucelle qui a disparu à la révolution, mais qui reste un lieu spirituel apprécié. Nous regrettons encore que les reliques de S. Bernard se trouvant dans la chapelle suisse ne soit pas restées en Suisse.

Fête de saint Bernard à Lucelle le 21 août : http://www.cerl-lucelle.fr/news/79/3/0/21-aout-2016-fete-de-saint-bernard



Extrait du 1er sermon de Saint Bernard sur l’Assomption

Aujourd'hui notre terre a envoyé un précieux présent au ciel, pour rapprocher, par cet heureux échange de présents d'amitié, les hommes de Dieu, la terre des cieux, notre bassesse de l'élévation suprême. Un fruit sublime de la terre s'est élevé là d'où nous viennent tous dons excellents, tous dons parfaits, et une fois montée dans les cieux, la bienheureuse Vierge comblera à son tour les hommes de ses dons. Pourquoi n'en serait-il point ainsi ? Car le pouvoir ne lui manquera pas plus que la volonté. Elle est la Reine des cieux, et une Reine de miséricorde, et de plus elle est la Mère du Fils unique de Dieu; est-il rien qui puisse nous faire concevoir une plus haute estime de son pouvoir et de sa bonté ? A moins qu'on ne croie pas que le Fils de Dieu honore sa mère, ou qu'on doute que les entrailles de Marie, où la charité même de Dieu a passé corporellement neuf mois entiers, se soient remplies de sentiments de charité.
…. Recevant ou reçue, elle est également bienheureuse, elle l’est dans les deux cas d'un bonheur ineffable parce qu'elle l'est d'un bonheur inimaginable. Mais pourquoi lit-on aujourd'hui dans l’Eglise du Christ, précisément le passage où il est donné à entendre, que femme bénie entre les femmes a reçu le Sauveur ? C'est, je pense pour nous faire estimer ou plutôt pour nous faire comprendre combien est inestimable la réception que Marie reçoit aujourd'hui de son Fils par celle qu'il lui a été donnée à elle-même de lui faire.
…Heureuse est Marie, mille fois heureuse est-elle, soit quand elle reçoit le Sauveur (à l’Annonciation), soit quand elle est elle-même reçue par lui. Amen

vendredi 19 août 2016

Dans l'octave de l'Assomption


Reliques : le peigne de la Vierge Marie



D'aventure, en fouillant rapidement le volume 6 des oeuvres de Saint Jean Eudes mentionné ci-dessous, je tombe sur ce passage à propos de reliques de Notre-Dame : "Dans la ville de Trèves, son peigne, qui y fut donné par l'impératrice sainte Hélène."
Nous fêtions justement sainte Hélène la maman de Constantin hier... On lui attribue la remise d'un bon nombre de reliques aux églises, en particulier en Orient. 
Une recherche supplémentaire m'amène chez Calvin et son traité des reliques où il peste notamment contre les peignes de la Vierge, le traité peut au moins servir d'inventaire partiel et mérite un arrêt, tout comme l'éloge de la folie d'Erasme.

Le peigne de la Vierge trouvé en ligne à Trêves, paraît être du 12ème siècle... Reste à invoquer Notre-Dame pour la conservation de nos restes de cheveux et le rétablissement des autres qui, nous a dit le Seigneur, sont tous comptés et ne sont pas tombés sans la permission du Père éternel.

Sainte Jean Eudes



L'Eglise fête également un saint du 17ème siècle, Saint Jean Eudes. Il travailla pour le relèvement des prostituées puis pour l'établissement de séminaires et la propagation du culte au Sacré-Cœur de Jésus et au saint Cœur de Marie.

"Marie est revêtue du soleil éternel de la Divinité, et de toutes les perfections de la divine essence, dont elle est tellement environnée, remplie et pénétrée qu'elle est toute transformée en la lumière, en la sagesse, en la puissance, en la bonté, en la sainteté de Dieu, et en toutes ses autres grandeurs, comme nous verrons amplement ci-après.
La lune est sous ses pieds, pour montrer que tout le monde est au-dessous d'elle, n'y ayant que Dieu seul pardessus elle, et qu'elle a une puissance absolue sur toutes les choses créées.
Elle est couronnée de douze étoiles, pour représenter toutes les vertus qui éclatent en elle souverainement; tous les mystères de sa vie, qui sont autant d'astres beaucoup plus lumineux que tous les flambeaux du ciel; tous les privilèges et prérogatives que Dieu lui a données, dont la moindre surpasse incomparablement tout ce qu'il y a de plus brillant dans le firmament; et tous les Saints du ciel et de la terre, qui sont sa couronne et sa gloire à meilleur titre que les Philippiens n'étaient la couronne et la joie de S. Paul."
Oeuvres de Saint Jean Eudes tome 6

Saint Bernard Tolomei



Les moines fêtent aujourd'hui saint Bernard Tolomei, éminent juriste qui se retira dans la vie monastique puis avec ses compagnons donna sa vie pour secourir ses compatriotes de Sienne, frappés par la peste.

"Chez saint Bernard Tolomei, initiateur d'un mouvement monastique bénédictin, ressort également l'amour pour la prière et pour le travail manuel. Son existence fut une existence eucharistique, entièrement consacrée à la contemplation, qui se traduisait en un humble service du prochain. En raison de son esprit d'humilité et d'accueil fraternel particulier, il fut réélu abbé par les moines vingt-sept années de suite, jusqu'à sa mort. En outre, pour assurer l'avenir de son œuvre, il obtint de Clément vi, le 21 janvier 1344, l'approbation pontificale de la nouvelle Congrégation bénédictine, dite de "S. Maria di Monte Oliveto". A l'occasion de la grande peste de 1348, il quitta la solitude de Monte Oliveto pour se rendre dans le monastère Saint-Benoît à Porta Tufi, à Sienne, afin d'assister ses moines frappés par le mal, et il mourut lui-même victime de la maladie comme un authentique martyr de la charité. De l'exemple de ce saint, nous vient l'invitation à traduire notre foi en une vie consacrée à Dieu dans la prière et prodiguée au service du prochain sous l'impulsion d'une charité également prête au sacrifice suprême."

Benoît XVI 26 avril 2009 : http://w2.vatican.va

jeudi 18 août 2016

“Jetez-le, pieds et poings liés, dans les ténèbres du dehors ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.”



Evangile : « Tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce » (Mt 22, 1-14)
Evangile difficile ce matin, Jésus que le pape disait à l'audience, plein de compassion menace de l'enfer, des ténèbres du dehors pour avoir refusé le vêtement des noces... sa miséricorde. Il est indispensable de revêtir le Christ.
La Parabole de Jésus annonce son rejet par le Peuple qui était destiné à l'accueillir et la Bonne Nouvelle annoncée aux Nations. Les raccourcis primaires d'évidence sont à écarter en nous rappelant que malgré les obscurcissements parfois terribles qui frappent l'homme, le temps qui nous est donné jusqu'au dernier jour est celui de la miséricorde.
Cependant, les avertissements de Jésus ne sont pas là au seul titre d'interventions pédagogiques. La sagesse la plus élémentaire incite à en tenir compte. En dépit du fait que le terme soit mis dans la bouche de saint Paul (Ac 3, 21), l'apocatastase est un enseignement rejeté par l'Eglise article n°1033  et l'article n°392. Le terme en grec signifie restauration.

Au fait, qu'est-ce que l'enfer, d'où vient-il?
Le compendium du catéchisme a une curieuse formule, c'est en quelque sorte la chute des anges qui a "créé" l'enfer :

74. Qu’est-ce que la chute des anges?
391-395
414
Par cette expression, on veut signifier que Satan et les autres démons, dont parlent la Sainte Écriture et la Tradition de l’Église, alors qu’ils étaient des anges créés bons par Dieu, se sont transformés en méchants, car, par leur choix libre et irrévocable, ils ont refusé Dieu et son Règne, donnant ainsi naissance à l’enfer. Ils tentent d’associer l’homme à leur rébellion contre Dieu; mais Dieu affirme dans le Christ sa victoire assurée sur le Malin.

212. En quoi consiste l’enfer?
1033-1035
1056-1057
Il consiste dans la damnation éternelle de ceux qui, par libre choix, meurent en état de péché mortel. La peine principale de l’enfer est la séparation éternelle de Dieu. C’est en Dieu seul que l’homme possède la vie et le bonheur pour lesquels il a été créé et auxquels il aspire. Le Christ exprime cette réalité par ces mots : « Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel » (Mt 25,41).

213. Comment concilier l’existence de l’enfer et l’infinie bonté de Dieu?
1036-1037
S’il veut que « tous parviennent au repentir » (2 P 3,9), Dieu a toutefois créé l’homme libre et responsable, et il respecte ses décisions. C’est donc l’homme lui-même qui, en pleine autonomie, s’exclut volontairement de la communion avec Dieu, si, jusqu’au moment de sa mort, il persiste dans le péché mortel, refusant l’amour miséricordieux de Dieu

lundi 15 août 2016

Anastasa : "S'étant levée pour aller vers son Fils, elle revient vers nous avec lui, tous les jours"


Messe du jour

1ère lecture : « Une Femme, ayant le soleil pour manteau et la lune sous les pieds » (Ap 11, 19a ; 12, 1-6a.10ab)
2ème lecture : « En premier, le Christ ; ensuite, ceux qui lui appartiennent » (1 Co 15, 20-27a)
Evangile : « Le Puissant fit pour moi des merveilles : il élève les humbles » (Lc 1, 39-56)

Homélie

« Il renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles. Désormais tous les âges me diront bienheureuse. »
Marie nous a offert dans son Magnificat, la clef la plus adéquate pour la comprendre ; elle nous la donne en nous invitant à emprunter le chemin qu’elle a suivi pour aller avec elle dans la gloire. Il s’ouvre apparemment sur l’escalier d’une cave vide, sans fond et obscure. Pourquoi m’engager dans cette descente et mettre ses pas dans ceux de « l’humble servante » ? C’est qu’elle nous invite à suivre son Fils : « Tout ce qu’Il vous dira, faites-le ! » L’humble servante sait que « Le Puissant » va élever les humbles, ceux qui suivent son Fils avec elle.
Incompréhensible échelle de l’humilité et de la rencontre de Dieu dans ses frères où monter c’est descendre. « Voulons-nous, … , mes frères, atteindre au sommet de cette souveraine humilité, dit saint Benoît dans sa règle,… il s'agit alors d'y monter par la gradation de nos œuvres, et de dresser vers le ciel cette même échelle où Jacob vit en songe monter et descendre les anges. Il est ici hors de doute que monter et descendre signifient pour nous que l'on s'abaisse en voulant s'élever, et qu'on s'élève en s'abaissant. » (RSB Ch. VII).
Voilà, dit saint Amédée de Lausanne (8e Homélie) qu’ «Elevée au milieu des acclamations de joie et de louange, elle est donc placée, première après Dieu, sur un trône de gloire, au-dessus de tous les habitants du ciel. »
Mais comment cela s’est-il passé, comment s’est-elle échappée de sa demeure d’ici-bas ? Le Pape Pie XII en formulant le dogme de l’Assom ption avait volontairement laissé la question ouverte. Dormition ou passage immédiat dans la gloire corps et âme ? Marie, l’Immaculée Mère de Dieu toujours Vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste.
Saint François de Sales favorable à la première thèse, compare la mort de Marie à celle du phénix, le feu qui la consuma étant l’immense amour de son Fils. Aimant les images, il prend celle du scintillement des étoiles « comme si elles enfantaient la lumière avec effort à diverses reprises ».  « Mais la mort de cette Vierge fut plus douce qu’on ne se peut imaginer, son Fils l’attirant suavement à l’odeur de ses parfums, dit-il. » (Livre VII, ch 13 et 14 Traité de l’Amour de Dieu)
Mais aujourd’hui rien ne peut gâcher notre joie, l’Immaculée qui a enfanté le Christ prend place corps et âme à côté de son Fils dans la gloire. « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa. » (Gn  1,27) C’est notre humanité ressuscitée qui est présente en Dieu. Le Fils de Dieu et sa mère. L’Assomption de Marie n’est-elle pas un témoignage et la plus grande joie pour chacun de nous ? Le Seigneur Jésus est vraiment homme et vraiment Dieu, il a vraiment souffert sur la croix, il est mort et ressuscité, mais Marie est simplement femme. L’Immaculée Mère de Dieu est notre sœur, elle est présente auprès de son Fils.
Mais que fait-elle là-haut ? Cette question nous nous la sommes posés un jour. Et la réponse vous l’avez tous trouvée et pas simplement aujourd’hui ! Si l’on s’en vient la prier régulièrement c’est que nous nous adressons à une vivante ! Une vivante, plus qu’Eve la mère des vivants, Marie nous enfante à la vie de Dieu avec l’Eglise dont elle est l’image. Elle est là avec nous.
Lorsque l’ange avait annoncé à Marie qu’Elisabeth sa cousine était enceinte que fit-elle ?  « En ces jours-là, Marie se mit en route » Le premier mot grec dans le texte est Anastasa, la traduction littérale dit « s’étant levée ». C’est le même mot qui est utilisé pour exprimer la résurrection de Jésus : Anastasis. Il s’est levé, il est ressuscité. II est ressuscité pour aller vers son Père, mais aussi pour être toujours avec nous, jusqu’à son retour. « Je reviens bientôt »… De même Marie s’est levée pour aller auprès de son Fils mais aussi pour revenir vers nous avec la puissance que Dieu lui a donnée.
Elle avait parcouru un long chemin pour venir en aide à Elisabeth. Elle le fait encore pour nous aujourd’hui. Elle était jeune alors, sa jeunesse elle l’a retrouvée auprès de son Fils, de telle sorte qu’elle peut remplir une nouvelle mission pour nous.
Elle vient nous aider à descendre cette échelle de l’humilité qui nous fait monter auprès d’elle et de son Fils, à la droite du Père, transformés et emportés par l’Esprit-Saint. Les échelons, de cette échelle dont les montants sont l’amour de Dieu et du prochain, ce sont les instruments de miséricorde dont nous avons parlé tout au long de cette année.
Je vous propose de conclure avec un passage de la prière composée par le  Pape Pie XII lors de la proclamation de cette règle de foi. N’oublions pas qu’il avait voulu donner Marie comme modèle en raison des bouleversements qui avaient commencé pour le monde féminin.

O Vierge Immaculée, Mère de Dieu et Mère des hommes. Nous croyons enfin que dans la gloire, où vous régnez, « vêtue de soleil et couronnée d'étoiles », vous êtes, après Jésus, la joie et l'allégresse de tous les anges et de tous les saints. Et nous, de cette terre où nous passons en pèlerins, réconfortés par la foi en la future résurrection, nous regardons vers Vous, notre vie, notre douceur, notre espérance ; attirez-nous par la suavité de votre voix, pour nous montrer, un jour, après notre exil, Jésus, le fruit béni de votre sein, ô clémente, ô miséricordieuse, ô douce Vierge Marie.

dimanche 14 août 2016

"J'ai donné ma vie pour ma famille et vos familles. Je veux faire de vos familles, ma famille"


14 août 2016
20ème dimanche du Temps Ordinaire 
1ère lecture : « Ma mère, tu m’as enfanté homme de querelle pour tout le pays » (cf. Jr 15, 10) (Jr 38, 4-6.8-10)
2ème lecture : « Courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée » (He 12, 1-4)
Evangile : « Je ne suis pas venu mettre la paix sur terre, mais bien plutôt la division » (Lc 12, 49-53)

« Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! »

Frères et Sœurs,

Je ne sais pas les impressions que vous laissent les lectures d’aujourd’hui et notre Evangile. Jésus serait-il donc un semeur de zizanie ? Est-ce qu’il vient jeter la pagaille ?
Quel tableau en effet ! Toute cette famille divisée à cause de lui. Au vu de son état aujourd’hui, notre indignation se tempère peut-être quelque peu. L’exhortation post-synodale sur la famille, essaye des approches pour amener à une reconstitution des tissus familiaux. Nous n’allons tout de même lui mettre encore cela sur le dos, le pauvre… Sa croix ne devrions-nous pas l’aider à la porter ?
Mais alors comme reconstruire et se rassembler autour de quoi et pourquoi ? Est-ce simplement au nom de valeurs ? Le sujet est d’actualité, mais autour de valeurs fondées sur quoi ? Une définition commune minimale et misérable ? Elle fluctue et se dissout. Nous sentons bien des interrogations, au point que nous irions plutôt dire sur qui fonder une valeur nouvelle. Qui nous fera connaître ce que devrait être une famille et sur quoi se baser.
Nous fêtions vendredi sainte Jeanne de Chantal qui fonda l’ordre de la Visitation avec Saint François de Sales. Dans son Traité de l’amour de Dieu, celui-ci va droit au but à propos de notre Evangile et en donne une clef. Il donne même la clef du paradis. Un  chérubin fut mis à la porte du paradis terrestre avec son épée flamboyante (Gn 3,24), dit-il, pour nous apprendre que nul n’entrera au paradis céleste, qu’il ne soit transpercé du glaive de l’amour.
Ami de Dieu, le doux Jésus, qui nous a rachetés par son sang, désire infiniment que nous l’aimions, afin que nous soyons éternellement sauvés,… afin que nous l’aimions éternellement… * « Je suis venu pour mettre le feu au monde; qu’est-ce que je désire sinon qu’il brûle? » Le Seigneur nous demande d’aimer son Père de tout notre cœur.
Il emploie pour nous demander de le faire, dit saint François, les richesses de sa bonté. Il fait tout ce qu’il peut pour nous aider à comprendre que sa compassion et sa miséricorde s’étendent sur toutes ses œuvres, qu’elle surpasse son jugement, que son amour est infini. L’ancien français utilise un mot qui a disparu, celui de « misération ». Ses « misérations » sont sur toutes ses œuvres. Dieu veut que tous les hommes soient sauvés parce qu’il est miséricorde.
Comment va se reconstruire la famille de Dieu ? Autour de Jésus ! S’il annonce une division, c’est pour nous dire que rien de solide ne peut s’édifier si Dieu n’est pas présent. Quand l’est-il? Lorsque la miséricorde est là, présente dans nos familles. Il ne s’agit pas du plus petit commun dénominateur, du « pas de vague », mais de la Miséricorde, avec un grand M. On ne peut rentrer dans le Jardin des origines, retrouver la paix et l’unité, sans être transpercé par le glaive de l’amour, sans un amour vécu et bien réel qui n’en reste pas aux portes des bonnes pensées. On a beaucoup parlé de l’exhortation du Synode sur « la joie de l’amour ». Elle a pour justement pour but de nous faire retrouver la clef de l’amour et de la miséricorde que nous avons perdue dans la boue de notre égoïsme et de nos complicités avec le mal.
Dans la première lecture, nous avions entendu que Jérémie avait été jeté dans la boue au fond d’une citerne. Il annonçait l’abaissement de Dieu qui allait venir à notre rencontre, partager nos misères et notre misère. Dans son histoire, on raconte que de nuit, un proche du roi était venu lui permettre de quitter cette citerne avec un cordage bricolé au moyen de chiffons… Il voulait quitter sa prison, sommes-nous prêts à le faire pour retrouver la lumière ? A fournir cet effort, à quitter nos bas-fonds boueux ?
Jésus a eu de grandes angoisses en voulant accomplir ce que son Père lui demandait pour être témoin d’un amour qui va jusqu’au bout : Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli ! Les Pères disent qu’il est angoissé à l’idée de sa mort ; ce sentiment est mêlé avec la hâte qui l’habite de voir les hommes pouvoir accueillir la miséricorde. « Renonçant à la joie qui lui était proposée, il a enduré la croix en méprisant la honte de ce supplice, et il siège à la droite du trône de Dieu. » nous dit l’épître aux hébreux.
Suivre Jésus, dire oui à la miséricorde, cela peut provoquer des craintes. Changer de vie, croire à la Bonne Nouvelle vont de pair. Les plus jeunes adorent se donner des décharges d’adrénaline en prenant des risques, nous devenons avec le temps plus circonspects Ils disent c’est calculé… En fait pas toujours très bien, il y a des accidents. Pourquoi ne pas prendre, nous ce risque. Mais n’est-ce pas une peur bien placée que ce risque-là ? le risque de « l’Escalade » de l’Evangile ? Le risque du pardon, de la main tendue, le risque des œuvres de miséricorde, celui de l’amour de Dieu et du prochain. Méditons sur ce qu’a fait Jésus, et  « vous ne serez pas accablés par le découragement. »
Pourquoi ne pas prendre aussi l’exemple d’amour pour les familles Saint Maximilien Kolbe que nous fêtons aujourd’hui ? Dans son bunker, il avait donné sa vie pour un Père de Famille… Il a voulu se sacrifier comme Jésus lui-même l’a fait pour nos familles.
Terminons par une de ses prières à Notre-Dame :
O Vierge immaculée, choisie entre toutes les femmes pour donner au monde le Sauveur ; toi qui fus la fidèle servante du Seigneur, donne-nous de répondre à l’appel de Jésus et de le suivre sur le chemin de la vie  qui conduit au Père.
Vierge toute donnée à Dieu, arrache-nous au péché, transforme nos coeurs.

Amen.

* Traité de l'amour de Dieu Livre II - Chap. VIII - Comment Dieu désire que nous l'aimions.

Prière de saint Maximilien Kolbe : O Vierge, transforme nos coeurs...



O Vierge immaculée,
choisie entre toutes les femmes
pour donner au monde le Sauveur ;
toi qui fus la fidèle servante du Seigneur,
donne-nous de répondre à l’appel de Jésus
et de le suivre sur le chemin de la vie
qui conduit au Père.

Vierge toute donnée à Dieu,
arrache-nous au péché,
transforme nos coeurs.

Reine des apôtres, fais de nous
des artisans du Royaume,
Que notre vie témoigne de l’Évangile
au milieu de notre monde
en quête de lumière,
de vérité et d’amour.

Partage avec nous
le souci de ton coeur maternel
et aussi ta vive espérance :
qu’aucun de tes enfants ne soit perdu.

Ô Mère de Jésus,
tendresse de l’Esprit-Saint,
que la création entière puisse avec toi
célébrer la louange de la miséricorde
et de l’amour infini de Dieu.

Saint Maximilien Kolbe

samedi 13 août 2016

Assomption


PRIÈRE A LA SAINTE VIERGE HONORÉE DANS SON ASSOMPTION
(ier novembre 1950)

Après avoir adressé la parole à la foule assemblée sur la Place Saint-Pierre, à la suite de la définition du Dogme de l'Assomption, le Pape Pie XII, à genoux, récita la prière suivante qu'il a composée lui-même :

1. O Vierge Immaculée, Mère de Dieu et Mère des hommes, nous croyons avec toute la ferveur de notre foi en votre Assomption triomphale, corps et âme, au ciel, où vous êtes acclamée Reine par tous les choeurs des anges et par toutes les phalanges des saints, et nous nous unissons à eux, pour louer et bénir le Seigneur, qui vous a exaltée sur toutes les autres créatures, et pour vous offrir l'élan de notre dévotion et de notre amour.

2. Nous savons que votre regard, qui maternellement enveloppait l'humble et souffrante humanité de Jésus sur la terre, se rassasie au ciel, en voyant l'humanité glorieuse de la sagesse incréée, et que la joie de votre âme à contempler face à face l'adorable Trinité fait tressaillir votre coeur de béatifiante tendresse. Et nous, pauvres pécheurs, nous dont le corps alourdit le vol de l'âme, nous vous supplions de purifier nos sens, pour que nous apprenions, dès ici-bas, à goûter Dieu et Dieu seul, dans la beauté des créatures.

3. Nous avons confiance que votre regard miséricordieux s'abaisse sur nos misères et sur nos angoisses, sur nos luttes et sur nos faiblesses : que vos lèvres sourient à nos joies et à nos victoires ; que vous entendez la voix de Jésus vous dire de chacun de nous, comme jadis de son disciple bien-aimé : « Voilà votre fils. »

Et nous, qui vous invoquons comme notre Mère, nous vous prenons, comme saint Jean, pour être notre guide, notre force et notre consolation, en cette vie mortelle.

4. Nous avons la vivifiante certitude que vos yeux, qui ont versé des larmes sur cette terre baignée du sang de Jésus, se tournent encore vers ce pauvre monde en proie aux guerres, aux persécutions, à l'oppression des justes et des faibles. Et nous, dans les ténèbres de cette vallée de larmes, nous attendons de votre céleste lumière et de votre maternelle compassion le soulagement des peines de nos coeurs, des épreuves de l'Eglise et de nos patries.

5. Nous croyons enfin que dans la gloire, où vous régnez, « vêtue de soleil et couronnée d'étoiles », vous êtes, après Jésus, la joie et l'allégresse de tous les anges et de tous les saints. Et nous, de cette terre où nous passons en pèlerins, réconfortés par la foi en la future résurrection, nous regardons vers Vous, notre vie, notre douceur, notre espérance ; attirez-nous par la suavité de votre voix, pour nous montrer, un jour, après notre exil, Jésus, le fruit béni de votre sein, ô clémente, ô miséricordieuse, ô douce Vierge Marie.

vendredi 12 août 2016

"Les œuvres de miséricorde à travers mes mains"

Audience de Mercredi

"Aujourd’hui encore l’Église reconnaît qu’elle est visitée par Dieu. C’est pourquoi, en nous approchant de la Porte de la miséricorde, chacun sait qu’il s’approche de la porte du cœur miséricordieux de Jésus : c’est lui, en effet, la vraie Porte qui conduit au salut et qui nous rend à une vie nouvelle. La miséricorde, en Jésus comme en nous-mêmes, est un chemin qui part du cœur pour arriver aux mains. Qu’est-ce que cela signifie ? Jésus te regarde, te guérit avec sa miséricorde et te dit : « Lève-toi ! » et ton cœur est neuf. Que signifie effectuer un chemin du cœur aux mains ? Cela signifie qu’avec un cœur nouveau, le cœur guéri par Jésus, je peux accomplir les œuvres de miséricorde à travers mes mains, en cherchant à aider, à soigner tous ceux qui en ont besoin. La miséricorde est un chemin qui part du cœur et arrive aux mains, c’est-à-dire aux œuvres de miséricorde."

https://fr.zenit.org/articles/jubile-la-porte-sainte-rencontre-entre-la-douleur-de-lhumanite-et-la-compassion-de-dieu/

Sainte Jeanne de Chantal



Acte d'abandon de Sainte Jeanne de Chantal

(en français moderne)

O bonté souveraine de la souveraine providence de mon Dieu,
je me délaisse pour jamais entre vos bras ;
soit que vous me soyez douce ou rigoureuse,
menez-moi désormais par où il vous plaira.
Je ne regarderai point les chemins par où vous me ferez passer,
mais vous, ô mon Dieu, qui me conduisez;
mon cœur ne trouve point de repos
hors des bras et du sein de cette céleste Providence,
ma vraie mère, ma force et mon rempart ;
c'est pourquoi je me résous,
moyennant votre aide divine, ô mon Sauveur,
de suivre vos désirs et ordonnances
sans jamais regarder où éplucher les causes
pourquoi vous faites ceci plutôt que cela,
mais à yeux clos je vous suivrai selon vos volontés divines
sans rechercher mon propre goût ;
c'est à quoi je me détermine de laisser tout faire à Dieu,
ne me mêlant que de me tenir en repos entre ses bras,
sans désirer chose quelconque,
que selon qu'il m'incitera à désirer, à vouloir et à souhaiter.
Je vous offre ce désir, ô mon Dieu,
vous suppliant de le bénir,
entreprenant le tout appuyé sur votre bonté, libéralité et miséricorde,
en la totale confiance en vous
et défiance de moi et de mon infinie misère et infirmité.

Amen


Sainte Jeanne-Françoise de Chantal Couleur liturgique : blanc
Morte en 1641. Veuve à l’âge de 28 ans, elle se mit sous la direction spirituelle de saint François de Sales. Avec lui, elle fonda, en 1610 à Annecy, l’ordre de la Visitation (les Visitandines).

Antienne d’ouverture 
Jeanne-Françoise de Chantal a reçu la bénédiction du Seigneur : elle a trouvé grâce devant Dieu son Sauveur : car elle appartient à la race de ceux qui cherchent Dieu. (cf. Ps 23,5-6)

Prière
Seigneur, tu as donné à sainte Jeanne-Françoise de Chantal d’atteindre une haute sainteté à travers différents états de vie ; accorde-nous, à sa prière, de répondre fidèlement à notre vocation pour témoigner de la lumière en toutes circonstances. Par Jésus Christ... — Amen.

Prière sur les offrandes
Accepte, Seigneur, comme un hommage de tes serviteurs l’offrande que nous déposons sur ton autel en cette fête de sainte Jeanne-Françoise de Chantal ; permets qu’en nous détachant des biens de la terre, nous n’ayons d’autres richesses que toi. Par Jésus...—Amen.

Antienne de la communion
Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur, heureux qui trouve en lui son refuge. (Ps 33,9)

Prière après la communion
Par la puissance de cette communion, Seigneur, conduis-nous toujours dans la voie de ton amour, comme tu fis pour sainte Jeanne-Françoise de Chantal ; l’œuvre de salut que tu as entreprise en nous, poursuis-la jusqu’au jour du Christ. Lui qui... — Amen.

jeudi 11 août 2016

Sainte Claire


Nous fêtons Sainte Claire, patronne de la télévision.

Ci-dessous nous pouvons prendre connaissance de la lettre du Pape Pie XII lui reconnaissant ce titre en 1957. Mais auparavant il est juste de nous rappeler sa prise d'habit. François apparemment cruel, la priva de ses parures dont sa précieuse chevelure pour lui faire revêtir l'habit de dame pauvreté...



La porte de la maison de son père s’étant miraculeusement ouverte, Claire se rendit à la Portioncule, auprès de son séraphique père et des autres Frères très dévots. La glorieuse épouse du Christ fut reçue avec très grande liesse. Entrée dans l'église, elle fut conduite devant l'autel de la Vierge Marie et les Frères se mirent à chanter de très belles hymnes, si bien que cette église, tant à cause des nombreuses lumières que du chant très pieux des Frères, semblait vraiment un paradis où ne subsistait plus rien de la terre.,
Avec une admirable ferveur, Claire se dépouilla de ses parures, rejeta tous les ornements du monde et les vaines élégances, quittant ainsi l'obscurité de Babylone pour entrer dans la sainte cité de Jérusalem. Elle reçut, avec un visage joyeux et angélique, les salutaires insignes de la pénitence, c'est-à-dire l'habit religieux. Ceci se passait devant l'autel de la glorieuse Mère de Dieu, Marie, le 19 mars de l'an du Seigneur 1212 ; elle était âgée de dix-huit ans.
Lorsqu'elle eut revêtu sa pauvre tunique, saint François tailla les tresses de ses cheveux et lui ceignit la taille d'une grosse corde, puis il posa sur sa tête un voile blanc et un autre noir, fait d'une étoffe rude et grossière. Ensuite, dans les mains de son saint père, Claire fit vœu à Dieu et à la bienheureuse Vierge Marie d'observer toute sa vie l'obéissance stricte, la pauvreté, la chasteté et la perpétuelle clôture — « et si tu observes ces choses, lui dit saint François, je te promets Jésus-Christ pour époux et la gloire dans la vie éternelle ».
Puis incontinent, le saint, avec plusieurs Frères et la femme qui avait accompagné Claire, conduisit celle-ci dans le monastère des religieuses noires de Saint-Benoît, lequel était proche et s'appelait Saint-Paul afin qu'elle y demeurât jusqu'à ce que Dieu disposât autrement d'elle, et sa compagne repartit pour Assise.
Saint François voulut que Madame Sainte Claire prit l'habit et fondât son Ordre en l'église Sainte-Marie-des-Anges de la Portioncule, car il convenait que, dans la misère de ces temps, fleurit l'Ordre des Pauvres Dames et s'épanouît le lys de la virginité au milieu du sanctuaire de la Vierge, mère de Dieu. C'était là aussi qu'avait commencé l'ordre des Frères Mineurs, à quoi l'on reconnaît que, pour la gloire de Dieu, la Reine du Ciel voulut enfanter l'un et l'autre à la Portioncule.


Vie de Sainte Claire par Thomas de Celano : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/claire/claire.htm


LETTRE APOSTOLIQUE DU PAPE PIE XII, PROCLAMANT
Ste CLAIRE PATRONNE CÉLESTE DE LA TÉLÉVISION*

Ad perpetuam rei memoriam

Par un bienfait de la divine Sagesse le génie de l'homme brille d'un plus vif éclat et fait, surtout de nos jours, des découverts qui suscitent l'admiration générale. Et l'Eglise, qui ne se montra jamais contraire au progrès de la civilisation et de la technique, encourage cette assistance nouvelle apportée à la culture et à la vie journalière, et s'en sert même volontiers pour l'enseignement de la vérité et l'extension de la religion. Parmi ces inventions si utiles, la Télévision a sa place, elle qui "permet en effet de voir et d'entendre à distance des événements à l'instant même où ils se produisent, et cela de façon si suggestive que l'on croit y assister." (Litt. Encycl. "Miranda prorsus", 8 sept. 1957; A.A.S. XLIX, p. 800). Ce merveilleux instrument - comme chacun le sait et Nous l'avons dit clairement Nous-même - peut être la source des très grands biens, mais aussi de profonds malheurs en raison de l'attraction singulière qu'il exerce sur les esprits à l'intérieur même de la maison familiale. Aussi Nous a-t-il semblé bon de donner à cette invention une sauvegarde céleste qui interdise ses méfaits et en favorise un usage honnête, voir salutaire. On a souhaité pour ce patronage sainte Claire. On rapporte en effet qu'à Assise, une nuit de Noël, Claire, alitée dans son couvent par la maladie, entendit les chants fervents qui accompagnaient les cérémonies sacrée et vit la crèche du Divin Enfant, comme si elle était présente en personne dans l'église franciscaine. Dans la splendeur de la gloire de son innocence et la clarté qu'elle jette sur nos si profondes ténèbres, que Claire protège donc cette technique et donne à l'appareil translucide de faire briller la vérité et la vertu, soutiens nécessaires de la société. Nous avons donc décidé d'accueillir avec bienveillance les prières que Nous ont adressés à ce sujet Notre Vénérable Frère Joseph Placide Nicolini, évêque d'Assise, le Supérieurs des quatre familles franciscaines, enfin d'autres personnes remarquables, et qu'ont approuvées de nombreux Cardinaux de la Sainte Eglise Romaine, des Archevêques et des Evêques. En conséquence, ayant consulté la Sacrée Congrégation des Rites, de science certaine et après mûre réflexion, en vertu de la plénitude du pouvoir Apostolique, par cette Lettre et pour toujours, Nous faisons, Nous constituons et Nous déclarons Sainte Claire, vierge d'Assise, céleste Patronne auprès de Die de la Télévision, en lui attribuant tous les privilèges et honneurs liturgiques qu'un tel patronage comporte, nonobstant toutes choses contraires. Nous annonçons, Nous établissons, Nous ordonnons que cette présente Lettre soit ferme et valide, qu'elle sorte et produise tous ses effets dans leur intégrité et leur plénitude, maintenant et à l'avenir, pour ceux qu'elle concerne ou pourra concerner; qu'il en faut régulièrement juger et décider ainsi; que dès maintenant est tenu pour nul et sans effet tout ce qui pourrait être tenté par quiconque, en vertu de n'importe quelle autorité, en connaissance de cause ou par ignorance, contre les mesures décrétées par cette Lettre.

Donnée à Rome, près Saint Pierre, sous l'anneau du Pêcheur, le 14 février 1957, de Notre Pontifical la 19ème année.

PIUS PP. XII


*La lettre Apostolique, en "forme de bref" - a été publiée dans les Acta Apostolica Sedis du 21 août 1958, vol. L, p. 512-513.