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vendredi 11 novembre 2016

Saint Martin


L’Evangile lu pour célébrer cette mémoire de saint Martin ce matin, nous aide à nous rappeler que nous sommes toujours dans l’année de la Miséricorde dont la clôture dans la chapelle et ailleurs dans le monde, à l’exception de Saint Pierre, aura lieu dimanche 13 novembre. Les orientaux ont volontiers accompagné le nom de Saint Martin de « Miséricordieux », Martin le Miséricordieux. Ce qualificatif fait allusion à l’épisode fameux du partage de son manteau dont il donna une moitié en hiver à un pauvre à la porte d’Amiens. C’était la moitié qui lui appartenait, l’autre étant la propriété de l’empereur. Le Seigneur lui était apparu la nuit suivante, disant aux anges : «Martin n’étant encore que catéchumène m’a revêtu de ce manteau.» Pourquoi avoir un intérêt plus marqué pour lui aujourd’hui ? Nos voisins Français le célèbrent avec faste, sa fête leur rappelle l’armistice, le 11 novembre 1917. On parle du manteau de saint Martin (couleur bleue) à propos de leur drapeau, mais c’est de son manteau d’évêque qu’il s’agit. Les capétiens tirent leur nom du manteau de saint Martin, le capet. Pourquoi ne pas tirer le manteau à soi, par sainte Clotilde ? Les ambassadeurs de Byzance rencontrèrent Clovis vainqueur à Tours. Max Gallo conte l’événement dans son ouvrage Les Chrétiens, tome 2 : Le Baptême du roi.
Un saut dans le temps nous amène à 1996 où avaient été célébrés les 1600 ans de l’entrée au ciel de Martin. Saint Jean-Paul II s’étaitdéplacé à Tours,  la célébration avait eulieu sur l’aéroport. Nous fêtons cette année les 1700 ans de sa naissance. Martin est le fils d'un officier romain basé en Pannonie, c'est-à-dire en Hongrie, à Szombathely, en français Sabarie. Cette ville d’environ 77.000 habitants aujourd’hui, se situe à la frontière autrichienne, à l’Est de la Hongrie. Le pape François avait été invité à s’y rendre, mais il y a renoncé.
Cela n’empêche pas de fêter notre saint.
En obéissant à l’appel divin, Saint-Martin entreprit un itinéraire de vie chrétienne qui l’a conduit à prendre soin des pauvres et des opprimés, à répandre l’Évangile avec courage, à lutter contre les erreurs de son époque, à construire une communauté ecclésiale avec l’esprit d’un pasteur, avec les sentiments de Jésus-Christ et la capacité de voir le monde par les yeux de Dieu.
Saint Jean Paul II a affirmé que Saint-Martin a été l’un des fondateurs du monachisme occidental : il appartient à ce groupe d’hommes qui constituent le fondement de la culture et de la civilisation européenne, une réalité qui n’est pas seulement une mémoire, mais qui est aussi un projet à construire avec confiance et conviction. *
Le profil et le ministère de Saint-Martin témoignent l’immense contribution humaine, culturelle et spirituelle, que le christianisme a offert à l’Europe. Le continent est héritier de Saint-Martin, de ces hommes et de ces femmes qui, comme lui, sont à la base de l’humanisme européen.
De nos jours, il est également nécessaire de faire mémoire du fait que la vie chrétienne unit la profondeur de la prière, la vie communautaire, l’annonce de l’Évangile, l’attention et le dévouement envers les pauvres et envers tous ceux qui souffrent.
Nous avons compris le message, Saint Martin ce n’est pas seulement les festivités qui accompagnent sa fête et partout liées à la fin des récoltes et au paiement des baux et loyers agricoles.




Nous pouvons conclure par une prière à Saint Martin

Prière à Saint Martin

Bienheureux Martin, nous venons à toi. Soldat de Dieu, Apôtre du Christ, Témoin de son Évangile et Pasteur de son Église, nous te prions :
Tu étais présent à Dieu dans le grand silence des nuits solitaires, donne-nous de lui rester fidèles dans la foi et la prière.
Catéchumène, tu donnas au mendiant la
moitié de ton manteau.
aide-nous à partager avec nos frères.
A travers champs et bois tu as défié le démon et détruit ses idoles, prends-nous en ta garde et protège-nous du mal.
Au soir de ta vie, tu n’as point refusé le poids des jours et des travaux, fais que nous soyons dociles à la volonté du Père.
Au ciel de gloire, tu jouis de ton repos
dans la maison de Dieu.
mets en nos coeurs le désir de te rejoindre
et de connaître près de toi
la joie de l'éternité bienheureuse. Amen

* La vie de saint Martin a été notamment connue par une relation de sa vie qu’a faite Sulpice Sévère né en Aquitaine vers 363 et décédé au cours du premier quart du Ve siècle. Ce dernier nous est connu par des lettres à un autre Aquitain, Paulin qui devint évêque de Nole en Campanie. On dit qu’avant sa mort, Martin lui serait apparu. Paulin était un contemporain de Saint Augustin, il a aussi eu une correspondance avec lui. Même dans l’empire décadent on voyageait beaucoup. Un évêque n’était pas nécessairement un ressortissant du lieu. Revenons à Martin. Après avoir quitté l’armée à Worms dans des circonstances dramatiques, il s’est attaché à Saint Hilaire de Poitiers, a fondé une communauté et a été choisi comme évêque de Tours. C’était un thaumaturge. S’il est célèbre, c’est non seulement à cause de son amour du Christ mais encore pour les guérisons et retours à la vie qu’on lui attribue sont nombreux.

Après que Martin ait fondé Ligugé et Marmoutier, pour mémoire, il faut encore attendre deux générations pour voir apparaître Saint Benoît, né en 480. Avant lui s’édifièrent d’autres monastères en France, à Lérins, Marseille et nos fameux Pères du Jura Romain, Lupicin et Oyend… Saint Colomban et Moutiers-Grandval c’est 300 ans plus tard. La règle de saint Benoît ne s’est jamais appliquée à Marmoutier, monastère de saint Martin. Lorsqu’on a voulu obliger à un choix, ils ont résisté longtemps et ont préféré opter pour Saint Augustin. Mais tout cela est de l’histoire ancienne. A Ligugé aujourd’hui, les bénédictins sont là

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