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samedi 11 juin 2016

Sainte Marie-Madeleine



Avec l'élévation au rang de fête de la célébration de Sainte Marie-Madeleine, Lucetta Scaraffia, la féministe du Vatican (selon La Croix), se fend dans l'Osservatore Romano, d'un éditorial curieux, allant jusqu'à mettre en doute la première apparition à Marie que saint Jean-Paul II estimait hautement probable, selon la tradition. La Mère de Dieu, éternelle concurrente mal comprise? Un peu dommage. Il est vrai que l'on peut selon une autre thèse mettre la foi de Marie en avant. Un bon point : l'opinion de l'auteur sur la Marie-Madeleine de Martin Scorcese et le Da Vinci Code ainsi qu'un rappel piquant des codes sur celle-ci dans la peinture. Le terme apôtre peut revêtir divers sens, inutile de le rappeler. Dans le commentaire de Mgr Arthur Roche, secrétaire de la Congrégation pour le culte divin, n'est pas reprise la très curieuse mention d'Amoris Laetitia à propos de Marie-Madeleine : "Jésus ressuscité, lorsque son amie Marie a voulu l’embrasser de force, lui a demandé de ne pas le toucher (cf. Jn 20, 17), pour la conduire à une rencontre différente.". Excellente opération dans notre contexte local : la conversion concerne chacun et chacune. La pensée et les fantasmes sont également concernés, même si la pensée unique ne l'encourage pas.
Impossible de ne pas apprécier le fait que Mel Gibson va tourner un film sur la résurrection, ce qui assurera un heureux rééquilibrage après la passion et permettra à chacun de s'interroger sur les acteurs sollicités en particulier celle qui jouera le rôle de Marie-Madeleine.

Traduction rapide et approximative

Lucetta Scaraffia

Depuis près de deux mille ans la présence décisive devant le tombeau vide de Marie-Madeleine était sous les yeux de tous, le premier à donner les bonnes nouvelles de la résurrection: elle, une femme. Mais personne ne semblait vraiment la remarquer. Au fil des siècles, ils ont même formé des blagues misogynes, comme celle que Jésus était d'abord apparu avant tout à une femme parce que les femmes bavardent plus et qu’ainsi les nouvelles se propagent plus rapidement. En outre, certains commentateurs influents avaient demandé pourquoi le Ressuscité avait négligé sa mère, parvenant même à imaginer une apparition à Marie avant la rencontre avec Marie-Madeleine, afin de rétablir une hiérarchie qui est considérée comme altérée.

A propos de Marie-Madeleine, à cause de sa proximité évidente avec Jésus, avaient même augmenté des rumeurs inquiétantes, si bien qu'elle devient un symbole de la transgression sexuelle, relancée par des légendes tenaces, vivaces encore aujourd'hui: beaucoup se souviennent de la Marie-Madeleine du film  de Martin Scorsese, La Dernière la tentation du Christ, et de certainement beaucoup d'autres qui ont lu le Da Vinci Code, best-seller fondé précisément sur le mariage secret présumé entre elle et Jésus.

De plus Madeleine est la seule protagoniste majeure dans l'histoire sacrée à être représenté dans l'iconographie peu vêtue, et presque toujours avec des cheveux roux, longtemps considéré comme un signe de désordre sexuel. En substance, même si elle a été considérée comme une saint, elle a été dépeinte presque comme un symbole opposé à l'image de la Vierge Marie, vêtue de blanc et bleu. Tant et si bien que, parmi les féministes des années soixante-dix a commencé à se répandre l'utilisation d’appeler « Madeleine »   leurs filles, comme un signe de rébellion contre la tradition religieuse. Plus clairvoyante était la tradition plutôt populaire, qui a imaginé un voyage par mer sur les côtes méridionales de la France: pour évangéliser, tout comme les autres apôtres, une partie du monde alors connu.

Elle a été tellement longue et difficile de la route qui a conduit à l'acceptation de la vérité, une vérité simple, mais expressive d'un message que beaucoup ne veulent pas entendre: pour Jésus, les femmes étaient égales aux hommes du point de vue spirituel, elles ont  la   même valeur et la même capacité. Pourquoi était-il si difficile d'admettre que Madeleine était un apôtre, la première parmi les apôtres, à laquelle s’est manifesté le Seigneur ressuscité. Pour que ce droit à elle, qui est, le retour de la place qui lui revient dans la tradition chrétienne, peut enfin laisser la reconnaissance du rôle des femmes dans l'Eglise. François a bien compris, et lancé de cette manière un processus qui ne peut s’arrêter.

Il est frappant que la date du document est celle du jour où nous célébrons le Sacré-Cœur de Jésus: une dévotion répandue par une femme, Marguerite-Marie Alacoque, et relancé avec passion par de nombreux saints du XIXe siècle, comme Francesca Cabrini. D'autres confirment, ceci, que les femmes ont toujours été dans l'Église, qu’elles ont joué un rôle important et ont contribué à la construction de la tradition chrétienne.

Merci donc à François de la part de toutes les femmes chrétiennes du monde, parce que, avec la création de la nouvelle fête de Sainte Marie-Madeleine il reconnaît leur mérite.

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