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jeudi 23 juin 2016

"Saint 23 Juin" ou Fête Nationale locale

Que le Seigneur en sa bonté et par ce jour qui devrait s'annoncer beau et ensoleillé en dépit du brouillard de 5h40, nous préserve du Brexit et nous permette de nous réjouir au souvenir des Etats de l'ancienne principauté lesquels auraient dû être indivisibles.
Apprécions cette visite de son Altesse dans ses Etats de l'actuel Jura Sud, à Bienne et  son plus beau lac. Fidèle fervent d'une démocratie exempte de relativisme, péché capital et impardonnable dont presque tous les partis sont aujourd'hui coupables, ce lointain portrait me laisse quelques regrets. Unité historique... Et une pensée pour notre cher abbé Edgar que le seul Seigneur a rappelé à lui cette année.

Empruntons au préalable une sympathique présentation à Mémoire d'ici

Une visite du prince-évêque en Erguël en1776



Succédant à l’évêque Simon-Nicolas de Montjoie, Frédéric de Wangen fut sacré à Bellelay le 3 avril 1776. Surnommé le «beau prince», il entreprit quelques mois plus tard de visiter ses états. Ce voyage fut triomphal. Le cortège fit grande impression sur les contemporains, avec ses nombreux gentilshommes et officiers richement vêtus, ses domestiques en livrée, ses treize carrosses et ses chariots chargés de vaisselle d’argent escortés par des archers à cheval.
C’est le maire de Courtelary, David-Louis Béguelin, qui fut chargé par les officiels de l’Erguël d’établir le récit de ce voyage pour en conserver le souvenir. Parti le 22 septembre 1776 de Porrentruy, le cortège passa notamment par Bellelay, Tavannes, Bienne, La Neuveville, puis à nouveau à Bienne d’où il se rendit en Erguël: le 26 septembre, le cortège arriva à Courtelary. Une fête fut donnée au château. Le lendemain, le prince-évêque reçut l’hommage de l’Erguël. L’évêque continua ensuite son voyage, qui se termina le 4 octobre à Porrentruy.
Frédéric de Wangen de Géroldseck, prince-évêque de 1775 à 1782 (tiré de: Les princes-évêques de Bâle de 1575 à 1828, 1944)


À Courtelary


«Le prince-évêque fut accueilli à Courtelary par son bailli en Erguël, David Imer, accompagné par la classe et les maires, en présence d’une foule attirée par l’événement. Il logea, de même que son frère et les personnages les plus importants, au château. Une grande fête y fut donnée le soir, avec festin et feu d’artifice.
À l’entrée de la nuit, M. le grand Baillif Imer fit illuminer le château de sept cents lampions; [?] À sept heures, le Prince se rendit avec sa cour sous un pavillon dressé dans le jardin du château [?], où le pays d’Erguël avait fait dresser une table de quatre-vingts couverts. S.[on] A[ltesse] parut satisfaite du coup d’œil; le frontispice élevé d’environ trente pieds était illuminé de lampions et laissait apercevoir deux espèces d’obélisques, placés à côté des gradins qui conduisaient dans le pavillon [?]. Le souper fut servi avec goût et délicatesse; et les pièces du dessert, faites en pâte de sucre cristallisé parurent mériter l’attention du Prince. Elles formaient trois parterres séparés l’un de l’autre pour faire place à des groupes de cent trente sept plats de desserts [?]. L’illumination du pavillon fut augmentée pour éclairer un bal champêtre qui commença environ minuit. S.A. voulut l’honorer de sa présence et se plaça sous un dais qui lui avait été élevé pour ce moment [?]»

(Extrait d’Intervalles, no 49, pp. 24-25)


David Imer (1735-1798) passa sa jeunesse au château de Courtelary, son père David étant bailli d’Erguël. Il épousa une jeune fille du vallon, Marie-Isabelle Houriet, fille de Juste-Imier, notaire et lieutenant baillival. Membre du Petit Conseil de La Neuveville, il succéda à son père comme bailli à l’âge de 26 ans et fut nommé conseiller aulique du prince-évêque quelques années plus tard. La visite de Frédéric de Wangen représenta l’un des événements les plus importants de sa carrière baillivale.
Après avoir cédé sa charge de bailli à son frère Samuel (1783), David et sa femme continuèrent de vivre à Courtelary, avant d’en être chassés par les troubles qui éclatèrent en 1792 à la suite de l’invasion du nord de l’Evéché par les Français. Le couple vécut un temps à Tavannes, chez le pasteur Théophile-Rémy Frêne, qui était marié à une sœur de David, puis se retira à La Neuveville. David Imer mourut en 1798, âgé de 62 ans, sa femme en 1800 à 69 ans.
  

David Imer et son épouse Marie-Isabelle Houriet, huiles d’Emanuel Witz (tiré de: A. Imer, Chronique de la famille Imer de La Neuveville, 2003, p. 169)



Relation de la tournée de S.A. Frédéric, évêque de Bâle, prince du Saint-Empire, Etc. Etc. Etc.
Pour recevoir l’hommage de ses sujets dans une partie de ses Etats.

Imprimé à Neuchâtel, chez Samuel Fauche Imprimeur-Libraire du Roi.

1777


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