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mercredi 23 mars 2016

Mercredi de l'espion



Mercredi de l'espion, c'est le nom donné à ce jour de la Semaine Sainte en particulier chez les orientaux mais aussi chez nous.
La station du Mercredi Saint a lieu à Sainte-Marie-Majeure à Rome.
Nous lisons le récit dramatique de la trahison de Juda dans saint Matthieu.

Ces trente pièces d’argent quel poids. Judas voudra les rendre lorsqu’il vit l’effet de sa trahison. Le geste avait pourtant été bien calculé et prémédité. La somme avait d’abord eu l’effet d’une grosse dose de morphine sur la conscience de l’apôtre. La tentation et les conséquences de ce tranquilisant perdurent dans l'Eglise... Et si l'argent n'a jamais pu acheter des indulgences, bien des consciences sont tentées d'y trouver un baume apaisant sinon délicieux, qui pourrait le nier. Elles succombent parfois.

« Ils convinrent avec lui de trente pièces d'argent = 120 francs-or = le prix d'un esclave, d'après   Ex 21,32. En acceptant d'être vendu, le Seigneur voulut supporter le sort des esclaves. Le prix minime indique que le Seigneur vint mourir par don gratuit » (n. cabasilas : La vie en J.C., Pg 150,516; tr.fr p 38). (Bible chrétienne Evangiles 624)

Un commentaire cite saint S. Jérôme. Joseph ne fut pas, comme quelques-uns le pensent d'après la version des Septante, vendu trente pièces d'or, mais trente pièces d'argent d'après le texte hébreu qui est authentique. Car le serviteur ne pouvait être estimé à un plus haut prix que le Maître. (Catena Aurea 5614)

Aujourd’hui on lit vingt sicles dans la Tob… et toutes les Bibles pourquoi cette différence? A cause du Moyen-Age et du parallèle entre Joseph et Jésus. On trouve ici une réponse appropriée sur ce sujet :

La symétrie entre Joseph et le Christ paraît si parfaite qu’une tradition textuelle ancienne a modifié le texte de Gn 37,28 de telle sorte que le prix de la vente de Joseph aux Ismaélites soit le même que celui qui paie la trahison de Judas, trente pièces (au lieu de vingt, dans le texte original). Beaucoup de bibles au XIIIe s. ont cette modification, dont rend compte le commentaire du dominicain Nicolas de Gorran († 1295).

Chez Saint Matthieu, Jésus manifeste devant tout le monde le péché de Judas. Alors que dans l’Evangile de saint Jean, c’est le disciple bien-aimé à qui est révélé ce qui se passe… « Rabbi, serait-ce moi ? » Jésus lui répond : « C’est toi-même qui l’as dit ! »... Et plus tard : «Judas, c'est par un baiser que tu livres le Fils de l'homme? ». Quelle audace, quel aveuglement. Le Seigneur le met en face de sa faute, et il ose encore le livrer de cette manière, sous l'emprise du malin, c'est vrai. Comme celui-ci hait l'homme de la même manière que Dieu lui-même, il l'abandonne et le précipite dans le désespoir le plus absolu.

Il n'avait pas compris qui était Jésus, la miséricorde du Père. Il révèle le péché pour amener à la conversion, non pour condamner.
Voir le commentaire de Saint Augustin

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