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jeudi 31 décembre 2015

Au commencement était le Verbe

Evangile selon saint Jean
Manuscrit grec, papyrus, Egypte, vers 200 – PB II


Fin et commencement, nous voici en cette fin d’année avec un Evangile qui est paradoxal, puisqu’il s’agit du Prologue de saint Jean. Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.
Ne s’agit-il pas d’abord d’un résumé de l’Evangile, presque d’une table des matières d’un drame divin. Pour être témoin, il est nécessaire d’avoir vu et entendu quelqu’un ou quelque chose, d’être capable aussi de s’en souvenir et de transmettre ce qui a été assimilé. Le premier témoin n’est-il pas le Christ qui vient nous révéler et nous transmettre ce qu’il a vu dans le sein du Père ? Son témoignage va jusqu’à l’abaissement de l’Incarnation et au sacrifice de sa personne, pour que nous soit fait le don irrémédiable de sa miséricorde. Quel curieux témoin pour le moment. Ce bébé, il ne parle pas, son intelligence humaine n’est pas encore développée et pourtant sa personne est et contient le message. 
Une autre question nous vient,  celle de l’âge du témoin et de sa qualité. Nous savons que dans certaines cultures, le témoignage des femmes est moins bien reçu par exemple, ou qu’un âge est requis pour être témoin. Pour être témoin du Christ cela peut se réaliser selon la conception commune, dès l’âge d’une maturité de conscience. Mais Les saints Innocents ne sont-ils pas un signe pour nous, comme tous les enfants du monde, du mystère d’une personne humaine, capable de Dieu ?  Ils sont pour ainsi dire une lettre de Dieu... Jésus le Christ a encore un +, il est Dieu, le Verbe s’est fait chair. On peut essayer humainement d’être témoins d’une recherche de vérité. Nous voyons régulièrement en fin d’année, la computation de journalistes ayant perdu la vie. Les chrétiens sont volontiers oubliés des médias, mais certaines statistiques viennent régulièrement à la mi-janvier. Beaucoup sont témoins explicites du Christ, du Fils unique, plein de grâce et de vérité. Le premier a été Jean-Baptiste  porteur d’un message : « avant moi il était. »; les apôtres ensuite, avec le jeune saint Jean, celui qui, reposant sur le cœur du Christ s’est approché le plus de son mystère.
Nous ne pouvons en rester à l’admiration, et avons à nous interroger nous-mêmes sur notre qualité de témoins au cours de l’année qui s’achève. Quel est le Christ que j’ai annoncé et de quelle manière ? Nous pourrions nous demander ce matin de quel message avons-nous été porteurs cette année, de quelle manière l’avons-nous fait ?
Remercions encore le Seigneur et Notre-Dame pour cette année passée au sanctuaire et les progrès accomplis dans les rénovations, mais aussi pour les grâces spirituelles dont nous avons bénéficiés, avec la semaine du Vorbourg et les prédications de Mgr Daucourt sur « La joie de l’Evangile » et celles de tous les jours.
Demandons-leur d’être d’ouverts cette année au don de la miséricorde qui nous est proposée dans l’Eglise et au sanctuaire. Pourquoi ? La vie éternelle a-t-elle un sens pour nous ?


Saint Chromace d’Aquilée affirme que «Jean était le plus jeune de tous les disciples du Seigneur; le plus jeune en âge, mais déjà âgé dans la foi» (Sermo II, 1 De Sancto Iohanne Evangelista, CCL 9a, 101). Lorsque nous lisons: «Au commencement était le Verbe, la Parole de Dieu, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu» (Jn 1, 1), l’Evangéliste — traditionnellement comparé à un aigle — s’élève au-dessus de l’histoire humaine en scrutant les profondeurs de Dieu; mais très vite, suivant son Maître, il revient à la dimension terrestre, en disant: «Et le Verbe s’est fait chair» (Jn 1, 14). Le Verbe est «une réalité vivante: un Dieu qui... se communique en se faisant Lui-même Homme» (J. Ratzinger, Théologie de la liturgie, LEV 2010, p. 618). En effet, Jean atteste, «il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire» (Jn 1, 14). «Il s’est abaissé jusqu’à assumer l’humilité de notre condition — commente saint Léon le Grand — sans que sa majesté en soit diminuée» (Tractatus XXI, 2, CCL 138, 86-87). Nous lisons encore dans le prologue: «Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce» (Jn 1, 16). «Quelle est la première grâce que nous avons reçue? — se demande saint Augustin — C’est la foi». La deuxième grâce, ajoute-il immédiatement, est la «vie éternelle» (Tractatus in Ioh. III, 8.9, CCL 36, 24.25). (Benoît XVI – Angélus 2 janvier 2011)

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