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dimanche 22 novembre 2015

Le Christ Roi de l'Univers

Remarquons un élément particulier dans ce commentaire du pape François. Pie XI avait instauré en 1925 la solennité du Christ-Roi (Quas Primas) en la plaçant  le dimanche avant la fête de Tous les Saints (La Toussaint), pour manifester la souveraine autorité du Christ sur les instiutions et sur les hommes, face au progrès de l'athéisme et de la sécularisation de la société. Le phénoméne est encore en marche, sous d'autres formes institutionnelles parfois, mais pas toujours. 
La fête avait été placée à la fin de l'année liturgique lors de la réforme de Vatican II pour mettre l'accent sur le retour du Christ à la fin des temps et au jugement dernier (cf Martimort l'Eglise en Prière). 

L'élément curieux est que le pape François ne fait aucune allusion à ce retour du Christ et à l'eschatologie pour mettre l'accent sur la souveraineté réelle du Christ aujourd'hui, mais différemment de ce que le monde veut. On penserait presque à une sorte de "régression". Ou alors s'agit-il de ne pas insister sur le jugement dernier en raison de l'année de la miséricorde toute proche.

Traduction privée :

Le Pape François – Angelus - Place Saint-Pierre
Dimanche, 22 Novembre 2015

Chers frères et sœurs, bonjour!

En ce dernier dimanche de l'année liturgique, nous célébrons la solennité du Christ Roi. L'Évangile d'aujourd'hui nous fait contempler comment Jésus se présente à Pilate en tant que roi d'un royaume « qui n’est pas de ce monde» (Jn 18:36). Cela ne signifie pas que le Christ est le roi d'un autre monde, mais qu’il est roi d'une autre manière, et pourtant il est roi dans ce monde. C’est un affrontement entre deux logiques. La logique du monde repose sur l'ambition, la compétition, les combats avec les armes de la peur, du chantage et de la manipulation des consciences.
La logique de l'Evangile, qui est la logique de Jésus, s’exprime plutôt par l'humilité et l'abnégation, elle s’affirme silencieusement, mais efficacement, avec la force de la vérité. Les royaumes de ce monde sont parfois construits sur l'arrogance, la rivalité, l'oppression; le royaume du Christ est un «royaume de justice, d'amour et de paix» (Préface).
Comment Jésus lui-même s’est-il  révélé comme roi? Dans l’événement de la Croix! Qui regarde la Croix du Christ ne peut manquer de voir la surprenante gratuité de l'amour. Certains d'entre vous peuvent  dire :  "Mais, Père, cela  a été un échec." C’est proprement l'échec du péché - le péché est un échec - l'échec des ambitions humaines, c’est le triomphe de la Croix, c’est le don gratuit de l'amour. Dans l'échec de la Croix, nous voyons l'amour, cet amour qui est gratuit, que Jésus nous donne. Parler de puissance et de force, pour le chrétien, cela signifie se référer à la puissance de la croix de Jésus et à la puissance de l'amour: un amour qui reste ferme et intègre, aussi en face du refus, et qui apparaît comme  l'accomplissement d'une vie donnée,  dans l'offrande totale de soi en faveur de l'humanité. Sur le Calvaire, les passants et les chefs se moquent de Jésus cloué sur la croix, et lancent ce défi: «Sauve-toi, toi-même et descends de la croix» (Mc 15,30). «Sauve-toi, toi-même!". Mais, paradoxalement, la vérité de Jésus est proprement celle qui se manifeste dans les moqueries et les injures de   ses adversaires: « Il ne peut pas se sauver lui-même! » (V. 31). Si Jésus était descendu de la croix, il aurait succombé à la tentation du prince de ce monde; au contraire, il ne veut pas se sauver précisément dans le but de sauver les autres, parce qu'il a donné sa vie pour nous, pour chacun de nous. Dire : "Jésus a donné sa vie pour le monde", c’est vrai, mais il est plus beau de dire: "Jésus a donné sa vie pour moi." Et aujourd'hui, sur la place, chacun de nous, peut dire dans son cœur: "Il a donné sa vie pour moi ", pour être en mesure de sauver chacun de nous, de nos péchés.
Et qui l’a compris? L’un des deux  criminels qui sont crucifiés avec lui, l’a compris, celui qui est appelé le "bon larron", qui le supplie: "Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume" (Lc 23,42).
Mais celui-là était un malfaiteur, c’était un corrompu et c’était un condamné à mort à cause de la brutalité dont il avait fait usage pendant sa vie. Mais il a vu dans l'attitude de Jésus,  la douceur de l'amour de Jésus. Et ceci est la force du règne du Christ : c’est l’amour. Pour cette raison, la royauté de Jésus ne nous opprime, mais nous libère de nos faiblesses et de nos misères, nous encourageant à suivre les chemins de la bonté, de la réconciliation et du pardon.
Regardons la croix de Jésus, regardons le bon larron et disons tous ensemble, ce qu’il a dit au bon larron : "Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume."
Tous ensemble: "Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume." Demandez à Jésus, quand nous nous voyons faibles, pécheurs, vaincus, de le regarder et de lui dire: "Tu es là. Souviens-toi de moi! ".
Face à tant de larmes dans le monde et de trop de blessures dans la chair des hommes, nous demandons à la Vierge Marie de nous soutenir dans nos efforts pour imiter Jésus, notre Roi, en rendant présent son règne avec des gestes de tendresse, de compréhension et de miséricorde.

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