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samedi 27 juin 2015

Saint Cyrille d'Alexandrie : Mère de Dieu


L'Eglise fête aujourd'hui saint Cyrille d'Alexandrie qui fut l'un des grands architectes du Concile d'Ephèse (431) et donc du titre de Mère de Dieu reconnu à Marie par l'Eglise. Nestorius voulait qu'on lui donne le titre de « mère du Christ », lequel est d'ailleurs utilisé dans certains de nos chants aujourd'hui (Donne-nous ton Fils V 116). Elle est Mère non seulement de l'humanité du Christ, mais de sa personne : une personne ayant deux natures, humaine et divine, mais bien la même personne, une.
Ce titre de Marie est mentionné sur toutes les icônes par 4 lettres grecques MP QY qui sont la contraction de "Métèr Théou" , "Mère de Dieu".
Nous pouvons prier pour les chrétiens d'Egypte.

« Mère de Dieu »  Catéchèse de Saint Jean-Paul II (27 novembre 1996)


La contemplation du mystère de la naissance du Sauveur a conduit le peuple chrétien non seulement à s’adresser à la Sainte Vierge comme à la Mère de Jésus, mais également à la reconnaître comme Mère de Dieu. Cette vérité fut approfondie et perçue comme appartenant au patrimoine de la foi de l’Église dés les premiers siècles de l’ère chrétienne, jusqu’à être solennellement proclamée par le Concile d’Ephèse en 431.

Dans la première communauté chrétienne, tandis que croît parmi les disciples la conscience que Jésus est le Fils de Dieu, il devient toujours plus clair que Marie est la Theotokos, la Mère de Dieu. Il s’agit d’un titre qui n’apparaît pas de façon explicite dans les textes évangéliques, bien que ceux-ci rappellent «la Mère de Jésus» et qu’ils affirment qu’il est Dieu (Jn 20, 28; cf. 5, 18; 10, 30. 33). Marie est de toute façon présentée comme Mère de l’Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous (cf. Mt 1, 22-23).

Déjà au IIIe siècle, comme on peut le déduire d’un antique témoignage écrit, les chrétiens d’Egypte s’adressaient à Marie par cette prière: «Sous ta protection, nous cherchons refuge, sainte Mère de Dieu : ne méprise pas nos supplications, nous qui sommes dans l’épreuve et libère-nous de tout danger, ô Vierge glorieuse et bénie» (tiré de la liturgie des Heures. ) Il s'agit du fameux sub tuum praesidium connu aussi bien en grec qu'en latin et en français)). Dans cet ancien témoignage, pour la première fois, l’expression Theotokos, «Mère de Dieu», apparaît de façon explicite.


Dans la mythologie païenne, il arrivait souvent qu’une déesse soit présentée comme la mère d’un Dieu. Par exemple, Zeus, dieu suprême, avait pour mère la déesse Rhéa. Ce contexte a peut-être facilité, de la part des chrétiens, l’utilisation du titre «Theotokos», «Mère de Dieu», pour indiquer la mère de Jésus. Il faut toutefois noter que ce titre n’existait pas, mais fut créé par les chrétiens poui exprimer une foi qui n’avait rien à voir avec la mythologie païenne, la foi en la conception virginale, dans le sein de Marie, de Celui qui était depuis toujours le Verbe éternel de Dieu.

2. Au IVe siècle, le terme de Theotokos est désormais fréquemment utilisé en Orient et en Occident. La piété et la théologie font référence toujours plus souvent à ce terme, désormais entré dans le patrimoine de foi de l’Église.

On peut donc comprendre le grand mouvement de protestation qui se souleva au Ve siècle lorsque Nestorius mit en doute la légitimité du titre de «Mère de Dieu». En effet, étant enclin à considérer Marie uniquement comme Mère de l’homme Jésus, il soutenait que seule l’expression «Mère du Christ» était correcte. Nestorius était induit à cette erreur par sa difficulté à admettre l’unité de la personne du Christ et par l’interprétation erronée de la distinction entre les deux natures - divine et humaine - présentes en Lui.

Le Concile d’Ephèse, en 431, condamna ses thèses et, en affirmant la subsistance de la nature divine et de la nature humaine dans l’unique personne du Fils, proclama Marie Mère de Dieu.

3. Les difficultés et les objections avancées par Nestorius nous offrent l’occasion de nous livrer à quelques réflexions utiles pour comprendre et interpréter correctement ce titre. L’expression theotokos, qui signifie littéralement «celle qui a engendré Dieu», peut à première vue paraître surprenante; elle suscite en effet la question de savoir comment il est possible qu’une créature humaine engendre Dieu. La réponse de la foi de l’Église est claire: la maternité divine de Marie se réfère uniquement à la génération humaine du Fils de Dieu et non pas à sa génération divine: Le Fils de Dieu a toujours été engendré par Dieu le Père et il lui est consubstantiel. Marie n’a évidemment aucun rôle dans cette génération éternelle. Mais il y a deux mille ans, le Fils de Dieu a assumé notre nature humaine et Marie l’a alors conçu et lui a donné naissance. En proclamant Marie «Mère Dieu», l’Église entend donc affirmer qu’elle est la « Mère du Verbe incarné, qui est Dieu». Sa maternité ne concerne donc pas toute la Trinité mais seulement la seconde personne, le Fils qui, en s’incarnant, a assumé d’elle sa nature humaine. La maternité est un rapport entre une personne et une autre: une mère n’est pas seulement mère du corps ou de la créature physique née de son sein, mais de la personne qu’elle engendre. Ayant engendré selon la nature humaine la personne de Jésus, qui est une personne divine, Marie est donc la Mère de Dieu.

4. En proclamant Marie «Mère Dieu», l’Église professe avec une expression unique sa foi en ce qui concerne le Fils et la Mère.

Cette union ressort déjà du Concile d’Ephèse ; avec la définition de la maternité divine de Marie, les Pères entendaient mettre en évidence leur foi dans la divinité du Christ. En dépit des objections, anciennes et récentes, en ce qui concerne l’opportunité de reconnaître ce titre à Marie, les chrétiens de tout temps, en interprétant correctement le sens de cette maternité en ont fait une expression privilégiée de leur foi dans la divinité du Christ et de leur amour pour la Vierge.

Dans la Theotokos, l’Église, d’une part, reconnaît la garantie de la réalité de L’Incarnation, car - comme l’affirme saint Augustin -«si la Mère était fictive, sa chair serait aussi fictive... comme le seraient les cicatrices de la résurrection » (Tract, in Ev. loannis, 8, 6-7). D’autre part, elle contemple avec émerveillement et célèbre avec vénération l’immense grandeur conférée à Marie par Celui qui a voulu être son fils. L’expression «Mère de Dieu» s’adresse au Verbe de Dieu, qui dans l’Incarnation a assumé l’humilité de la condition humaine pour élever l’homme à la filiation divine. Mais à la lumière de la dignité sublime conférée à la Vierge de Nazareth, ce titre proclame également la noblesse de la femme et sa très haute vocation. En effet, Dieu traite Marie comme une personne libre et responsable et ne réalise l’Incarnation de son Fils qu’après avoir obtenu son consentement.

En suivant l’exemple des antiques chrétiens d’Egypte, les fidèles se confient à Celle qui, étant la Mère de Dieu, peut obtenir du Fils divin les grâces de la libération des dangers et de l’éternel salut.


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