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jeudi 18 juin 2015

"Loué sois-tu, mon Seigneur."

La lettre du Pape François s’ajoute au magistère social de l’Eglise. Il y a selon lui une urgence à œuvrer pour la sauvegarde de la création. Il passe en revue les dangers qui menacent actuellement la terre et nos civilisations en raison de l’absence de respect envers elles : diverses formes de pollutions, injustices sociales, dans l’urbanisme. Beaucoup tombent dans l’abus.  Elle est adressée à tous les hommes de bonne volonté ainsi que le fit Jean XXIII pour pacem in terris. Les nombreuses faiblesses pointées méritent toute notre attention. Comme il se doit le personnage de saint François est mis en avant ainsi que la spiritualité carmélitaine toujours et justement « à la mode ». On en oublierait parfois la richesse des autres traditions spirituelles sur ces sujets. Il faut reconnaître que sont mentionnés saint Basile et saint Justin, mais toute la cohorte des saints fondateurs aurait quelque chose à dire. Pensons à saint François de Sales. Saint Benoît avait un corbeau qui lui obéissait, il trouve une source, etc... Dans sa règle il montre par exemple le respect et l’attention qui doivent être portés à l’usage des outils de travail, à l’attention envers les frères, à l’équilibre humain, à la prière qui est notre bouteille d’oxygène spirituel… notre moyen de louer le créateur et de rendre grâce, etc… Donc, ne nous laissons pas emprisonner par des spiritualités qui seraient de convenance. De multiples fleurs parsèment les jardins du Père.
Les sources de l’encyclique selon les notes, mentionnent les magistères précédents depuis Jean XXIII à Benoît XVI, conventions et documents internationaux, beaucoup de documents sud-américains. Le Japon est là, Allemagne, Norvège, Portugal, US, Philippines, une convention de Bâle. La question est bien mondiale, mais la couleur de l’encyclique très Sud-Américaine.
Une note cite aussi Teilhard de Chardin, qualifié de poète par nos professeurs de théologie pour essayer de le sauver du qualificatif de panthéiste… Là, sa pensée devient un apport ! Réhabilitation en marge ou en note, cela fait tout de même sourire. Un service à la Compagnie ?
Parmi les auteurs cités relevons mentionné à 5 reprises, l'ouvrage de Romano Guardini, Das Ende der Neuzeit, Würzburg 1965, p. 87 (édition française : La fin des temps modernes, Paris 1952) et encore Paul Ricœur, Philosophie de la volonté : Finitude et culpabilité, Paris 2009, p. 216.
Dans les critiques, je n'apprécie pas beaucoup l'utilisation de l'italien pour mentionner l'encyclique, ce n'est pas une langue internationale. Bien que très belle, elle est secondaire. Ce n'est pas non plus la langue officielle de l'Eglise romaine et provoquera d'inutiles discussions. Pour moi, utilisation du français.
Peut-être aurons-nous un jour une réflexion théologique plus approfondie sur la création et notre comportement envers elle. Etant adressé à tous, la lettre n'appartient pas à un genre qui permettait d’aller plus à fond. Nous avons tout de même quelques bonnes pages sur cette approche qui constituent un enrichissant point de départ. Ecriture, tradition patristique, saint Thomas est là, mais il faut approfondir. Donc « dou travail et plou de Samba », comme le disait un président Sud-Américain.
Excellent passage sur la Vierge Marie Reine de toute la création.

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