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mercredi 21 janvier 2015

Les lapins


Beaucoup d'agitations verbales sur une expression du pape François. Faut-il vraiment s'y attarder?

Dans la Bible le lièvre et le lapin sont considérés comme animaux impurs, ils étaient considérés comme des ruminants, mais n'avaient pas le pied fendu en deux (Lév. 11,6).

Certains traduisent lièvre au lieu de lapin. 

Il est à remarquer qu'au Moyen-Age les lièvres étaient le symbole de la lubricité folâtre. Les femmes craignaient d'en croiser de crainte que leurs enfants ne naissent avec un bec de lièvre. Aristote porte une responsabilité (cf René Cintré - Bestiaire Médiéval p. 138). 

Ceux qui s'intéressent à l'Histoire des animaux d'Aristote, trouveront leur bonheur chez Remacle à cette adresse.

Le Physiologos mentionne la lubricité du lièvre dans certains manuscrits (p. 293), mais préfère mettre en valeur une autre leçon. Pousuivi par les chiens et les chasseurs, il les épuise en fuyant vers les montagnes et les hauteurs. Donc, nous aussi élevons le débat et remontons à ce que voulait dire le pape François qui voulait bien faire. 

On retrouve chez le cardinal Ratzinger, une mention du lapin. Répondant à une question, il reprend un commentaire du psaume 103 de Saint Augustin ( Voici quel est notre Dieu p. 108).

Les savants et spécialistes sont nécessaires pour s'occuper des aspects purement historiques et scientifiques. Mais le sens propre et décisif est accessible aussi au simple croyant. La Bible est en réalité destinée à tous et donc compréhensible par tous. Saint Augustin a prononcé cette très belle parole : « Dans le ruisseau, à la source s'abreuvent aussi bien le petit lapin que le grand onagre, et l'un comme l'autre est désaltéré. Chacun boit et obtient ce qui apaise sa soif. » 

Il la reprend avec une autre traduction, lors d'une rencontre avec les prêtres du diocèse de Rome.  Saint Augustin a dit: le lièvre et l'âne boivent à la fontaine. L'âne boit davantage, mais chacun boit selon ses capacités. Que nous soyons des lièvres ou des ânes, nous sommes reconnaissants que le Seigneur nous fasse boire de son eau. 

Et puis, tant pis le lapin à Pâques a un côté sympathique, il a été christianisé, même s'il ne faut pas faire preuve de naïveté sur l'usage qui en est fait ailleurs. La "christianisation" de la sexualité humaine est d'ailleurs un chantier bien difficile à aborder et à mener à terme. Benoît XVI  avait fait d'elle un point central de son encyclique Deus Caritas est. Pourquoi ne pas relire Humanae Vitae aussi pour essayer de comprendre les intentions du pape François sur la paternité et la maternité responsables?

P.S. Le lapin est un excellent aliment carné sans cholestérol, mais gare aux petits os.
On trouve des éléments intéressants dans ce dictionnaire des symboles.

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