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mercredi 11 mai 2016

Les Saints Abbés de Cluny




Nous fêtons aujourd'hui les saints Abbés de Cluny


Pierre le Vénérable


Dom Jean Jean Leclercq CLUNY et la Vierge Marie, in Maria : Etudes sur la Vierge Marie volume 2 p. 554, 555 Beauchesne

CLUNY. — Dès lors, une place importante revient, dans le développement de la piété mariale du monachisme, à Cluny. Dans ce milieu la dévotion bourgeonne sur la liturgie, et elle se manifeste d'abord par des pratiques telles que les processions et les stations devant l'image de Notre-Dame, plutôt que par des productions littéraires, la liturgie fournissant elle-même des formules. Les grands abbés de Cluny font preuve de piété fervente envers Marie. Saint Odon ( +942) prie Marie comme « la mère de la miséricorde ». De saint Mayeul, son biographe rapporte qu'il portait sur lui le traité du Pseudo-Jérôme sur l'Assomption lorsqu'il tomba, au cours d'un voyage, entre les mains des Sarrasins : sans doute par la lecture de cet ouvrage se préparait-il à la fête de l'Assomption, laquelle était proche ; Mayeul pria Marie de le libérer à temps pour qu'il pût célébrer cette fête à Cluny. Son successeur, saint Odilon, pratique l'esclavage à l'égard de Marie : appliquant à sa dévotion un usage féodal, par serment de fidélité il se constitue serf de Notre-Dame qu'il considère comme sa suzeraine : « Prenez-moi, lui dit-il, à votre service! Je me déclare votre serf pour l'éternité » ; de son abbatiat datent deux coutumes clunisiennes qui sont encore observées de nos jours dans plusieurs congrégations bénédictines : celle de s'incliner ou de s'agenouiller lorsqu'on chante les paroles du Te Deum : Non horruisti Virgims uterum et celle de célébrer l'Assomption avec autant de solennité que la Noël et Pâques. Saint Odilon écrit des sermons en l'honneur de la Vierge et l'hymne Adest dies laetitiae pour l'Assomption ; compositions littéraires qui sont encore des pièces liturgiques. Saint Hugues, sixième abbé, introduit à Cluny deux nouveaux usages : il prescrit que les malades, qui ne peuvent assister au chœur, réciteront le petit office de la Sainte Vierge dans l'oratoire de Notre-Dame, et qu'on célébrera conventuellement la messe et l'office de Marie tous les samedis libres — usage qui a été, depuis, étendu à toute l'Église, Pierre le Vénérable sera, au XII° siècle, héritier de ces traditions, et Bernard de Cluny, dans son coutumier, désignera Marie comme « notre espérance toute spéciale auprès son Fils ». C'est également dans le milieu clunisien que commence à se développer un genre littéraire destiné à jouir d'une vogue de plus en plus grande au cours du Moyen Age: celui des Miracula, brefs récits de faits merveilleux (apparitions, guérisons, conversions, grâces de toutes sortes) attribués à l'intervention de Marie et capables d'alimenter la confiance envers elle. Gautier de Compiègne, moine à Cluny vers le milieu du XIIe siècle, rédige l'un des premiers recueils de cette sorte.

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